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Sarkozy/Hollande : entre l’homme 
d’exception et l’homme "normal", 
le match n'est pas encore joué...
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EDITORIAL

Nicolas Sarkozy et François Hollande se sont serrés la main mercredi soir au dîner du Conseil représentatif des institutions juives. Deux personnalités et deux styles s'opposent.

Yves Derai

Yves Derai

Yves Derai est éditorialiste à Atlantico. Chaque semaine, il écarte les lourds rideaux de velours des palais de la République pour nous en révéler les secrets.

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Tous les indicateurs le montrent, nous filons tout droit vers une confrontation Sarkozy-Hollande au second tour de l’élection présidentielle. Chassé-croisé quelque peu attendu mercredi soir lors du dîner du CRIF, les deux hommes se sont retrouvés dans la même salle, jouant chacun leur partition, fidèle à leur image respective. François Hollande a parfaitement rempli son rôle de candidat normal, installé à la table « sympathique » demandée préalablement aux organisateurs, laissant les gens venir à lui.

Nicolas Sarkozy, tout au contraire, avait préparé son effet en traversant la foule au côté de Noam Schalit, le père du jeune soldat franco-israélien Gilad, retenu en otage pendant six ans dans une geôle palestinienne. Le président de la République n’a pas lu le discours rédigé par sa plume, Camille Pascal. Il a choisi d’improviser avec un talent incontestable sa réponse au président du Crif , Richard Prasquier, saluée par une standing ovation.

Hollande, l’homme normal ; Sarkozy, le président d’exception. Très naturellement - en apparence en tous cas - le candidat socialiste se dirigeant vers la table présidentielle pour dire au revoir à Prasquier, a surpris le chef de l’Etat en lui tendant la main. Il n’a fallu qu’une fraction de seconde à Nicolas Sarkozy pour réagir et suggérer à son futur rival de poser pour la photo. François Hollande s’est laissé faire avant de s’éclipser, normalement, avec à son bras sa compagne, Valérie Trierweiler.

C’est la première fois depuis la naissance de la Ve République que les Français devront choisir entre la « norme » et « l’exception », entre le prince de la synthèse et le chantre du clivage. Entre celui qui ne traverse que dans les clous et celui qui loue les vertus de la transgression. Cette opposition de style déconcerte et ne facilite pas les pronostics. Chacun sent que tout peut encore arriver.

Le Président de la République devrait entrer officiellement en campagne rapidement. A sa manière, comme Rocky Balboa face à Mister T dans Rocky 3, prêt à mourir sur le ring mais capable, sur un uppercut, d’étaler son adversaire. Sauf que face à Rocky, il n’y a pas la brute Mister T mais plutôt le Mohamed Ali de fin de carrière qui passait son temps à esquiver les coups et finissait par gagner laborieusement aux points. Il lui arrivait de perdre, aussi…

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