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Présidentielle autrichienne : quand la question des migrants reconfigure le paysage électoral
©Reuters

Jour J

Ce dimanche, les Autrichiens sont appelés aux urnes pour la troisième fois en l'espace de plusieurs mois afin d'élire leur nouveau président. Le choix doit se faire entre le candidat écologiste et celui de l'extrême-droite.

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet

Jérôme Fourquet est directeur du Département opinion publique à l’Ifop.

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Depuis le déclenchement de la crise des migrants il y a plus d’un an désormais, cette thématique a pris une place de plus en plus importante dans le débat public. En Allemagne et en Autriche, pays ayant accueilli un nombre très important de migrants et de réfugiés, cette question occupe une place centrale et a contribué à perturber en profondeur l’équilibre politique. C’est sur ce dossier que la très populaire Angela Merkel connait les pires défis et critiques qu’elle a eues à affronter au cours de ses différents mandats. C’est aussi la question des migrants qui a permis à la formation populiste AfD d’effectuer une véritable percée au mois de mars dans trois Länder (voir à ce sujet Chroniques Allemandes n°15). Ce coup de tonnerre a été suivi quelques semaines plus tard par une réplique encore plus spectaculaire avec l’arrivée du candidat du FPÖ en pole position du 1er tour de l’élection présidentielle en Autriche, puis sa quasi-victoire au second tour avec 49,7% des voix, devancé seulement de 31.000 voix sur l’ensemble du pays par un candidat écologiste pro-accueil.

Une des grandes figures de la science politique, Stein Rokkan, avait élaboré une typologie des partis politiques européens à partir de 4 grands clivages structurants. Selon son modèle, au fil de l’histoire et des évolutions socio-économiques, les clivages Eglises/Etat, centre/périphérie, bourgeoisie/ouvriers et élites rurales/élites urbaines avaient fait émerger des forces politiques et structuré sur le champ idéologique autour de ces notions.

Dans le cadre de la construction européenne et de la mondialisation, de multiples symptômes de l’émergence d’un nouveau clivage que l’on pourrait qualifier d’ouvert / fermé (le FN parlant de l’opposition entre les patriotes et les mondialistes) se sont succédés un peu partout en Europe depuis plus de 20 ans. Les résultats du FN lors des dernières élections régionales, la percée de l’AfD en Allemagne et le choc entre deux Autriche, l’une soutenant le FPÖ et l’autre votant pour un candidat écologiste pro-accueil, pourraient indiquer que la crise des migrants est en train de précipiter (aux deux sens du terme) l’émergence et la structuration de ce nouveau clivage.

1- Le FPÖ arrive largement en tête au premier tour…

Un peu plus d’un mois après les élections régionales en Allemagne marquées par la percée de l’AfD, ce sont les Autrichiens qui étaient appelés aux urnes pour le 1er tour de l’élection présidentielle le 24 avril 2016. Ce scrutin a lui aussi été marqué par le succès de l’extrême-droite, puisque c’est Norbert Hofer, candidat du FPÖ, qui est arrivé en tête avec 36,4% des suffrages, soit le score le plus élevé jamais atteint par ce parti à une élection nationale. 

Ce coup de tonnerre a été d’autant plus retentissant que les deux principaux partis, l’ÖVP (droite) et le SPÖ (sociaux-démocrates) ont été laminés à 11% des voix chacun et que c’est un candidat indépendant, soutenu par les Verts, Alexander Van der Bellen, qui s’est classé 2nd avec 20,4% des voix. L’usure de la grande coalition ÖVP-SPÖ (partis se partageant de surcroît le pouvoir depuis la seconde guerre mondiale) et le contraste générationnel entre le candidat populiste âgé de 45 ans et ses rivaux ayant tous entre 64 et 79 ans ont certes joué, mais une nouvelle fois, la question des migrants  a pesé de tout son poids durant cette campagne.

Dans un pays qui, au regard de sa population, 8,5 millions d’habitants, a accueilli un nombre très élevé de migrants (90.000 en 2015), ce sujet est revenu en boucle et ce climat a vraisemblablement favorisé une polarisation entre les deux formations les plus antagonistes sur cet enjeu : le FPÖ, hostile à l’accueil, et les Verts, favorables[1]. Le SPÖ et l’ÖVP, au positionnement moins clair sur cet enjeu et fragilisés par ailleurs par le bilan gouvernemental, ont été durement sanctionnés. On peut penser par ailleurs que la déclaration de Heinz Fisher, président social-démocrate sortant, selon laquelle « en 2015, le nombre des demandes d’asile déposées en Autriche avait dépassé celui des naissances », n’a pas fait de bien à son camp et a alimenté le vote en faveur du FPÖ en venant nourrir la crainte du « grand remplacement ».

