Les 5 mystérieux troubles intestinaux que les médecins n’arrivent pas à diagnostiquer, aux dépens de la santé de millions de patients<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Santé
Les maladies qui touchent les intestins sont encore très mystérieuses.
Les maladies qui touchent les intestins sont encore très mystérieuses.
©BEHROUZ MEHRI / AFP

Ça gaz (pas) pour moi moi moi moi

Complexes à détecter et à traiter, les maladies intestinales n'ont pas encore livré tous leurs secrets et font souffrir des millions de personnes au quotidien, qui ignorent bien souvent les causes de leurs douleurs.

Gabriel  Perlemuter

Gabriel Perlemuter

Gabriel Perlemuter est le co-auteur du livre Les bactéries, des amies qui vous veulent du bien (éditions Solar).

Il est également Professeur des Universités en hépato-gastroentérologie (maladies du foie et du tube digestif). Il enseigne à l'université Paris-Sud et dirige une équipe de recherche à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) sur le microbiote intestinal et le foie. Il est chef du service d'hépato-gastroentérologie et nutrition à l'hôpital universitaire Antoine-Béclère à Clamart. Gabriel Perlemuter est membre de plusieurs sociétés savantes (Association française pour l'étude du foie, Société nationale française de gastroentérologie, Association européenne pour l'étude du foie). Il est auteur de nombreuses publications scientifiques et didactiques, et donne régulièrement des conférences nationales et internationales sur l'implication de nos bactéries digestives, notre microbiote, dans notre santé.

 

Voir la bio »

1/ Intolérance au lactose

L'intolérance au lactose est difficile à détecter, pour deux raisons principales. 

La première est que les symptômes de l'intolérance au lactose sont nombreux, pas graves et surtout non spécifiques. Il peut s'agir d'un mal de ventre, de nausées, de diarrhées, de ballonnements... qui surviennent ensemble ou séparément.

La seconde raison est que l'intolérance au lactose ne se se détecte ni dans les prises de sang, ni dans les gastroscopies, ni dans les coloscopies. Comme les tests classiques ne montrent rien d'anormal, le patient intolérant au lactose repart souvent sans diagnostic ni traitement adéquats.

Il risque alors de souffrir de maux de ventre, dont la douleur et la fréquence augmentent avec l'âge.

2/ Intolérance au gluten coeliaque

L'intolérance au gluten coeliaque est difficile à diagnostiquer, car ses symptômes cliniques, à savoir une forte perte de poids et des diarrhées, se manifestent en fait très rarement dans la réalité. Les patients souffrant d'intolérance au gluten coeliaque peuvent tout aussi bien prendre du poids, devenir stérile ou souffrir pour les femmes de règles irrégulières par exemple.

En revanche, une fois que le médecin pense à la maladie, il est possible de diagnostiquer clairement une intolérance au gluten coeliaque via une prise de sang ou gastroscopie.

3/ Intolérance au gluten non coeliaque

L'intolérance au gluten non coeliaque est un mal encore assez mystérieux, qu'aucune prise de sang ou gastroscopie ne peut identifier.

Néanmoins, il est constaté par les professionnels de santé que des patients souffrant régulièrement de ballonnements, de diarrhées ou encore de constipation vont beaucoup mieux quand ils arrêtent de manger du gluten, sans qu'on ne puisse vraiment expliquer pourquoi.

Longtemps, les patients souffrant d'intolérance au gluten non coeliaque n'ont pas été entendus par les médecins, qui ne les croyaient pas. Ils le sont plus aujourd'hui, notamment grâce au joueur de tennis Novak Djokovic, qui a attribué ses nombreuses victoires au fait qu'il suivait un régime sans gluten.

4/ Constipation chronique

La constipation chronique est facile à diagnostiquer. Si des patients en souffrent au quotidien aujourd'hui, c'est d'abord parce que leurs médecins considèrent qu'il s'agit d'un problème mineur, et se contentent de prescrire des laxatifs.

Ensuite, même si le patient est correctement traité, c'est un traitement très difficile à suivre, qui implique une hygiène de vie irréprochable, comme par exemple boire un grand verre d'eau froide au lever, boire une eau riche en magnésium qui n'a pas forcément bon goût, éviter de manger trop de fibres... Et le moindre écart de conduite se traduit par un retour de la constipation chronique.

5/ Le syndrôme de l'intestin irritable

Le syndrôme de l'intestin irritable est difficile à diagnostiquer car il n'est pas identifiable via une coloscopie ou une prise de sang. Seul un interrogatoire très poussé du médecin avec son patient permet d'établir un diagnostic. Et, malheureusement, beaucoup de médecins ne disposent pas de ce temps là.

Par ailleurs, le syndrôme de l'intestin irritable est communément attribué au stress, mais on ne sait pas vraiment si c'est le syndrôme de l’intestin irritable qui génère via des symptômes très pénibles du stress chez le patient ou si c'est le stress qui donne naissance au syndrôme de l'intestin irritable.

Les symptômes de l'intestin irritable sont nombreux ; il peut s'agir de douleurs abdominales, de ballonements, de diarhhées, de constipation, de la génération de glaires, de maux de tête, de troubles de la peau ou encore de dépression.

Propos recueillis par Mathilde Debry

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !