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Bel hommage à l'icône tragique d'une époque bénie
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Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet pour Culture-Tops

Dominique Poncet est chroniqueuse pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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CINEMA

« DALIDA » 
de LIZA AZUELOS
avec SVEVA ALVITI, RICARDO SCARMARCIO, JEAN-PAUL ROUVE, NICOLAS DUVAUCHELLE, VINCENT PEREZ  etc..

LA REALISATRICE

Née le 6 novembre 1965 à Neuilly-sur-Seine, Liza Azuelos est la fille de l’actrice Marie Laforêt et de Judas Azuelos, un homme d’affaires marocain.

Elle n’a que deux ans quand ses parents se séparent. Sa mère en a la garde, mais la petite fille va pourtant être envoyée dans un pensionnat en Suisse, d’où son père la sortira, à l’âge de douze ans. 

Après son bac, la jeune Liza entame des études de gestion. En 1987, devant le krach boursier, elle tourne le dos au monde des affaires et commence à travailler dans le cinéma. Elle devient assistante, écrit, et rencontre celui qui deviendra son mari, le réalisateur Patrick Alessandrin, dont elle divorcera après onze ans de mariage. En 1995, elle signe avec lui, son premier scénario, « Ainsi soient-elles »; et en, 2001, écrit, toute seule, la comédie « 15 Août ». C’est un succès, elle est lancée. En 2006, c’est, au scénario et à la réalisation, « Comme t’y es belle »; puis, en 2008 , « LOL », avec Sophie Marceau (plus de trois millions d’entrées); et, en 2014, « Une Rencontre », encore une fois avec Sophie Marceau.

 Après deux années de travail acharné, Liza Azuelos est de retour avec ce « Dalida », un biopic de la chanteuse tant adulée, qui, malgré son succès, se suicida en 1987. Elle en signe le scénario (écrit toutefois sous le regard vigilant d’Orlando, le frère de Dalida) et la réalisation.

THEME

C’est un film hommage, à la mémoire d’une gamine italienne qui grandit en Egypte, traversa la Méditerranée, devint une star de la chanson et qui, à 54 ans, malgré les hommages, les réussites et les succès publics, finit par se donner la mort, épuisée, à la fois par ses échecs amoureux, son impossibilité d’être mère et aussi par tous les paradoxes qui la constituaient et la déchiraient chaque année un peu plus.

De son enfance de petite fille contrainte de porter des lunettes disgracieuses à cause d’une maladie oculaire, à ses dépressions de femme adulée mais laminée par la solitude, en passant par l’évocation de ses conquêtes amoureuses et de ses plus grands tubes, ce biopic va balayer la vie à la fois dorée et tragique de celle qui était née au Caire Iolanda Gigliotti.   

POINTS FORTS

- Le sujet même du film, à savoir, Dalida. Avec sa vie en forme d’allers et retours incessants entre espoirs et désillusions, éclats de rire et larmes, hédonisme et ascèse, on découvre  que la chanteuse avait tout pour devenir une héroïne de cinéma. Impossible de ne pas être captivé par cette femme qui sur scène, dans ses robes à paillettes, savait se montrer si solaire, si sensuelle, si éblouissante, si charismatique et qui, dans sa vie privée, marquée par les deuils et le malheur, était d’une fragilité de verre.

- Les chansons qui jalonnent le film. Elles peuvent aujourd’hui paraître « kitchissimes », mais quel charme ! De « Bambino » à « Paroles, paroles », en passant par « Laissez moi danser », etc…  Ce sont toutes des bijoux de nostalgie.

- La comédienne Sveva Alviti, qui interprète Dalida. Elle est tout bonnement sensationnelle : physique, gestuelle, accent, sex-appeal, fragilité aussi… A la regarder jouer, on se mettrait à croire à la réincarnation ! En outre, son jeu a l’intensité de celui de la Marion Cotillard de « La Môme ». C’est d’autant plus bluffant qu’avant ce rôle, Sveva Alviti était une actrice débutante qui parlait à peine le français.

- Le reste de la distribution. Elle ne comporte aucune fausse note. Ce qui pour un biopic sur une chanteuse est plutôt bienvenu ! Une petite mention spéciale pour Nicolas Duvauchelle qui campe, boots à talons, grosses bagouzes et chemises à jabots, un flamboyant « Comte de Saint-Germain ».  Jean-Paul Rouve est aussi très bien dans le rôle de Lucien Morisse, ce patron de radio qui fut le premier mari de Dalida  et contribua à faire d’elle  une star.

POINTS FAIBLES

- Dommage que le début du film soit rendu confus par un montage trop « clippé » de scènes trop disparates.

- Dommage aussi que ce biopic soit un peu trop linéaire et un peu trop attendu. Sans doute Orlando a-t-il tenu  à ce qu’on conserve cette « belle » image de « pauvre petite fille riche » qu’on a de sa sœur. La personnalité profonde de Dalida devait être forcément un plus complexe  que celle qui est ici montrée à l’écran.

EN DEUX MOTS

Pour son premier biopic, Liza Azuelos ne s’est pas trompée de sujet. Elle a choisi une star, dont le destin, tragique, est encore dans toutes les mémoires, et dont elle pouvait reconstituer l’histoire en chansons. Dans le film, ces chansons, sorties d’un répertoire qui en comportait deux mille, sont au nombre de vingt-six. La cinéaste les a choisies, pas seulement parce qu’elles furent des tubes mais parce que chacune d’entre elles évoque un épisode de la vie de leur interprète. En s’appuyant sur leur contenu, la cinéaste a pu sortir d’une stricte biographie de la chanteuse et esquisser le portrait de la femme tourmentée qui se cachait derrière. C’est ce qui donne à son film un surplus d’émotion.       

UNE PHRASE

« C’est très étrange de rentrer dans la vie de quelqu’un aussi intimement, d’autant qu’au fur et à mesure, j’ai réalisé qu’à travers sa vie, j’allais parler de moi… Comme elle, je n’ai jamais douté de moi dans la sphère professionnelle, mais j’ai toujours douté dans la sphère intime. Mais moi, j’ai eu la chance d’être mère, ce qui fait toute la différence ». Liza Azuelos.

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