Comme en Allemagne ou en France, le candidat populiste a été soutenu massivement par les catégories populaires. Il obtient ainsi 72% des voix chez les ouvriers, 37% parmi les employés et 24% chez les fonctionnaires et les retraités. Même parmi les adhérents à un syndicat (qui constituent le noyau dur historique de l’électorat social-démocrate autrichien), Norbert Hofer devance (32% contre 26%) le candidat du SPÖ. A l’inverse, le candidat soutenu par les écologistes obtient ses meilleurs scores parmi les CSP+ et les plus diplômés, la question des migrants polarisant très fortement les sociétés européennes selon un clivage « haut / bas ».

En réaction à ce coup de tonnerre électoral, le Parlement autrichien adoptait trois jours plus tard, le 27 avril, une loi prévoyant la possibilité de décréter un « état d’urgence » migratoire, supprimant quasiment le droit d’asile. Dans certaines circonstances, quand les services de l’Etat seront jugés « dépassés » (on retrouve ici cette idée déjà évoquée en Allemagne, en France à propos de Calais ou en Grèce bien évidemment, d’un pouvoir régalien qui serait « débordé » et n’arriverait plus à faire face aux flots de migrants), l’Autriche se donnera le droit de bloquer les migrants à ses frontières sans même leur accorder la possibilité de formuler une demande d’asile. A l’instar de l’accord signé entre l’Union européenne et la Turquie, la pression exercée par l’arrivée massive de migrants poussait donc l’Autriche à une remise en cause des fondements de la politique d’asile.

Ce durcissement constituait une étape supplémentaire dans un processus dans lequel la coalition ÖVP/SPÖ s’était déjà embarquée sous la double pression de l’afflux de migrants et de la progression de l’audience du FPÖ. A la mi-janvier 2016, le gouvernement autrichien avait ainsi opéré une volte-face spectaculaire en rompant avec une attitude pro-accueil, calquée sur celle de l’Allemagne voisine. Il s’était rapproché de la Hongrie de Viktor Orban et avait annoncé le retour des contrôles aux frontières et limité à 80 le nombre d’entrées par jour.

2- …Mais est battu de justesse au second tour

Ces initiatives de fermeté et de durcissement prises avant le 1er tour puis dans l’entre-deux tours dans le but de freiner la dynamique de l’extrême droite ne se révélèrent pas payantes électoralement puisque Norbert Hofer, le candidat du FPÖ atteindra finalement 49,7% au second tour, accusant un retard de seulement 31.000 voix sur son adversaire. Si bien évidement l’usure des deux grands partis dominants ayant cogéré le pays depuis la fin de la seconde guerre mondiale a beaucoup joué dans ce coup de tonnerre, tout se passe comme si la question des migrants avait polarisé le débat et que le clivage identitaire avait supplanté le clivage gauche-droite. Ce piège d’identité, pour reprendre la formule de Gilles Finchelstein[2], aboutit à offrir aux électeurs autrichiens non pas le choix entre la gauche et la droite mais une alternative entre le FPÖ, dont le candidat souhaiterait être le Président de tous les Autrichiens, et les Ecologistes, dont le représentant souhaiterait être le Président de tous les habitants de l’Autriche (sans exclusive de nationalité). De par leur histoire et parcours personnels, les deux candidats symbolisaient cette opposition. Portant un patronyme hollandais, fils d’un père russe et d’une mère estonienne ayant fui le régime soviétique durant la seconde guerre mondiale, le professeur d’économie Alexander Van der Bellen incarne l’Autriche de l’ouverture. Né dans une famille conservatrice du Burgenland, Norbert Hofer a quant lui appartenu à la corporation étudiante Magno Germania, défendant l’idéal pangermaniste avant d’entrer au FPÖ en 1994, et apparaît comme un des idéologues de ce mouvement d’extrême-droite.

[1] On notera que dans le Bade-Wutemberg, où les Grünen étaient certes sortants, ils ont vraisemblablement également profité de cette polarisation sur cette nouvelle ligne de clivage tout comme l’AfD. Tout se passe comme si le clivage gauche/droite (affaibli par l’expérience de gouvernements de grande coalition en Allemagne comme en Autriche) était de plus en plus concurrencé par le clivage entre pro et anti accueil opposant les partis d’extrême-droite aux écologistes, adeptes du multiculturalisme et d’une société ouverte.

[2]Piège d’identité. Réflexions (inquiètes) sur la gauche, la droite et la démocratie. Fayard 2016

3-Un électorat restructuré autour du clivage ouvert/fermé

Cette polarisation de l’offre politique entre une vision nationale et une vision multiculturaliste a littéralement reconfiguré l’électorat autrichien sur des lignes de clivages radicalement nouvelles mais aussi spectaculairement tranchées. Comme le montre le graphique suivant, le candidat du FPÖ a bénéficié de reports de voix diversifiés et la logique qui a prévalu n’est pas celle d’un report massif de l’électorat de droite et d’un tir de barrage tout aussi puissant en provenance de l’électorat social-démocrate. Les reports sont certes plus nombreux à droite, mais l’électorat de droite s’est scindé en deux au 2nd tour et dans le même temps près d’un quart de l’électorat SPÖ et de celui de la candidate indépendante Griss a basculé vers l’extrême droite au second tour.

Si la ligne de partage des eaux n’est donc pas apparue de façon très nette en termes électoraux, elle a fonctionné de manière particulièrement limpide (et caricaturale) sur d’autres critères. 60% des hommes ont ainsi voté pour Hofer quand 60% des femmes optaient pour le candidat écologiste. De la même façon, ce dernier a séduit 81% des diplômés du supérieur et 71% des bacheliers quand le représentant du FPÖ bénéficiait du soutien des deux tiers des électeurs ayant suivi la filière de l’apprentissage. 

Il fait littéralement le plein chez les ouvriers (86%) quand Van der Bellen est en tête chez les cadres (55%). On retrouve donc comme au 1er tour, mais de façon encore plus marquée, ce clivage entre diplômés et CSP+ d’un côté et peu diplômés et catégories populaires de l’autre. Le fait que cette ligne de fracture soit encore plus affirmée qu’au 1er tour et qu’elle se soit renforcée au 2nd tour indique que les reports en faveur du FPÖ et des Grünen dans chacun des électorats dont le candidat a été éliminé au 1er tour (droite, socio-démocrates, candidate indépendante Griss) se sont eux aussi structurés selon ces variables que sont le niveau éducatif et la catégorie socio-professionnelle. Les trois principaux candidats battus au 1er tour ont ainsi vu leur électorat respectif passer à la centrifugeuse et se scinder vers le FPÖ et l’écologiste au second tour selon une ligne de clivage très puissante. Au sein de chaque électorat, la frange la plus attachée à l’Etat-Nation et à ce qu’on pourrait qualifier de vision fermée de la société a opté pour Norbert Hofer quand dans le même électorat, la composante se référant davantage au multiculturalisme et à une conception ouverte de la société ralliait le candidat Van der Bellen.

Le clivage opposant les tenants de l’ouverture sur le monde et la diversité et ceux plus inquiets demandant davantage de protection (économique, sécuritaire et identitaire) n’est pas nouveau en Europe et il fait sentir ses effets depuis une vingtaine d’années. Mais il a été la plupart du temps en concurrence avec le traditionnel clivage gauche/droite qui bon an mal an continuait d’imprimer sa marque de manière plus déterminante. La cohabitation de ces deux clivages aboutissait généralement à ce que le traditionnel paysage gauche/droite soit un peu perturbé ou brouillé par l’émergence de ce second clivage qui demeurait moins structurant sauf lors de quelques élections où le thème de la consultation et la configuration du scrutin lui permirent de prendre le pas sur le vieux clivage gauche/droite. Ce fut principalement le cas en France lors des deux référendums (scrutin binaire aboutissant où une polarisation) européens sur le Traité de Maastricht en 1992 et sur la constitution européenne en 2005. Dans les deux cas, le corps électoral se scinda entre souverainistes et pro-européens et cette ligne de clivage passa au milieu de chacune des familles politiques. A ces deux occasions également, les deux camps présentèrent des profils socio-culturels très distincts avec un bloc souverainiste composé principalement d’ouvriers, d’employés, de classes moyennes et de peu diplômés quand les CSP+ et les plus diplômés se retrouvaient dans le camp opposé.

Au regard de la structuration des électorats au 2nd tour de l’élection présidentielle autrichienne, on peut penser que la question des migrants a, d’une part, puissamment aidé ce nouveau clivage à supplanter l’ancien et, d’autre part, considérablement polarisé voire extrémisé les positions sur ce nouvel axe. L’offre politique du second tour n’opposait pas en effet un candidat de la droite conservatrice et souverainiste (type CSU en  Allemagne) à un candidat social-démocrate pro-européen mais s’est résumée caricaturalement à une alternative extrême-droite versus écologiste multiculturaliste.

