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Au secours,  l’inflation revient !
©Reuters

Edito

L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis a provoqué une véritable tempête sur les marchés financiers.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les taux zéro, c’est fini. L’élection de Donald Trump aux Etats-Unis a provoqué un véritable maelström sur les marchés financiers qui est en train de déclencher une correction globale sur les actifs des Etats comme des particuliers avec de nouveaux risques de crise qui se profilent à l’horizon sur la solvabilité de certains pays. C’est l’avertissement que vient de lancer la banque centrale européenne, qui se demande si elle va pouvoir encore longtemps maintenir  la politique de facilité  qui est la sienne en continuant de racheter des dettes des pays membres.

Premier indice du changement de climat : la hausse du dollar, qui pourrait retrouver assez rapidement la parité avec l’euro, après une longue période de faiblesse. Certes, cette évolution est de nature à favoriser les exportations européennes en rendant moins chers les  produits communautaires. Mais elle risque de développer outre-Atlantique les mouvements protectionnistes et le repli sur soi de l’Amérique, qui vendra moins facilement à l’étranger

Deuxième indice : le retour à la hausse des taux d’intérêt. Certes, ceux-ci avaient commencé leur remontée depuis plusieurs  mois, notamment dans les pays les plus endettés comme l’Italie, où ils se situent  désormais à leur plus haut niveau depuis juillet 2015. En France, le mouvement s’est également amorcé. Il va se traduire très vite au niveau du placement immobilier et calmer un peu l’euphorie qui s’est manifestée sur ce marché, qui vient de connaître un véritable boom.  Les professionnels redoutent un nouveau tassement de  la demande l’an prochain pour plusieurs raisons : les nouveaux emprunts coûteront plus chers en raison de la hausse des taux, alors même que les prix de vente sont repartis à la hausse de plus d’un pour cent au niveau national et trois pour cent à Paris depuis le début de l’année ; de plus, il est bien connu que les années électorales se traduisent par un certain attentisme, comme cela sera sans doute le cas en 2017. D’ »où le conseil donné par les  spécialistes : en cas de transaction immobilière, commencer par vendre le bien dont on souhaite se séparer avant d’acquérir celui que l’on convoite pour éviter toute déconvenue.

L’exubérance qui règne  présentement sur le marché de la pierre vient de ce que celle-ci a retrouvé son rôle de valeur refuge, alors que d’autres formes de placement  font grise mine. Les Français continuent  de rester à l’écart des actions et le CAC 40 reste  en légère baisse depuis le début de l’année, alors que Wall Street vole  de record en  record.  L’assurance- vie est en berne : la  collecte s’est élevée à 15 milliards d’euros pour les dix premiers  mois de 2016 contre 19 pour la même  période de l’an dernier. Elle est même devenue négative en octobre, en raison de la chute des rendements et des craintes d’ un blocage partie des retraits prévus par  la loi Sapin 2. Même  l’or est en  recul depuis  l’avènement  de Donald Trump à la Maison Blanche.

Mais à terme, le plus gros nuage est celui de l’inflation. Car on assiste déjà à une  remontée spectaculaire des prix des matières premières, signe  avant-coureur de la politique de relance qui s’annonce  aux Etats-Unis. Le pétrole retrouve  déjà la barre des cinquante  dollars le  baril, qui pourrait être seulement une  étape. C’est une mauvaise nouvelle pour les pays endettés, en  particulier  la France qui n’a pas  saisi la  période des bas taux pour opérer les réformes  indispensables et qui va voir inévitablement se creuser les déficits, tout comme  ce sera le cas pour l’Espagne, le Portugal ou l’Italie.  Mais pour l’instant, la seule information  qui compte pour François Hollande est celle de la décrue du chômage en octobre : onze mille  emplois « gagnés », un montant bien modeste face au stock de chômeurs supplémentaire de cinq cent mille accumulé pendant  le quinquennat et qui permettra au chef de l’exécutif de briguer un second mandat malgré tous les  obstacles qui se dressent  contre lui.     

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