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Pourquoi la reprise de la croissance en France l’an prochain risque de rester aux abonnés absents
©Reuters

Edito

L’exercice 2017 démarrera donc sur une base inférieure à ce qui était prévu, de sorte que l’on restera loin des objectifs fixés par le pouvoir. C’est dire qu’il faudra revoir toutes les données présentes figurant notamment dans le projet de loi de finances.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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Les chances d’une reprise de la croissance en France s’éloignent et l’élection présidentielle pourrait bien se dérouler dans un climat économique morose. Le « ça va mieux » de François Hollande continue de s’afficher dans des prévisions officielles  à l’eau de rose qui divergent de plus en plus de celles qui émanent des organismes internationaux , ou même de notre institut officiel de la statistique. Ainsi l’Insee  chiffre dès maintenant à 1,3% la progression de notre économie cette année, contre 1,5% prévus par le gouvernement. Car un trou d’air est apparu avec les grèves du printemps et les attentats.L’exercice 2017 démarrera donc sur une base inférieure à ce qui était prévu, de sorte que l’on restera loin des objectifs fixés par le pouvoir. C’est dire qu’il  faudra revoir toutes les données présentes figurant notamment dans le projet de loi de finances. Ainsi le déficit des comptes ramené par Bercy à 2,7% atteindra au moins  trois pour cent selon le FMI, contraignant la France à emprunter dans des conditions qui seront moins  avantageuses que cette année, en raison d’un début de retournement des taux d’intérêt qui commenceront à remonter lentement.

De plus deux facteurs négatifs vont jouer  contre  notre pays : la conjoncture mondiale  est au ralentissement, au moment  où notre commerce  extérieur patine : nos exportations resteront cette année pratiquement au niveau de 2015, alors qu’elles avaient augmenté de 16% l’an dernier. Mais  la demande étrangère ralentit, tandis que les parts de marché de la France se réduisent en raison d’une baisse de livraisons d’Airbus, des mauvaises récoltes agricoles, mais aussi de l’incapacité des produits de moyenne gamme de notre industrie à conquérir de nouveaux marchés. C’est aussi la conséquence de la rigidité de notre économie, où les réformes de structure sont restées dans les tiroirs, tandis que les améliorations  qui auraient dû intervenir avec le crédit d’impôt et les baisses de charges pour les  entreprises n’ont pas encore eu le temps de faire sentir leurs effets. Dans ce contexte, le marché de l’emploi risque de connaître encore des heures difficiles, d’autant  que les créations d’emploi restent  modestes : elles dépasseraient cette année seulement  de vingt mille les 97 000 qui avaient été obtenues en 2015, et la remontée du chômage enregistrée dans les dernières statistiques mensuelles publiées sont à cet égard de mauvaise augure. Il est vrai que l’on ne sort pas vraiment  du traitement social du chômage en vigueur depuis des décennies car on refuse toujours d’appliquer les  méthodes qui ont réussi chez  nos partenaires.

La France continue à fonctionner en regardant dans le rétroviseur, en cultivant les recettes éculées d’un autre temps, à l’heure de la révolution du digital et de l’internet. La machine législative continue de tourner à un rythme  infernal, produisant des textes mal ficelés et dont  une grande partie n’est pas entrée en vigueur  faute de décrets d’application, mais qui visent surtout à intervenir sur des sujets ponctuels sans  vision d’ensemble. Car les dirigeants vivent dans le climat d’une culture de défiance, de crainte de l’avenir et du souci de maintenir avant tout ce qui existe, au moment où les pays jeunes progressent  à pas de géants et commencent à nous tailler  des croupières. On peut se demander à cet égard si les états majors politiques, de droite comme de gauche, avec leurs programmes qui promettent croissance et emploi  ne  continuent pas de livrer une bataille du passé parce qu’ils refusent de regarder le monde en face.

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