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De Mistinguett à Matthieu Chedid, le Centre national du costume de scène de Moulins, en Auvergne, consacre une importante exposition aux habits de la pop et de la chanson.
De Mistinguett à Matthieu Chedid, le Centre national du costume de scène de Moulins, en Auvergne, consacre une importante exposition aux habits de la pop et de la chanson.
©CNCS

Atlanti-culture

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Philippe Jousserand pour Culture-Tops

Est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).  Culture-Tops a été créé en novembre 2013 par Jacques Paugam , journaliste et écrivain, et son fils, Gabriel Lecarpentier-Paugam, 23 ans, en Master d'école de commerce, et grand amateur de One Man Shows.
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Exposition

Déshabillez-moi !

Informations

Centre national du costume de scène (CNCS)

Quartier Villars

Route de Montilly

03000 Moulins

Tél. : 04 70 20 76 20

Tous les jours de 10h à 18h.

Fermeture les 25 décembre et 1er janvier.

Jusqu’au 5 mars 2017.

http://www.cncs.fr

Thème                                                                            

De Mistinguett à Matthieu Chedid, le Centre national du costume de scène de Moulins, en Auvergne, consacre une importante exposition aux habits de la pop et de la chanson. De très grands noms du showbizz et de la couture ont ouvert leurs armoires et confié de précieux trésors. Preuves que les chanteurs ne laissent pas au hasard leur apparence lorsqu’ils se produisent.

Points forts

1) Il est bien choisi le titre de cette exposition, entièrement consacrée à des tenues de scène de chanteurs ! Ce « Déshabillez-moi ! » est un clin d’œil humoristique à l’une des chansons de Juliette Gréco. L’exposition étant thématique et non chronologique, dans une vitrine entièrement dévolue aux costumes noirs, noirs comme la nuit ou comme l’élégance, on retrouve justement une robe de Gréco par Mine Barral Vergez en velours avec des manches kimono. A côté d’elle, la petite robe en jersey d’Edith Piaf et son col si caractéristique, celle de Damia et une des tenues longues et minces, portées par Barbara, autre grande dame en noir de la chanson française.

2) Dans une salle voisine, l’or, couleur du soleil, des dieux et des rois, règne en majesté, et l’on comprend que les chanteurs l’apprécient autant pour affronter les projecteurs. Autour d’un tableau représentant Elvis Presley, fabriqué à partir de ces feuilles qui emballent des chocolats, on trouve des tenues de Johnny Hallyday, d’Etienne Daho, du duo Brigitte ou une combinaison-pantalon de Sylvie Vartan, signée Yves Saint Laurent, toutes couleur lingot. A noter que l’interprète de « La Maritza » a prêté aussi deux très belles robes, l’une de la maison Chanel, noire aux imprimés blancs, et une petite bleue choisie chez Real, qu’elle portait à l’Olympia en 1964 lorsqu’elle fit la première partie des Beatles. Historique !

 3) Les grands couturiers sont souvent sollicités par les chanteurs. On peut admirer notamment la combinaison futuriste imaginée par Loris Azzaro et portée par Sheila dans le clip « Spacer », des robes de Jean Paul Gaultier, celle faite pour Yvette Horner en bleu, blanc et rouge et le fourreau de fée, rêvé pour Arielle Dombasle et constellé de gouttes de rosée.

 4) Parfois un costume ou un accessoire est tellement lié à un artiste qu’il en devient son logo, son symbole. Exemples dans la première salle : le bandana de Renaud, le canotier de Maurice Chevalier, la marinière d’Etienne Daho, les Repetto de Serge Gainsbourg, les bottines de Claude François ou la ceinture de bananes de Joséphine Baker.

 5) Dans une salle consacrée au music-hall, Bernard Connan le scénographe,  a reconstruit quelques marches du grand escalier du Casino de Paris. Ici, plumes et paillettes à tous les étages. Au centre, plusieurs tenues prêtées par Line Renaud, qui confiait très émue le jour du vernissage : « Je n’ai jamais pensé qu’elles se retrouveraient un jour dans un musée ! Je ne suis pas narcissique et c’est dommage car je crois qu’il faut l’être un peu quand on fait ce métier, sinon j’aurais gardé avec plus de soin mes costumes, mes souvenirs… Mais pendant toute ma carrière, j’ai toujours regardé vers l’avant. Ces robes ont été les témoins de mes doutes, mes inquiétudes, mes joies, mes bonheurs, mes grands bonheurs… »

6) La dernière salle du Centre, exceptionnelle par ses dimensions, réserve à chaque exposition une surprise, un bouquet final. Cette fois sont réunis les multiples costumes de -M-, le personnage scénique de Matthieu Chedid, un musicien qui accorde une place capitale au visuel.

 7) Deux coups de cœur personnels : la robe signée des On aura tout, deux créateurs bulgares, réalisée en dentelle de bois de tilleul découpé au laser, et la tenue constituée d’entrelacs de lacets de couleur, conçue par Renata Morales pour Yelle. A ne pas manquer.

8) Venir spécialement au CNCS pour visiter sa nouvelle exposition, c’est aussi l’occasion de voir ou de revoir la jolie ville de Moulins, où se déroule en partie le roman de Georges Simenon « L’Affaire Saint-Fiacre ». C’est se promener dans ses rues aux maisons anciennes, voir la Cathédrale Notre-Dame et le Sacré-Cœur, visiter le musée Anne-de-Beaujeu, se restaurer au Grand Café, de style 1900, où plane encore le souvenir de la jeune Coco Chanel. Enfin c’est goûter aux Palets d’or, les très renommés chocolats de la rue de Paris.

Points faibles

S’il faut vraiment en trouver un, on dira qu’on regrette un peu l’absence du célèbre truc en plumes imaginé par Yves Saint Laurent pour Zizi Jeanmaire, certainement l’un des plus parfaits costumes de scène. Mais les commissaires de l’exposition ne font leur choix qu’à partir des objets dont ils disposent…

En deux mots

Au Centre national du costume de scène de Moulins, c’est la fête. La fête de la musique ? En quelque sorte, mais c’est surtout la fête des formes et des matières, des couleurs et du noir, des coupes strictes et excentriques, des tenues élégantes et provocantes, car quand ils se mettent sur leur 31, nos chanteurs méritent un 20 sur 20. Une exposition joyeuse et bigarrée, comme le sont les coulisses d’un music-hall.

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