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Il ne faut pas oublier que le jeune informaticien a attendu l’élection d’Obama avant de tout balancer, quand il a compris que le nouveau président ne changerait rien aux pratiques de la NSA.
Il ne faut pas oublier que le jeune informaticien a attendu l’élection d’Obama avant de tout balancer, quand il a compris que le nouveau président ne changerait rien aux pratiques de la NSA.
©Universum Film / Allociné

Atlanti-culture

Avec la force et le talent qu'on lui connaît, le réalisateur de "Platoon" endosse une nouvelle fois, avec "Snowden", son costume de justicier. La NSA (National Security Agency) américaine en prend pour son grade...

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin pour Culture-Tops

François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Cinéma

Snowden

D'Oliver Stone

Avec Joseph Gordon Levitt, Shailene Woodley, Melissa Leo.

Le réalisateur

Oliver Stone est entré avec fracas dans la carrière cinématographique en 1986 : son premier film, « Platoon », sur les horreurs de la guerre du Vietnam, repassé tout récemment sur la TNT,  a remporté pas moins de quatre oscars, dont ceux du meilleur film et du meilleur réalisateur. C’est le film le plus terrible et engagé sur la guerre du Vietnam, et pour cause…

Né en 1946 à Manhattan, d’un père financier à Wall Street et d’une mère française (Oliver Stone parle donc couramment notre langue), il s’est porté volontaire pour aller au Vietnam. De retour à New York, il s’est lancé dans des études de cinéma avec un prof exceptionnel, Martin Scorsese, qui lui a conseillé de raconter l' aventure vietnamienne. 

A part ça, il a tout tenté, Oliver Stone et presque tout réussi. Il a proposé des idées de films à Brian de Palma (« Scarface), à Alan Parker (« Midnight Express »), à Michael Cimino (« L’année du dragon »). Il a réalisé des biopics d’hommes politiques : « JFK », « Nixon », « W » (sur Bush). Un peplum, « Alexandre ». Un film sur des jeunes perdus dans la violence, « Tueurs nés ». Et le terrifiant « World Trade Center » sorti en 2006. Il aime les histoires fortes et réalistes, Oliver Stone, et son nouveau film, « Snowden » en est une.

Thème

Quand débute « Snowden », nous sommes À Hong Kong en juin 2013. Un homme et une femme attendent la venue d’un inconnu dans un immense centre commercial. Il a annoncé qu’il aurait à la main un rubicube. Quand Edward Snowden (Joseph Gordon-Levitt), ancien employé de la CIA (Central Intelligence Agency) et de la NSA (National Security Agency), traqué par le FBI, se présente ainsi aux deux journalistes du Guardian et du Washington Post qui l’attendent, il leur demande de le suivre dans sa chambre d’hôtel. C’est là que commence le plus incroyable défi qu’un humain ait lancé à un puissant Etat. Il doit convaincre en peu de temps les journalistes de publier ses révélations qui vont provoquer un scandale planétaire : la NSA écoute les conversations privées de tous les pays du monde. Avec le talent dramatique qu’on lui connaît, Oliver Stone peut alors remonter le fil de la vie professionnelle et intime du fameux lanceur d’alerte, depuis sa jeunesse étudiante jusqu’à ce moment étonnant où sa vie bascule.

Points forts

Il a pu arriver qu’Oliver Stone, dans ses films précédents, nous noie dans des événements peu signifiants par rapport au thème traité. Ce n’est pas le cas pour « Snowden ». L’intrigue est directe et claire. Le co-scénariste, Kieran Fitzgerald, a mis sa jeunesse à profit pour aider Stone à naviguer dans l’immense dédale d’internet. C’est passionnant comme un thriller d’anticipation.

Le cinéaste, qui aime les femmes, a souligné l’importance de la fiancée d’Edward Snowden, interprétée par Shailene Woodley, révélée dans « Nos étoiles contraires ». La jeune Américaine a compris la portée du combat mené par son amoureux. D’ailleurs, elle vit aujourd’hui avec lui à Moscou où Edward Snowden a trouvé refuge. Ne pas oublier que le jeune informaticien a attendu l’élection d’Obama avant de tout balancer, quand il a compris que le nouveau président ne changerait rien aux pratiques de la NSA.

Points faibles

Il n’y a pas de suspense dans ce film. Qui s’intéresse à l’actualité connaît à l’avance toute l’intrigue, le début, le milieu et la fin. Restent les détails, car le diable se cache dans les détails… Et puis, revivre ce qui a tenu en haleine quelques grands journalistes de la presse écrite, c’est tout de même assez passionnant.

En deux mots

A la fin du film, sortilège du cinéma, le visage de l’acteur qui interprète le transfuge s’efface et le vrai Snowden apparaît, ressemblant d’ailleurs à l’acteur Joseph Gordon-Levitt. Cette substitution, techniquement parfaite et émouvante, donne du poids à l’entreprise d’Oliver Stone qui exprime depuis toujours à travers ses films une grande défiance à l’égard des autorités politiques de son pays.

Une phrase 

« Le Congrès a passé deux ans à élaborer un rapport pour vous décourager d'aller voir ce film. »

Edward Snowden

Recommandation

ExcellentExcellent

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