Quand l'Europe a des airs d'Autriche-Hongrie à la veille de la Première Guerre mondiale<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Quand l'Europe a des airs d'Autriche-Hongrie à la veille de la Première Guerre mondiale
©REUTERS/Handout/Files

Bonnes feuilles

Les attentats terroristes et le spectre de la guerre civile nous ont pris à l’improviste. Comme en 1870 et en 1940, la France se découvre un ennemi qu’elle n’avait pas vu venir et qu’elle peine d’ailleurs à définir. La gravité des attentats tient aux faiblesses qu’ils révèlent et que nos élites ont laissé se creuser au fil des ans. Jean-Pierre Chevènement dessine la carte d’une confiance retrouvée. Le bateau France n’a besoin que d’un cap : un projet politique qui soit aussi un projet de civilisation. Extrait de "Un défi de civilisation", de Jean-Pierre Chevènement, aux éditions Fayard 1/2

Jean-Pierre Chevènement

Jean-Pierre Chevènement

Jean-Pierre Chevènement est un homme politique.

Ancien député et sénateur du Territoire de Belfort, ancien ministre (Recherche et Industrie, Education nationale, Défense, Intérieur), il a également été candidat à l'élection présidentielle de 2002, pour laquelle il a recueilli 5,33% des voix au premier tour.

Président de la Fondation Res Publica, il est également président d'honneur du Mouvement républicain et citoyen.

Voir la bio »

Une nouvelle et grande "Cancanie"

L’Allemagne et l’Europe cumulent trop de faiblesses pour que le centre de gravité de cette grande Cancanie ne se situe pas outre-Atlantique. L’Allemagne est profondément pacifiste. Tout au plus peut-elle servir au sein de l’Otan de "nation-cadre" pour constituer un bataillon en Lituanie, face à la Russie, ou fournir des contingents d’appoint aux "opérations extérieures" des États-Unis en Afghanistan ou à celles de la France au Mali.

En réalité, l’Europe d’aujourd’hui a renoncé à assurer par ellemême sa défense. La plupart des Européens estiment que des grandes actions passées ont occasionné trop de maux et de crimes pour qu’il soit légitime de vouloir continuer l’Histoire européenne. J’ai montré ailleurs (1) ce que ce projet d’helvétisation de l’Europe fondé sur le déni de soi-même puisait dans une conception faussée de l’Histoire, où c’étaient les nations elles-mêmes qui étaient rendues coupables de la catastrophe qu’ont été les deux guerres mondiales du XXe siècle, et non pas une poignée de décideurs ivres d’hubris impérialiste sur fond de darwinisme social. Cette conception biaisée de l’Histoire a servi à justifier la construction purement technocratique d’une Europe hors sol, à partir d’une année zéro – 1945 – censée marquer la fin de l’Europe des nations. L’Europe souffre d’une faiblesse du "symbolique" qui résulte de l’ADN économiciste de son grand "Inspirateur" : Jean Monnet.

Comme l’a joliment dit Régis Debray, "les États-Unis ont une symbolique. L’Europe a des statistiques. Les États-Unis ont une politique. L’Europe n’en a pas". Cette absence de politique proprement européenne frappe aussi bien en Ukraine que vis-à-vis de la Turquie, ou encore au Proche et au Moyen-Orient.

Extrait de "Un défi de civilisation", de Jean-Pierre Chevènement, publié aux éditions Fayard, octobre 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !