Un moment d'authenticité et de grâce

Lettres à un jeune poète

de Rainer Maria Rilke

Mise en scène : Pierre Fesquet

Interprète : Michael Lonsdale

Violoncelle : Emmanuelle Bertrand ou Fabrice Bihan (en alternance)

INFORMATIONS

Théâtre de poche-Montparnasse

75 boulevard du Montparnasse 

75006 Paris 

 

Métro: Montparnasse - Bienvenue - Ligne 4, 6, 12, 13

Réservation : 01 45 44 50 21     

www.theatredepoche-montparnasse.com

Lundi 19h

Jusqu'au 26 décembre

L'auteur

Rainer-Maria Rilke est né à Prague, alors en Autriche-Hongrie. Sa famille l’oriente vers la carrière des armes. En 1896, il part pour Munich, entreprendre des études de philosophie.

Il fait la rencontre de Lou-Andreas Salomé en mai 1897; il a alors trente-six ans. Cet amour enflammé se transforme en amitié et en admiration mutuelle jusqu’à la fin de leur vie. 

Cette même année 1897, il change de prénom. De René Maria, il devient Rainer Maria.

En 1901, il épouse Clara Westhoff et entreprend plusieurs voyages dans toute l’Europe et au-delà. 

En 1910, il rencontre Marie de Thurn dans son château de Duino, et compose pour elle son chef-d’œuvre : Elégies de Duino.

À partir de 1919, il s’installe en Suisse et écrit plusieurs recueils de poésie en français. 

Il meurt d’une leucémie en 1926 et est inhumé à Rarogne en Vallais (Suisse).

Trois ans après la mort du maître, Frantz Xaver Kappus édite dix courriers que lui a envoyés Rilke et les accompagne d’une courte et respectueuse préface. Il décide simplement d’intituler ce recueil : Lettres à un jeune poète.

Thème 

À un jeune homme qui lui demande s’il doit consacrer sa vie à la poésie, Rainer-Maria Rilke adresse un véritable « guide spirituel ». De 1903 à 1908, il revient inlassablement sur les questions essentielles qui se posent au poète, au créateur, à l’artiste. 

Ces dix lettres sont à la fois un moyen d’accès privilégié à l’univers de Rilke et un manuel de la vie créatrice, de portée universelle. Humble et magistral à la fois, Rilke aborde tous les grands sujets de l’existence : l’amour, la mort, Dieu et la solitude.

Points forts

- La voix de Michael Lonsdale s’élève, dans une mise en scène dépouillée, à la lumière tamisée, propice à mettre en valeur la profondeur et la sagesse du message de Rilke. Il y a dans la manière dont Michael Lonsdale dit les lettres une simplicité bouleversante. Le regard vague, la voix douce, presqu’inaudible et pourtant distincte.  Plus d’une heure en dehors de l’agitation du monde pour entendre des paroles qui pourtant nous y ramènent.

- Dans la petite salle, la proximité des artistes. Ils sont trois: Michael Lonsdale et, debout, derrière lui, Pierre Fesquet. Voix grave, penché sur les textes, plongé dans la poésie, il n'oublie pas le public et c'est bien à ceux qui l'écoutent qu'il adresse les mots  de ces « Lettres à un jeune poète ». Et il y a Emmanuelle Bertrand (ou Fabrice Bihan) au violoncelle; la musique n'intervient qu'à très bon escient, elle ne rivalise jamais avec les mots, mais les exalte. Ce trait d’union musical entre les textes est intéressant. Il permet « d’entrer en soi-même » comme le conseille Rilke.

Points faibles

On ne sait trop si cet éloge de la solitude, leçon d’indépendance où chacun n’a d’autre juge que sa propre conscience, peut encore toucher, dans un monde où l’imaginaire existe de moins en moins. Et cela risque de ne pas plaire à tout le monde. 

Michael Lonsdale, quant à lui, fait tout pour que cette parole aristocratique et libertaire soit entendue et comprise. Mais …

En deux mots

C’est un récital à deux voix, unies dans une même atmosphère poétique.

Un moment très pur et très simple, un moment de grâce et de ferveur avec un Michael Lonsdale habité par l’art, l’émotion, l’amour.

Un moment de grâce à l'heure où mail, réseaux sociaux et textos s'échangent pour un oui ou pour un non.

Ces “Lettres à un jeune poète” reflètent une authenticité rare.

Recommandation

EXCELLENT