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Perte de poids, fatigue extrême, faim et soif excessives : ces symptômes annonciateurs du diabète qu'il faut savoir détecter
©Reuters

Bonnes feuilles

En mai 2012, après une période éprouvante pendant laquelle il perd beaucoup de poids et boit des litres d'eau, Alban Orsini est hospitalisé d'urgence. Le diagnostic est sans appel : il est diabétique. Passé les épreuves de l'annonce et de l'éducation thérapeutique, il se confronte à la maladie, l'apprivoise et découvre au passage qu'elle est victime de nombreux préjugés. Il décide alors de livrer son témoignage au plus près de ce qu'est sa réalité, quitte à la bousculer... Extrait de "Merci pour ce diabète", d'Alban Orsini, aux éditions Hugo&Cie 1/2

Alban Orsini

Alban Orsini

Alban Orsini est docteur en sciences et consultant. Auteur et critique de théâtre, il a écrit chez Chifflet & Cie : Avec Maman, première fiction par SMS qui a été traduite dans de nombreux pays. Il a aussi publié Merci pour ce diabète chez Hugo&Cie (2016).

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Mai 2012. J’ai 32 ans. Je ne le sais pas encore, mais ma vie s’apprête à basculer. Rien de dramatique néanmoins, mais un peu quand même. Roulements de tambour, ménagement d’un suspense insoutenable : que le spectacle commence. Autant vous prévenir tout de suite : ça démarre fort, accrochez-vous !

Les symptômes du diabète lors de sa découverte

Les symptômes visibles exprimés lors de la découverte du diabète sont les suivants :

  • polyurie (urines abondantes) : « Moi, je fais pipi 10 fois par nuit. »
  • polydipsie (soif excessive) : « De l’eau, donnez-moi de l’eau !!! »
  • amaigrissement (ben, amaigrissement, quoi !) : « J’ai perdu du poids en un mois et sans effort ! »
  • polyphagie (faim excessive) : « De la nourriture, donnez-moi de la nourriture !!! »
  • asthénie (fatigue généralisée) : « Je suis teeeellllemeent fatigué… »
  • nausées, vomissements (blurp) · infections (oui bon, ça va maintenant, vous avez compris…)

Tous les diabétiques ne découvrent pourtant pas leur maladie de la même façon : pour certains, la révélation du diabète est littéralement explosive (presque tous les symptômes sont ressentis en même temps sur une durée relativement courte), pour d’autres, aucun n’est identifié.

Tout est allé très vite finalement, en un mois de temps tout au plus. D’abord une perte conséquente de poids. Environ 12 kg. Au début, je pensais que c’était normal, qu’il s’agissait forcément des effets immédiats d’une vie plus saine, plus équilibrée. D’efforts constants fournis sans m’en rendre compte. J’avais sans doute fait plus de sport qu’à l’accoutumée : avec le retour des beaux jours, c’est bien connu, on se dépense plus sans s’en apercevoir. On fait du vélo, on prend moins les transports en commun pour profiter du soleil. Il devait bien y avoir une raison logique à cet amaigrissement. On ne disparaît pas comme ça du jour au lendemain…

C’était d’autant plus troublant qu’en réalité je n’avais pas vraiment fait attention à mon alimentation ni repris le sport, bien au contraire : je mangeais plus que d’habitude. Beaucoup plus. J’avais des sortes de fringales, une attirance flagrante pour tout ce qui était calorique, même en dehors des repas (surtout en dehors des repas). On peut bien dire que je me gavais dans le sens le plus littéral du terme, séduit que j’étais singulièrement par les hamburgers, les frites, les beignets de poulet… Les saletés sucrées aussi et surtout. Cinq fruits et légumes frais par jour ? Quelle blague ! Plus c’était gras et sucré, plus j’en voulais ! Comble du paradoxe, avec tout ce que je mangeais – pardon, engloutissais – je ne grossissais pas. Bien au contraire : je continuais inexorablement de fondre.

J’ai toujours eu bon appétit et une certaine tendance à brûler les calories. C’est une chance, je sais (sourire autosatisfait). Mais là, il s’agissait d’autre chose que je me gardais bien d’admettre.

Dès lors, au fond de moi se mit à retentir comme une petite alarme distante que je ne voulais pas entendre. On est bien doué lorsqu’il est question de se cacher certains problèmes. Cette alarme disait : « Tu vois bien que ce n’est pas normal de perdre autant de poids sans raison, qu’il y a quelque chose d’angoissant là-dedans et que, non, il n’est pas dans l’ordre des choses de devoir racheter des pantalons parce que tu as perdu deux crans de ceinture en un rien de temps ! »

À cela est venue s’ajouter de manière insidieuse une attirance excessive pour la boisson (pas l’alcool, je tiens à rassurer tout le monde !). Peu à peu et durant ce même mois qui m’avait vu fondre à vue d’œil, je me suis mis à boire tout au long de la journée. Une bouteille constamment à la main, j’engloutissais plus de neuf litres d’eau par jour comme si de rien n’était. En plus de l’eau, je me suis également mis à ingurgiter des quantités très inquiétantes de sodas. J’avais beau vouloir privilégier des boissons allégées en sucre, mon corps semblait ne pas les apprécier, me forçant, par la nausée qu’elles m’inspiraient, à revenir aux boissons véritablement sucrées. Les édulcorants ? Très peu pour lui apparemment ! Ainsi, j’avais l’impression que mon organisme, en plus de réclamer de l’eau, exigeait du sucre. Comme la faim, cette excessive pépie s’est tout naturellement intégrée à mon quotidien : je les banalisais sans m’en rendre compte et m’en accommodais.

« Qu’est-ce que tu engloutis, c’est marrant ! »

Oui, c’est très drôle. Je m’amuse tellement…

Boire autant n’est pas sans conséquence… Forcément, je fréquentais beaucoup les toilettes. Des urines abondantes, claires. Comme si toute l’eau que j’avalais repartait aussi vite. Tel le tonneau troué des Danaïdes, je me vidais lorsqu’on me remplissait. Je passais ainsi des nuits désagréables à me lever des dizaines de fois pour uriner.

Extrait de "Merci pour ce diabète", d'Alban Orsini, aux éditions Hugo&Cie, octobre 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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