4-Une géographie électorale également polarisée autour de ce clivage

La géographie des résultats porte également les stigmates de l’affirmation de ce nouveau clivage et du fossé entre les deux Autriche. La carte suivante[1] fait en effet ressortir de manière très nette une opposition entre les villes et les campagnes et montagnes. Les principales agglomérations apparaissent ainsi en vert sur cette carte et ont majoritairement voté pour Alexander Van der Bellen. L’écologiste atteint ainsi 64,4% à Graz,  63,1% à Innsbruck, 63% à Vienne, 62,8% à Linz ou bien encore 58,9% à Salzbourg.


[1] Données reprises sur le site du Monde.fr

A l’inverse, les communes rurales ou les zones de montagnes ou excentrées ont massivement voté pour le FPÖ avec souvent des scores supérieurs à 60 voire 70%. Norbert Hofer atteint ses plus hauts niveaux dans son Land du Burgenland (avec 61,4% des voix) et en Carinthie (58%), fief de feu Jorg Haider. Mais même dans ces deux Länder, le contraste ville/campagne est marqué puisque le candidat écologiste parvient à arriver en tête dans les deux capitales régionales avec respectivement 50,4% à Eisenstadt et 52,3% à Klagenfurt. 

Hormis les zones les plus urbanisées (où le poids des diplômés et des CSP+ est le plus important), Alexander Van der Bellen est également en tête dans le Tyrol (dont il est originaire) avec 51,4% des voix et dans le Vorarlberg voisin (58,6%). Situés à l’extrême-ouest de l’Autriche, ces deux Länder, bordés par l’Allemagne, la Suisse, le Liechtenstein et l’Italie, sont particulièrement bien intégrés à la dynamique économique alpine[1]. Il en va de même des Länder de Salzbourg et de Haute-Autriche, qui affichent les plus faibles taux de chômage du pays et qui ont accordé des bons scores à l’écologiste à l’inverse du Burgenland et de la Carinthie, les plus frappés par le chômage.

L’exemple de l’opulente Autriche est régulièrement invoqué en France pour démontrer qu’il n’y a pas de lien automatique entre situation économique et vote en faveur de l’extrême-droite. Il est vrai que certains territoires en bonne santé économique peuvent  accorder des scores significatifs à l’extrême-droite et le cas autrichien le montre amplement. Mais ce scrutin démontre également une forte corrélation entre taux de chômage et score de l’extrême-droite, la première variable venant encore amplifier localement une tendance et un climat national assez propice au vote populiste.

Derrière la question du taux de chômage se loge celle de la sécurité économique. Un niveau de chômage élevé (ou relativement élevé) dans une région donnée se traduit certes par un volume de chômeurs important mais aussi par un sentiment de vulnérabilité économique et social beaucoup plus répandu qu’ailleurs. Or, en Autriche comme en France, cette peur du déclassement constitue un ressort extrêmement puissant du vote populiste. Les données de l’institut SORA le montrent spectaculairement.



[1] Ces deux Länder sont également en pointe en termes de prise de conscience environnementale. Le Vorarlberg est ainsi le Land où les énergies renouvelables sont les plus développées d’Autriche et a été le premier Land à envoyer des élus des Grünen au parlement régional en 1984 et le Tyrol connait de longue date des mobilisations écologistes liés à la problématique du transit des poids lourds car cette région est le principal axe routier reliant l’Allemagne à l’Italie.

En Carinthie, au sud de Klagenfurt et de Villach, le long de la frontière slovène, toute une série de communes ont également majoritairement voté pour le candidat écologiste : 75% à Zell, 54,5% à Eisenkappel, 53,2% Krumpendorf am Wörthersee ou bien encore 50,6% à Keutschach am See. On peut sans doute y voir l’influence de la présence de la minorité slovène dans les vallées du Gailtal, Rosental et Jauntal, population historiquement en but au nationalisme autrichien véhiculé par le FPÖ.

Lors de ce scrutin (comme ce que l’on observe également régulièrement en France), le clivage idéologique entre les tenants d’une société ouverte et les adeptes de la société fermée se décline donc socio-culturellement par une fracture entre CSP+ et catégories populaires et s’exprime géographiquement par l’opposition entre les principales agglomérations et les zones rurales et péri-urbaines. Mais la structuration du vote selon le gradient centre-périphérie s’observe également à l’échelle des villes. Le cas de Vienne est particulièrement éloquent de ce point de vue. 

Comme le montre la carte suivante, le candidat écologiste écrase littéralement son adversaire dans le cœur de la capitale avec des scores supérieurs à 75% dans des quartiers comme Mariahilf, Neubau ou bien encore Josefstadt. Son avance est encore très confortable quand on quitte l’hyper-centre puis le rapport de force s’équilibre progressivement quand on pénètre dans les quartiers périphériques et plus populaires comme Floridsdorf, Donaustadt ou Favoriten. Norbert Hofer parvient même à l’emporter de justesse dans le quartier de Simmering (50,3%).     

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