La fille du train : ne mérite pas tout à fait son très grand succès aux Etats-Unis<!-- --> | Atlantico.fr
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Ce nouveau film a la couleur d’un thriller bien tassé. Normal puisqu'il est adapté d’un roman à succès du même nom, écrit par Paula Hawkins.
Ce nouveau film a la couleur d’un thriller bien tassé. Normal puisqu'il est adapté d’un roman à succès du même nom, écrit par Paula Hawkins.
©Allociné / 2016 Constantin Film Verleih GmbH

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François Quenin pour Culture-Tops

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François Quenin est chroniqueur pour Culture-Tops.

Culture-Tops est un site de chroniques couvrant l'ensemble de l'activité culturelle (théâtre, One Man Shows, opéras, ballets, spectacles divers, cinéma, expos, livres, etc.).
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Cinéma

La fille du train

De Tate Taylor

Avec Emily Blunt, Haley Bennett, Allison Janney, Rebecca Ferguson, Justin Theroux, Luke Evans, Edgar Ramirez.

Le réalisateur

Peut-être avez-vous vu au cinéma ou à la télévision « La couleur des sentiments », sorti en 2011. C’est l’histoire d’une jeune fille du Sud des Etats-Unis qui se découvre une vocation d’écrivain. L’écrivaine en herbe est blanche. Elle recueille dans les cuisines les confidences des employées de maison noires et va en faire un best seller publié en 2009. Elle s’appelle Kathryn Stockett. Elle a passé son enfance avec le cinéaste de « La fille du train », Tate Taylor, qui a adapté le roman de sa copine au cinéma et en a donc fait son excellent deuxième film. 

Né en 1969 à Jackson, Mississipi, Tate Taylor entame dans les années 1990 un parcours d’acteur, avec des petits rôles au cinéma et dans les bonnes séries américaines. 

« La fille du train » est son quatrième film, après « Pretty Ugly People », « La couleur des sentiments » et « Get on up ».

Ce nouveau film a la couleur d’un thriller bien tassé. Normal puisqu'il est adapté d’un roman à succès du même nom, écrit par Paula Hawkins.

Thème

Depuis son divorce, qui date de quelques mois, Rachel (Emily Blunt) ne va pas bien. Elle a déserté son travail et passe sa vie dans un train de la banlieue new yorkaise (l’intrigue est transposée de Londres à New York). Cela lui permet de voir chaque jour son ancien appartement sur le bord de la voie ferrée avec, parfois, à l’intérieur, son ex-mari (Justin Theroux) et, souvent présente à la fenêtre, la nouvelle épouse de son ex (Rebecca Fergusson). Précisons que la belle baby-sitter (Haley Bennett, vraiment belle...) du nouveau couple avec bébé est en partie responsable du divorce. Mais n’entrons pas dans les méandres d’une intrigue complexe. Ajoutons simplement que Rachel est devenue alcoolique, ce qui déforme la réalité qu’elle croit vivre. A moins que… Chut ! Le suspense commence.

Points forts

- Elles sont trois jeunes femmes prises dans un bel imbroglio… Un bon point pour Emily Blunt, excellente en épouse larguée et noyée dans l’alcool. On aimerait lui porter secours, faire comme Woody Allen dans « La rose pourpre du Caire », entrer et sortir du grand écran. Un autre bon point pour Haley Bennett en baby-sitter fatale, si belle qu’elle séduit instantanément tous les hommes, même son psychanalyste (Edgar Ramirez), enfin, pas tout à fait, c’est un professionnel tout de même. Troisième et dernier bon point pour Allison Janney interprétant une policière à l’œil acéré qui sait tout sur tout le monde, la seule des trois belles qui semble un peu censée.

- Face à ses trois reines mères, ou pas, les hommes font pâle figure, preuve que l’histoire est écrite par une femme. Justin Theroux joue l’ex-mari avec une redoutable ambiguïté (et ubiquité). Luke Evans est un homme trompé par Haley Bennett ; quelle idée aussi d’aller s’enticher d’une reine de beauté ! Dans cette histoire où tout le monde trompe tout le monde, les hommes ne sont pas à la fête, et les femmes non plus. Le monde est bien vilain.

- On notera enfin que ce thriller ménage ses effets. C’est seulement vers la fin de la deuxième moitié du film que le spectateur découvre le pot aux roses. Surprise garantie. En tout cas, c’est ce qui est arrivé à l’auteur de ces lignes qui n’est peut être pas assez futé ni affûté...

Points faibles

On a dit que l’intrigue était complexe : tellement que l’on s’y perd. On a du mal à comprendre ce qui se trame dans la première demi-heure; c’est agaçant parce que ce flou ne sert à rien sinon à rendre compliqué une histoire simple (au secours Claude Sautet !). Par la suite ça va un peu mieux mais le réalisateur s’amuse à multiplier les flashbacks dont le nombre donne le tournis. On mélange même les visages car ces belles Américaines sont interchangeables. Il eut été si simple de se couler dans un récit linéaire (Hitchcock, reviens !).

En deux mots

« La fille du train » fait un tabac aux Etats-Unis où le film vient de sortir. Il est vrai que l’intrigue est suffisamment sulfureuse pour chatouiller le puritanisme yankee. Car il y a un côté voyeur dans ce film qui expose les désirs et les fantasmes sur des choses qui dans la vie réelle nous font détourner le regard – ce qu’avait exploité subtilement Hitchcock dans « Fenêtres sur cour ».

Une phrase

« Il y avait une ligne sur laquelle le train tombait toujours en panne, ce qui me donnait l’occasion d’observer les immeubles qui donnaient sur la voie et où on pouvait regarder directement dans le salon des gens. J’ai toujours secrètement espéré être témoin de quelque chose d’intéressant ». L’écrivaine Paula Hawkins expliquant que l’idée de « La fille du train » lui est venue de ses allers et retours quotidiens vers Londres.

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