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La forte baisse des actes anti-musulmans sera-t-elle suffisante pour mettre un terme à la culpabilisation qui empoisonne les débats sur l’islam en France ?
©Reuters

Leurre ?

L'Observatoire de l'islamophobie a annoncé vendredi 21 octobre une baisse très importante des actes anti-musulmans par rapport à 2015. De quoi remettre en question le discours récurrent sur la culpabilité des Français en la matière.

Malik Bezouh

Malik Bezouh

Malik Bezouh est président de l'association Mémoire et Renaissance, qui travaille à une meilleure connaissance de l'histoire de France à des fins intégrationnistes. Il est l'auteur des livres Crise de la conscience arabo-musulmane, pour la Fondation pour l'innovation politique (Fondapol),  France-Islam le choc des préjugés (éditions Plon) et Je vais dire à tout le monde que tu es juif (Jourdan éditions, 2021). Physicien de formation, Malik Bezouh est un spécialiste de la question de l'islam de France, de ses représentations sociales dans la société française et des processus historiques à l’origine de l’émergence de l’islamisme.

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Guylain Chevrier

Guylain Chevrier

Guylain Chevrier est docteur en histoire, enseignant, formateur et consultant. Ancien membre du groupe de réflexion sur la laïcité auprès du Haut conseil à l’intégration. Dernier ouvrage : Laïcité, émancipation et travail social, L’Harmattan, sous la direction de Guylain Chevrier, juillet 2017, 270 pages.  

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Atlantico : 149 actes antimusulmans ont été dénombrés entre janvier et septembre 2016, contre 323 au même moment en 2015, a annoncé l'Observatoire national contre l'Islamophobie. Qu'est-ce qui explique selon vous cette forte baisse (-53,9%), en cette année marquée par exemple par l'affaire du burkini ?

Malik Bezouh : Avant de répondre aux questions proprement dites, un point sur la notion d’islamophobie qui, à mon sens, n’est pas adaptée pour décrire la complexité de la perception de l’altérité musulmane en France. Phobie est un mot d’origine grecque signifiant la peur. Par suite, l’islamophobie, stricto sensu, est la peur suscitée par l’islam. Or, peur ne veut pas forcément dire détestation. Aussi, pour pallier cette difficulté, j’ai pris le parti d'introduire le terme islamodiumie (odium est un mot latin qui signifie rejet, haine ou détestation) qui, lui, est à utiliser pour décrire le sentiment d’aversion que certains éprouvent vis-à-vis du culte musulman. Concernant le racisme anti-musulman, qui tombe sous le coup de la loi, j’emploierai le terme de musulmodiumie pour décrire la haine du musulman. Quant à la musulmophobie, qui est la peur du musulman, elle peut évoluer et muter en musulmodiumie.

Ce préambule établi, rentrons dans le vif du sujet.

C’est un fait : les actes anti-musulmans ou musulmodiumes ont diminué. On peut légitimement s’en réjouir. Cela dit, il conviendrait de nuancer cette donnée car, selon l’Observatoire national contre l’islamophobie, à l’origine de cette étude statistique, les actes relevant de la musulmodiumie, c’est-à-dire du racisme anti-musulman, s’ils ont connu une baisse significative entre 2015 et 2016, ont fortement progressé sur les réseaux sociaux. Notons que cette cyber-haine touche l’ensemble des minorités. Sur ces mêmes réseaux sociaux, l’expression du rejet de l’altérité musulmane s’exprime tantôt en termes d’islamodiumie, tantôt en termes de musulmodiumie. En résumé, la cyber-haine pourrait servir de nouvel exutoire pour épancher les sentiments musulmodiumes et islamodiumes. En bref, il pourrait s’agir d’un déplacement de l’expression anti-musulmane sur des canaux numériques. Reste qu’une haine virtuelle porte moins à conséquence qu’une haine exprimée dans le champ social, la rue par exemple.

Autre piste pouvant expliquer cette diminution de la musulmodiumie : la libération de la parole politique. En effet, depuis les attentats de novembre 2015, une partie de la classe politique, plutôt marquée à droite, n’hésite plus à tenir des propos encore inimaginables il y a peu. Cette mise à mort du "politiquement correct" a pu jouer le rôle de décompresseur et calmer les ardeurs de certains citoyens. Mais attention au revers de la médaille ! Car si la libération de la parole politique peut, dans une certaine mesure, permettre au refoulé de s’exprimer et, partant de s’apaiser, il peut aussi être à l’origine de toutes les dérives musulmodiumes possibles.

Guylain Chevrier : Gilles Clavreul, le délégué interministériel à la lutte contre le racisme et l'antisémitisme (DILCRA) se félicite de ces chiffres, et les attribut aux « mesures de protection » et « d’éducation », mises en place par le gouvernement. Je crois que cette explication est un peu courte, et que l’on doit la chercher dans une tendance plus profonde de la société française. Il y a un mouvement de sécularisation du religieux, voire de laïcisation de notre société, qui va avec un recul progressif du racisme en France, selon l’outil de mesure mis en place depuis 1990. Les attentats de janvier 2015, les premiers du genre qui ont fait sortir ce type de risque de la thèse du loup solitaire, pour faire apparaitre une action organisée, cordonnée, signée Daech, ont créé une réaction vive avec beaucoup d’émotion. Elle a bien été contenue, comme la manifestation du 11 janvier 2015 l’a montré, autour de la laïcité et de la République, rejetant tout amalgame entre musulmans et terroristes. Il était inévitable qu’il y ait une période de troubles, voire de débordements dans ce domaine, pour un temps, qui sont restés très mesurés, et ont finalement laissé la place à ce mouvement de fond de recul du racisme dans la société française.

Le dernier rapport de la Commission nationale consultative des droits de l’homme, rend compte précisément de cet état de fait, en constatant que « la tolérance » progresse. Ainsi, comme le titrait à ce propos L’OBS : «  Surprise : la France est de moins en moins raciste » (2 mai 2016). Christine Lazerges, présidente de la CNCDH souligne plus précisément encore : « On pourrait logiquement s’attendre, avec les attentats de janvier et de novembre, avec la crise économique, et avec l’augmentation des actes racistes l’an passé, à une hausse du rejet de l’autre, de l’étranger, il n’en est rien. » Effectivement, pour suivre d’une certaine façon l’analyse de Gilles Clavreul, l’école a joué un rôle déterminant aussi dans ce domaine, l’école laïque qui est un formidable amortisseur des tensions qui traversent le vivre-ensemble. Mais elle l’a fait, avec des dégâts certains, comme nous l’avons vu récemment, lors des attaques d’établissements scolaires par des groupes d’individus avec des cocktails Molotov ou de faits d’enseignants molestés.

On doit aussi sans doute cette tendance, à certaines personnalités musulmanes qui ont pris des positions publiques courageuses. C’est le cas  du philosophe Abdennour Bidar, qui à travers sa Lettre ouverte au monde musulman, exprime que les croyants ne puissent se contenter de dénoncer la barbarie terroriste sans vouloir voir qu’elle s’inspire d’une origine religieuse, qu’il invite à œuvrer à une réforme de leur dogme. Gahleb Bencheikh lui, au lendemain des attentats de novembre 2015, considérait qu’en raison de leur enseignement d’un islam moyenâgeux, « Certains responsables religieux musulmans sont comptables et coupables des crimes perpétrés au nom de Dieu » (18/11/2015, le Huffington Post). Malek Chebel, anthropologue des religions et musulman, s’exprimait dans le journal le Parisien au lendemain de l’attentat du 14 juillet dernier, dans ces termes : « Les Français ne peuvent pas être plus tolérants qu'ils ne le sont déjà. (…) Les gens ont tout à fait le droit de pratiquer leur religion chez eux mais, pour faciliter le vivre-ensemble, ils devraient se comporter d'abord comme des Français avant de se considérer comme des musulmans. »

On doit aussi considérer l’épisode de la loi travail et des violences urbaines, qui ont repris le devant de la scène, en décalant la sensibilité du grand nombre vers d’autres sujets.

