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La France s’éloigne chaque année davantage du petit club des pays européens qui ont accompli au moment où cela était opportun les réformes essentielles.
La France s’éloigne chaque année davantage du petit club des pays européens qui ont accompli au moment où cela était opportun les réformes essentielles.
©Reuters

Edito

Alors que la plupart des pays européens vont dépasser 2% de croissance, la France n’aura aucune chance d’atteindre les 1,5% prophétisés depuis des mois par le gouvernement. L’économie française ne se remet pas de la purge exceptionnelle que lui a fait subir François Hollande au début de son quinquennat.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Triste fin d’année pour l’économie française. L’activité ne décolle pas. Alors que la plupart des pays européens, à l’instar des Pays-Bas, vont dépasser 2%, notre pays n’aura aucune chance d’atteindre les 1,5% prophétisés depuis des mois par le gouvernement. La dernière note de l’Insee estime qu’on s’en tiendra à 1,2% seulement. Autant dire que les Français continuent d’avoir le sentiment qu’ils sont dans une période de stagnation et que la course à la croissance annoncée dans les tribunes du pouvoir n’est qu’une vaste chimère.

En fait, l’économie ne se remet pas de la purge exceptionnelle que lui a fait subir François Hollande au début de son quinquennat. Trente cinq milliards d’euros ont été prélevés sur les particuliers, ceux qui de plus étaient le mieux à même  de faire fonctionner la machine de l’activité. Et malgré les dires officiels, le pouvoir n’est jamais revenu en  arrière : au contraire, il menace de durcir encore les prélèvements sur « les plus riches ». En second lieu, l’instabilité fiscale donne le tournis : aucun autre pays européen ne modifie sa législation pratiquement  chaque année, empêchant les entreprises d’avoir une politique à long terme. Et ce ne sont pas les prévisions de baisses d’impôts prévues dès le mois de janvier prochain (alors qu’elles devaient entrer en vigueur en août, mais c’eût été après les élections !) qui modifieront la donne.

La conséquence de la politique de gribouille conduite par la France apparaît clairement : elle s’éloigne chaque année davantage du petit club des pays européens qui ont accompli au moment où cela était opportun les réformes essentielles.  On note ainsi une divergence croissante entre la France et l’Allemagne : la hausse des prélèvements obligatoires se poursuit car elle n’est pas compensée par la baisse des charges du pacte de responsabilité. Par ailleurs, l’excédent commercial allemand continue de  progresser, alors que c’et le déficit qui nous tenaille. Enfin, la dette publique représente 96% du produit intérieur brut en France contre 60% en Allemagne. Finalement, l’écart entre les deux pays est passé de 6,8 à 8,6% du produit intérieur brut entre 2008 et 2015. Les raisons de cette dégradation sont bien connues et répétées à longueur de rapports : la France est incapable de se réformer, il suffirait pourtant de copier nos partenaires sur les mesures essentielles, mais les rigidités  de notre système de travail, l’absence de véritable dialogue social nous empêchent d’avancer.

Et la situation ne peut que se dégrader, car les conditions de la conjoncture seront moins favorables l’an  prochain : nous avions bénéficié der la baisse des taux d’intérêt, alors que ceux-ci amorcent leur remontée, nous avions un pétrole au plus bas, alors qu’il opère un bond sérieux. Autre handicap : les hausses de salaires annoncées vont être grignotées en partie par une inflation qui montre à nouveau le bout de son nez. La France, au cours de son histoire, n’a jamais été capable de progresser sans une dévaluation de sa monnaie, qui lui donnait l’impression de se réformer en douceur. Depuis l’euro, cela n’est plus possible. Elle se trouve ligotée et contrainte d’opérer les changements au forceps. Cela signifie que François Hollande laissera un cruel héritage à ses successeurs.                                                   

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