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Pourquoi le seul moyen pour Manuel Valls de réussir à “tuer” François Hollande est aussi celui auquel il ne se résout pas
©Reuters

Y'a pas moyen

L’inversion de la courbe du chômage n’aura pas réussi à sauver le Président Hollande d’une fin inéluctable au point que la seule préoccupation politique du moment est de savoir qui de François Fillon ou Alain Juppé s’installera à l’Elysée en mai 2017.

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Benoît de Valicourt

Benoît de Valicourt s’inscrit dans la tradition du verbe et de l'image. Il travaille sur le sens des mots et y associe l'image réelle ou virtuelle qui les illustre. Il accompagne les acteurs du monde économique et politique en travaillant leur stratégie et leur story-telling et en les invitant à engager leur probité et leurs valeurs sur tous les territoires. 
 
Observateur de la vie politique, non aligné et esprit libre, parfois provocateur mais profondément respectueux, il décrypte la singularité de la classe politique pour atlantico.fr et est éditorialiste à lyonmag.fr
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Il semblerait que pour l’establishment journalistique, les jeux sont faits et Manuel Valls, notre Caudillo national, ne l’entend pas de cette oreille, lui plus attiré par les projecteurs que par le travail de fond, ne peut pas se résigner à quitter la scène, même temporairement sur la pointe des pieds. Il doit exister quitte à trahir, et Fillon lui donne l’occasion de s’émanciper de la tutelle présidentielle. Iznogoud est un personnage très répandu en politique, d’autres y verront la relève, mais il y a toujours une forme freudienne dans cette relation particulière entre le Premier ministre et le Président. Manuel Valls sait très bien que la politique s’est "selfielisée" et que l’image est plus importante que le corpus idéologique. A gauche, Macron a ouvert la boîte de Pandore en passant de Secrétaire général de l’Elysée du Président Hollande à candidat à la fonction suprême s’affranchissant de toutes les épreuves électorales. Mais il est vrai que l’ancien ministre de l’Economie n’a pas besoin de tuer le père, il a épousé sa mère. Forcément, Valls se sent bousculé et en même pousser des ailes. Lui qui a fait de sa vie un storytelling mêlant courage politique et abnégation doit continuer à écrire la belle histoire en incarnant le sauveur de la République. Brutus sort de ce corps !

La gauche a inventé la primaire sous couvert de démocratie participative mais en réalité cet artifice démocratique est une stratégie marketing et l’ancien conseiller en communication Valls l’a bien compris, il sait que la concurrence est rude et que la Primaire est une exposition médiatique pour ceux qui y participent, même une carpe chrétienne démocrate peut devenir un poisson abyssal bioluminescent…  La primaire de la gauche est encore une équation à plusieurs inconnues mais les candidats identifiés qui seraient éliminés avant, faciliteraient sa résolution.

François Hollande aura-t-il le choix ? Pas sûr, il a vu le sort réservé à Nicolas Sarkozy pourtant plus populaire, il sait que la société se droitise et que Valls, à ce petit jeu libéral, est bien meilleur que lui tout comme Macron. Avec panache, il pourrait engager des réformes institutionnelles marquant ainsi la modernisation de la Vème République mais il a encore tant de confidences à faire qu’il n’a pas le temps.

La fin du mandat de François Hollande autorise la trahison car il n’y a plus de secret, le Président de la république ayant presque tout dévoilé offrant ainsi à son Premier ministre le rôle de l’homme vertueux, garant du salut de la République. Et à la différence de Macron, il n’a pas quitté le père, il est resté à ses côtés pour être celui à qui Hollande dira « Tu quoque mi fili » ! 

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