Les Français font très bien la distinction entre terroristes et musulmans, tout en étant capables sur le burkini de s’enflammer dans un grand débat d’idée. Mais c’est justement pour défendre une laïcité qui protège, par son invitation à la discrétion en matière d’expression religieuse, contre des risques de divisions selon les différences, désastreuses pour notre société, pour tous, pour sa solidarité. 

La position prise par le  Conseil d’Etat, de repousser d’un revers de main la multiplication des burkinis vue comme trouble à l’ordre publique, a été en réalité très mal ressentie. Une attitude parmi d’autres, de banalisation de la montée du communautarisme, qui pourrait très bien avoir pour réaction le déplacement du rejet des excès d’une religion vers les choix politiques, pour se traduire dans les urnes. Ce qui pourrait aussi expliquer cet état silencieux qui semble s’être installée ici, qui pourrait n’être qu’une période de latence avant un désastre.

Ces chiffres vont contre certains discours qui parlent de recrudescence de l'islamophobie. Certaines analyses qui condamnent l'hostilité d'une frange des Français envers l'islam n'est-elle pas souvent hors-sol ? Comment décririez-vous ce discours ?

Malik Bezouh : Ces chiffres sont incontestablement une bonne nouvelle. N’hésitons pas à le répéter. Cela dit, il convient, et j’insiste lourdement là-dessus, de bien faire la distinction entre le discours islamophobe ou islamodiume qui, en soi, n’est pas un crime, même s’il peut blesser les Français de culture ou de confession musulmane, et le discours musulmophobe ou musulmodiume qui tend à stigmatiser le musulman. La difficulté réside dans le fait que beaucoup, plutôt marqués à gauche, ne font pas cette distinction, pourtant nécessaire, entre l’islamophobie (islamodiumie) et la musulmophobie (musulmodiumie). C’est tragique, car la peur, voire la détestation de l’islam, ne doit en aucun cas être mise sur un même pied d’égalité avec le racisme anti-musulman qui s’exprime tantôt sur un mode musulmophobe, tantôt sur un mode musulmodiume. Ce brouillage sémantique n’aide pas les Français de culture ou de confession musulmane à avancer et tend à les enfermer dans une bulle victimaire qui, avec le temps, peut s’épaissir. Pis encore, ce brouillage leur donne l’impression, ô combien tragique, que la France, dans son ensemble, les rejette alors même que l’islamodiumie ne signifie nullement pas musulmodiumie. En d’autres termes, on peut ne pas aimer l’islam en tant que culte et ne concevoir strictement aucune haine envers celui qui le professe. Il existe, Dieu merci, des anticléricaux, christianophobes au possible, ne versant pas dans la rejet du croyant catholique ou protestant.

De la même façon, certains discours de droite, englués dans un prêt-à penser aussi insipide qu’électoraliste, contribuent à recroqueviller une partie de la France musulmane dans son identité fondamentale perçue alors comme un refuge face à un climat qu’elle juge islamophobe, voire anti-musulman.

Guylain Chevrier : Nous sommes dans le sensationnel et la dramatisation, comme c’est souvent le cas sur bien des sujets d’actualité, et pas dans la réalité. 323 actes antimusulmans sur la période de janvier à septembre 2015, 149 sur la même période en 2016, c’est tout de même très faible si on considère qu’il y a en France environ 5 millions de musulmans au regard d’une population de 67 millions d’habitants. Et ce, alors que la France est le pays qui a sur son sol, proportionnellement à sa population, la plus forte présence musulmane des pays développés. D’autre part, les actes antimusulmans de l’année passée étaient déjà essentiellement des menaces, les deux tiers, avec très peu de violences directes. Pas le moindre de ces actes n’est évidemment acceptable, mais l’effervescence créée autour d’eux ne peut être jugée que disproportionnée. On sait combien, c’est le fond de commerce d’associations communautaires comme le Collectif contre l’islamophobie en France, émanation des Frères musulmans, qui ont fait de la victimisation de l’islam une véritable stratégie politique. Ce qui contient bien des dangers qu’ainsi on alimente. C’est aussi un fond de commerce politique pour certains au regard d’un clientélisme religieux de plus en plus présent, et pour les médias, un puit sans fin de bonne conscience vis-à-vis de la résignation dont ils font la promotion face à bien des malheurs.

