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Quand les Frères musulmans essaient de faire la loi au tribunal de Nanterre…
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Islam vaincra ?

La charia est plus efficace. Mais en attendant, pourquoi ne pas profiter des lois françaises ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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C'est l'histoire d'un petit prof arabe du nom de Soufiane Zitouni. Et pour un petit prof arabe, le code de conduite qu'il doit respecter est tout entier contenu dans le Coran et l'exégèse qu'en font les Frères musulmans. Soufiane Zitouni enseignait la philosophie au lycée Averroès de Lille. Un lycée musulman. Un lycée bienveillant puisqu'il accueille les jeunes filles mal reçues dans l'enseignement public pour cause de voile.

Recruté pour enseigner la philosophie conformément au programme de l'Éducation nationale, et non pas le Coran conformément au programme des Frères musulmans, le petit prof découvrit assez vite la marchandise frelatée qui était introduite dans l'établissement. Du fondamentalisme musulman ouvertement affiché, du salafisme en veux-tu en voilà, et une dose virulente d'antisémitisme… Il alerta les services de Najat Vallaud-Belkacem. Démissionna et raconta ce qu'il avait vu et entendu dans une tribune publiée par Libération.

Cela fit beaucoup de bruit, et l'UOIF qui couve de ses ailes douces et tièdes le lycée Averroès et qui est l'émanation française (et polie) des Frères musulmans, décida de faire un exemple. Il fallait écrabouiller Soufiane Zitouni. Le contraindre au silence. Et en tout cas démontrer aux musulmans de France qui était le plus fort : l'UOIF ou le petit prof ? Le lycée Averroès porta donc plainte pour diffamation.

L'affaire se plaidait donc hier au tribunal correctionnel de Nanterre. Et un rouleau-compresseur fut convoqué pour aplatir le petit prof. Pas de pitié pour un kouffar, un renégat, un mécréant. Et qui fut appelé pour soutenir le lycée Averroès, donc l'UOIF, donc les Frères musulmans ? François Burgat et Raphaël Liogier. Deux islamologues notoires. Connus et réputés pour leur inlassable combat contre tous ceux qui touchent à l'islam !

C'est qu'on ne rigole pas à l'UOIF quand la réputation de l'islam est en jeu. A la guerre comme à la guerre… Ce procès fait irrésistiblement penser à une très célèbre affaire des années 1950 : le procès Kravchenko. Ce dernier avait fui l'Union soviétique et avait publié un ouvrage retentissant, J'ai choisi la liberté, où tout était dit sur le goulag et les exécutions sommaires.

En haut lieu, c'est-à-dire à Moscou, il fut décidé de faire un exemple. Pour la parution de la traduction française de J'ai choisi la liberté, on demanda au PC français de se bouger. Il se bougea et porta plainte pour diffamation contre Kravchenko. Pour l'appuyer, deux généraux soviétiques bardés de médailles furent envoyés de Moscou comme témoins. La main sur le cœur, ils affirmèrent que Kravchenko n'était qu'un calomniateur qui racontait des mensonges. Je n'ai pu retrouver leurs noms. Alors on se contentera de ceux de François Burgat et de Raphaël Liogier…

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