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Dormir plus pour gagner plus ? Une étude fait le lien entre la qualité (et quantité) de sommeil et salaire
©Flickr

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Il y a, entre sommeil et salaire, un lien réel selon des chercheurs californiens. Le fuseau horaire dans lequel nous vivons aurait une influence sur la durée de notre sommeil et donc sur nos revenus. Dormir plus améliorerait vraiment notre productivité au sein de l'entreprise.

Michèle  Freud

Michèle Freud

Michèle Freud est psychothérapeute et directrice d'une école de sophrologie. Elle est également l'auteur de " Se réconcilier avec le sommeil", "Réconcilier l'âme et le corps" et "Mincir et se réconcilier avec soi", "Enfants, ados... les aider à dormir enfin"

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Bertrand  De la Giclais

Bertrand De la Giclais

Bertrand De La Giclais est médecin chef du centre du sommeil, agréé par la Société française de recherche et médecine du sommeil.

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Atlantico : D’après une étude des chercheurs de l’université de San Diego il existe des liens entre salaire et sommeil. En dormant 1h de plus nous pouvons augmenter notre salaire de 1.3%. Quel est pour vous l'effet produit par une heure de sommeil en plus ? Mémoire de travail, vision, vivacité... Sur quelles fonctions du cerveau cela peut-il agir concrètement ?

Michèle FreudLe temps de sommeil varie selon les individus et leur typologie est génétiquement déterminée. Nous fonctionnons tous avec des rythmes biologiques personnels, professionnels et culturels, selon notre hérédité, notre âge et nos conditions de vie. (Ces caractéristiques individuelles se manifestent dès l’enfance.) Il  faut savoir si nous sommes plutôt un court ou un long dormeur. Les courts dormeurs se contentent de 4 h à 6 h 30 de sommeil et sont en pleine forme sans que leurs capacités cognitives en soient forcément perturbées.

Si pour chacun l’organisation du sommeil est identique, les besoins sont strictement personnels et correspondent donc à la quantité de sommeil minimale nécessaire pour se sentir en forme le lendemain. Il est donc important de respecter son propre rythme pour être productif et surtout le connaître.

Lorsqu'une information parvient à un neurone, le message est encodé dans les régions spécialisées du cortex cérébral par l'intermédiaire des synapses.

L'hippocampe située dans le cortex cérébral et certaines régions du lobe temporal jouent un rôle central dans le stockage des informations explicites en lien avec différentes structures corticales et dans le processus de mémorisation.

Le stockage à long terme des informations serait intimement lié au sommeil et plus spécifiquement au sommeil paradoxal (celui où se produit en général les rêves), qui renforcerait le processus de mémorisation.

Dans les faits, quelle est l’incidence du sommeil sur notre productivité au travail ? A l'inverse, quels sont les effets de quelques heures de sommeil en moins ? 

Bertrand De la Giclais : Le sommeil est un régénérateur physique autant que mental : le sommeil en bonne quantité et de bonne qualité conduit à la performance au travail. La perte de sommeil à bien sur des conséquences sur la productivité. L'important est de dormir à son rythme de petit moyen ou grand dormeur et de couche-tard ou couche-tôt.

Michèle Freud : Dormir une heure de plus par nuit réduirait le risque de calcification des artères, l’un des premiers symptômes des maladies cardiovasculaires, selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA).

Autre incidence :

Sur les capacités cognitives

Plusieurs études confirment l’influence bénéfique du sommeil sur les ressources cognitives. Dormir est essentiel au développement de la maturité cérébrale et permet la mise en place de certains circuits neuronaux, avec une action sur le renforcement des apprentissages. Au cours de la journée, les informations sont engrangées sous forme de messages parvenant au cerveau par l’intermédiaire des synapses (région de contact entre deux neurones). Le sommeil lent servirait à éliminer les synapses inutiles afin de pouvoir, le lendemain, engranger de nouvelles informations.

Le sommeil favorise le stockage et l’organisation de nouvelles connaissances, à condition que le cerveau soit coupé de toute stimulation extérieure. 

La créativité se trouve, elle aussi, renforcée. Le sommeil paradoxal stimule les réseaux cérébraux associatifs. Le cerveau serait ainsi capable de produire des associations.

Sara Mednick et Denise Caio, chercheuses à l’Université de Californie à San Diego, affirment que les phases de sommeil paradoxal améliorent la créativité en matière de résolution de problème.

Comment savoir si nous sommes du "soir" ou du "matin" ? Et comment appliquer ces enseignements au quotidien, dans nos modes de vie modernes ?

Bertrand De la Giclais : Pour savoir son rythme il faut faire un agenda de sommeil pendant un mois.

L'important est de suivre son rythme : de se coucher et de se lever à horaires réguliers et de s'exposer au temps de sommeil dont on a besoin d'après son rythme, lorsqu'on n'a pas de contraintes sociales.

Michèle Freud : 

Vous êtes plutôt du matin si :

– vous vous levez tôt facilement et êtes immédiatement en action, frais et dispos au réveil ;

– en vacances, vous ne dormez jamais au-delà de 9 heures ou 9 h 30 ;

– dans un groupe, vous êtes toujours le premier levé ;

– vous vous levez à 5 h du matin pour terminer une tâche sans que cela ne vous rebute.

Vous êtes plutôt du soir si :

– vous avez des difficultés à vous coucher, vous êtes actif et productif en première partie de nuit ;

– le réveil est toujours pénible et vous peinez à émerger le matin ;

– en vacances, vos horaires de sommeil sont franchement décalés (vous vous couchez plus tard et vous vous levez plus tard) ;

– en groupe, vous êtes souvent le dernier réveillé ;

– si vous devez vous lever aux aurores, vous mettez deux jours à vous remettre.

Repérer si l’on est du matin ou du soir permet d’utiliser à bon escient ses "heures royales", celles où l’on se sent le plus performant et le plus créatif pour accomplir avec efficacité des tâches souvent remises au lendemain : dossiers en suspens, décisions à prendre, rapport à  rédiger, dossier à étudier…etc.

Je demande à mes étudiants par exemple  quelle est l'heure où ils sont le plus performant... Chacun a son "heure royale," (l'heure à laquelle ses capacités cognitives sont aiguisées) chacun sait par exemple à quelle heure il est le plus performant... la connaître permet en effet de réaliser des tâches plus ardues avec plus de facilité et plus de productivité.

Le sujet vous intéresse ?

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