Cette démesure du discours, on la retrouve régulièrement dans les médias, tel qu’on a pu le voir dans l’émission Contre-enquête, « Dossier Tabou », le 6 octobre dernier sur France 2, du journaliste Nicolas Poincaré,  présentant comme « Une hystérie française » l’interdiction du voile à l’école. L’Observatoire de la laïcité s’est même senti, ce qui n’est pas vraiment son habitude, obligé de réagir face à un reportage à charge contre la société française, accusée de ghettoïser les musulmans en les rejetant, et présentant la loi du 15 mars 2004 d’interdiction des signes religieux dans l’école laïque, comme discriminatoire.

Il faudrait peut-être rappeler les chiffres publiés par le Défenseur des droits en matière de discrimination pour revenir à la réalité : 2% pour les discriminations religieuses. Un chiffre qui se suffit pratiquement à lui-même. Ceci, à la condition de ne pas faire comme le président de l’Observatoire national contre l’islamophobie, M. Abdallah Zekri, qui assimile à un acte antimusulman le fait que l’institution scolaire refuse de laisser de jeunes lycéennes porter des abayas, jupes longues et noires exprimant leur appartenance religieuse, en réaction au fait d’avoir eu à retirer leurs voiles qu’elles entendaient porter à l’intérieur de leur établissement.  

La comparaison entre actes antimusulmans et antisémites est révélatrice de ces excès dans la dénonciation d’un racisme antimusulman français. Il n’y a pas en France de tradition antimusulmane, comme il y a une tradition antisémite. Les actes contre les juifs sont en nombre bien plus importants que concernant les musulmans, 808 en 2015, avec beaucoup de violence allant jusqu’au crime. Et ce, rapporté à seulement 500.000 juifs vivants dans notre pays. Si l’antisémitisme en France plonge ses racines aux origines de l’extrême droite, il est relayé aujourd’hui par une véritable culture de rejet, largement partagé chez les jeunes de banlieue autour de l’amalgame fait avec le conflit israélo-palestinien. Ce qui devrait bien plus nous inquiéter, car eux pourraient devenir, à plus ou moins court terme, une véritable cible dans ce contexte de montée en pression des affirmations identitaires, jusqu’au communautarisme larvé que nous connaissons.

Les tensions autour de l'islam ont souvent porté autour de questions législatives (le burkini) ou institutionnelles (Fondation de l'islam de France). Les Français sont-ils plus légalistes aujourd'hui qu'ils ne l'étaient après Charlie Hebdo et l'Hypercasher ?

Malik Bezouh :On peut penser, naïvement, que plus nos gouvernants prendront des mesures donnant l’impression que la problématique de l'islam de France est prise en considération, plus les citoyens français, dans leur ensemble, se sentiront apaisés et, partant, éprouveront moins ces sentiments islamodiumes et islamophobes. Encore faudrait-il que ces mesures ne soient pas seulement dictées par la conjoncture ou, pire, par des arrières-pensées électoralistes. La nomination de Jean-Pierre Chevènement à la tête de la Fondation pour l’islam de France, si elle n’est ni conjoncturelle, ni électoraliste, a profondément blessé les Français de culture ou de confession musulmane qui auraient préféré, et mon Dieu c’est fort compréhensible, qu’un musulman, fusse-t-il laïque, soit placé à la tête de cette fondation.

Au-delà des mesures qu’un gouvernement peut et doit prendre pour canaliser puis contenir les violences potentielles, il conviendrait de mener une réflexion profonde sur la place de l’islam de France. Or un tel travail, plus que nécessaire, demande une profondeur de vue, une densité politique et historique qui fait - hélas - défaut à la plupart de nos représentants politiques. Se pose aussi notre rapport au fait religieux plus généralement. La France laïciste au possible s’est construite, ne l’oublions pas, sur le rejet du religieux, en particulier chrétien. Ce phénomène de refoulement a provoqué une névrose nationale. L’irruption dans notre paysage français d’un islam visible depuis la première affaire du voile musulman à Creil en 1989 a réactivé la symptomatologie de cette névrose française.

Non, ce ne sont pas quelques petites mesures de circonstance qui aideront la France à sortir de sa névrose identitaire, aggravée par la présence d'un islam de France que l’on peine à gérer. Au fond, cette hystérie française autour de l’islam n’est qu’un aspect de la névrose. Nous attendons toujours les thérapeutes...

Guylain Chevrier : Les tentatives d’intervention de l’Etat dans l’organisation du culte musulman en France, peuvent procurer un sentiment de rationalisation de ce culte qui rassure, qui peut jouer dans le sens de l’apaisement de certaines tensions. L’idée du recours à la loi pour régler certains problèmes du vivre-ensemble, peut aussi aller dans le sens d’un certain légalisme rassurant, parce qu’il laisse l’espoir d’un recours, face à une dégradation de notre vivre-ensemble qui demandera bien plus que cela. Croire que les choix actuels vont suffire à un mouvement de sécularisation de cette religion se généralisant chez les musulmans est un  leurre. Ne serait-ce qu’en raison du lien qu’entretiennent beaucoup de musulmans en France avec leurs pays d’origine ou les pays du Golfe, par antenne satellite interposée. L’islam est une religion d’Etat dans la plupart des pays en référence, et l‘évolution de ce côté n’est peut-être pas pour demain. Il y a bien sûr des musulmans éclairés auxquels il appartient, peu ou prou, de construire d’autres réponses. L’enjeu fondamentalement, est plus autour de la capacité de la République à savoir ce qu’elle veut, en fixant clairement des lignes rouges relatives au respect des principes communs, ce qui n’est pas encore le cas aujourd’hui, alors que la confusion domine et les accommodements se multiplient. C’est un repositionnement de la République sur ses fondamentaux qui est attendu, à la façon d’un projet de société tourné vers l’avenir, proposant dans ce prolongement un idéal commun qui donne envie à tous de l’aimer, pour répondre au défi qui s’annonce.

Enfin, ce climat de victimisation disproportionné autour des actes antimusulmans tient pour beaucoup de l’usage du terme « islamophobie », qui relève de cette ambiguïté entre la dénonciation d’un rejet phobique des musulmans, et l’amalgame qu’il crée avec l’interdiction de toute critique de l’islam, renvoyant au délit de blasphème. De plus, il exprime aussi une notion de peur collective, avec encore un autre niveau d’amalgame. La lutte contre « l'islamophobie » est aussi l'un des chevaux de bataille de l'Organisation de la conférence islamique (Réunissant les pays musulmans), qui a pu obtenir de faire adopter une résolution sur la diffamation des religions au sein du Conseil des droits de l'homme de l'ONU à Genève et à l'AGNU (Assemblée générale des Nations Unies). La résolution a cependant été confrontée à l'opposition des pays occidentaux qui l'ont perçue légitimement comme destinée à restreindre la liberté d'expression. Pourquoi cela ne sert-il pas d’alerte à l’usage systématique qu’en font les médias et les politiques, qui pourraient donner là le bon exemple en rejetant ce terme qui attaque notre démocratie. Des institutions européennes telle l'OSCE (Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe) ont légitimé l'usage du terme « islamophobie », mais heureusement, en France, il n’a pas pour l’instant de valeur juridique. Mais ne cherche-t-on pas, à travers l’usage sans aucune mesure qui est fait de ce terme, à peser en faveur d’un retour d’une forme de religieux à son image, antagonique avec l’Etat de droit ? Soyons donc vigilant à la publicité qui est faite et dans quelles formes, aux actes antimusulmans, en rayant toute référence à « l’islamophobie » des tablettes.

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