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Méfiez-vous, François Hollande peut encore nuire !
©POOL New / Reuters

Première salve

Le président de la République n‘a même pas attendu 48 heures après son renoncement pour ouvrir le feu. Il a commencé au fusil et ça finira au bazooka…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Vous connaissez l’histoire de la grenouille  et du scorpion ? La grenouille est aveugle et le scorpion ne sait pas nager. Derrière eux la forêt brûle. Devant eux une rivière qu’il faut traverser  pour avoir la vie sauve. La grenouille dit au scorpion : "Monte sur mon dos, tu vas me guider et moi je vais te ramener sur l‘autre rive". Le scorpion est sur la grenouille. Mais au milieu de la rivière il la pique pour la tuer. La grenouille avant de mourir : "Mais tu vas mourir toi aussi car tu ne sais pas nager". Le scorpion : "Je sais mais c’est plus fort que moi, c’est dans ma nature de piquer".

François Hollande a quelques points communs avec le scorpion. Il sait qu’il va mourir mais il ne peut pas s’empêcher de piquer : c’est dans sa nature. Séjournant à Abu Dhabi où il visitait le chantier du Louvre local, un cadeau de la France à un émir suffisamment riche pour qu’on ne lui refuse rien, il ne s’est pas contenté de parler de patrimoine culturel. Il lui est venu comme ça – car c’était sans doute plus fort que lui – l’envie de parler des fonctionnaires. Vu le lieu, ça peut paraître bizarre et incongru. Mais comme on vient de le voir, le scorpion ne choisit pas…

Il a donc lancé cette phrase historique qui mérite de rester dans les annales du grotesque. "Quand il n’y a plus de fonctionnaires, il n’y a plus d’État, et quand il n’y a plus d’Etat, il n’y a plus de France". Ainsi parla celui qui, pour peu de temps encore, est notre seigneur et maître. Dans des temps préhistoriques – c’est-à-dire avant Najat Vallaud-Belkacem – quand on apprenait encore l’Histoire, il n’état pas fait mention que la France se résumait à ses fonctionnaires. On enseignait des choses étranges qui s’appelaient 1789, Valmy, les barricades du XIXe siècle, la Commune, la Résistance, les rois qui avaient fait la France.

François Hollande voit les choses autrement. Il ne sait pas que la seule chose qui fait un Etat, c’est l’autorité et le respect des lois. Pas les fonctionnaires. De la fonction publique il ne sait que ce qu’il a vu en Corrèze où il aurait dû continuer sa petite carrière : des fonctionnaires territoriaux et municipaux. Déclamer une ode à la gloire des fonctionnaires à Abu Dhabi ne suffit pas à faire de François Hollande un poète. Les commentateurs ne s’y sont pas trompés : ils ont vu dans sa sortie  une pique contre François Fillon qui veut réduire de 500 000 le nombre des fonctionnaires.

En apparence, c’est bien vu. Mais en apparence seulement. En effet, être attaqué par le président de la République le plus impopulaire de la Vème ne peut être que profitable pour  Fillon. Hollande vise plus loin, plus large. Il a un fusil à tirer dans les coins. Faire des mamours aux fonctionnaires, la dernière clientèle qui reste au PS, est un marqueur de gauche. Valls, à qui rien ne sera pardonné, et encore moins son coup de poignard dans le dos, sait à quoi s’en tenir. Le président de la République mourra en étant de gauche ou en faisant semblent de l’être. Après la phrase sur les fonctionnaires, il y en aura d’autres du même acabit. Ainsi on taillera à l’actuel Premier ministre (pour peu de temps encore) un solide costard de droite. Dans l’esprit de François Hollande, ça devrait lui servir de cercueil. 

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