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Politiques, SVP, n’en jetez plus !! Et jetons-les ?
©Erik de Castro / Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Nous croulons sous les normes, la stupidité, les petites phrases et les lourds impôts, la représentation et une liberté déclinante, une dette non contrôlée et des élections qui nous lassent déjà. Politiques, pourriez-vous vous mettre sur pause ?

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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Chaque jour, la lecture de la presse déprime. Ecrase. Désespère. Disperse « façon puzzle », sans aucune chance de pouvoir d’en réassembler les pièces à nouveau. Les deux dernières semaines ont été symptomatiques de ce point de vue. Dès que l’un de nous relève la tête, les news s’empressent de nous éviter ce moment de faiblesse stupide et nous enfoncent à nouveau sous le niveau de la ceinture. Jugez plutôt.

Acte 1. De la part d’un gouvernement qui avait feint de s’intéresser à la simplification, au recul de la norme, à la facilité accrue de la vie du petit entrepreneur, à l’éventuelle suppression des seuils, des charges pesant sur les PME/TPE, on aurait pu s’attendre à un léger répit. Le temps de la présidentielle au moins. Quelques petits mois sans une ânerie destinée à achever ces entreprises qui survivent et dont des milliers ne verront pas l’année 2017. Naïf que nous sommes ! Un projet de la brillante El Khomri, jamais à l’abri d’une nouvelle sottise, pense à faire entrer les contrats aidés, alternants, dans les effectifs des entreprises afin d’accroître leurs obligations en terme de représentativité.  Il fallait y penser !

La dictature sous le manteau brumeux d’une fausse nécessité démocratique. Certains jours, je me demande ce que nos entreprises ont pu faire à ces incapables, de droite comme de gauche, mais en l’occurrence de gauche, qui n’ont jamais travaillé et ne réalisent pas une seule minute ce qu’est la vie de l’entreprise.

Que peut-il leur arriver de si grave le matin au réveil, qui puisse les inciter à trouver un moyen supplémentaire de nous compliquer la vie ? Que leur avons nous fait pour hanter leurs nuits et les inspirer aussi négativement au réveil ? Un racisme rampant anti-entrepreneurs ? Une jalousie larvée devant une vie de travail qui doit faire pâlir un Ministère et des Ministres qui en portent bien mal le nom. Les Ministres du travail n’ont pratiquement jamais travaillé !

Une envie de destruction sur une cible si facile ? Un masochisme proche du génocide qui aime à s’acharner sur les minorités ? Nous ne sommes que 2.5% de la population, il est donc bien aisé de s’attaquer à une population si limitée. Allons nous devoir, un jour, porter une étoile sur la veste de costume, pour nous distinguer du reste de la population ? Que peuvent avoir comme allergie chronique et sévère tous ces fonctionnaires, ces politiques, pour que l’entrepreneur soit devenu leur bête de somme et que nous devions être livrés en pâture à des syndicalistes dont la caractéristique est de faire de la haine et de la jalousie, les bases de leur idéologie « démocratique » ?

Allons nous nous lever et dire STOP un jour ? Devrons nous quitter ce pays que nous aimons ? Pitié, laissez nous vivre, car nos salariés vivent de notre motivation et mourront de sa perte. Nous ne voulons pas devenir les Jim Jones de l’entrepreneuriat.

Acte 2. La dette et les impôts. Notre dette s’est un peu laissée aller. L’été a été trop long pour ce gouvernement, et le sucre dégoulinant de cette lascive oisiveté, qui sied à tous ceux qui veulent encaisser sans se réformer, entraîne l’obésité. Une dette de 300 milliards supplémentaires, qu’aucune crise majeure ne puisse expliquer. Le tout malgré des impôts qui seront plus lourds (en net) de 19 milliards pour les entreprises, qu’à l’arrivée de l’ennemi de la finance, qui pour le coup, n’est pas ingrate, puisqu’elle continue à lui prêter de quoi couler les pieds du pays dans le ciment, en le lestant d’une dette équivalente à plus de 98% de son PIB. Brillant !

Comment accroître les impôts, donc les revenus, et la perte dans le même temps. Pour un entrepreneur c’est un exercice contre-intuitif ! Seules les entreprises mal gérées (ou trop digitales), parviennent l’exploit d’accroître leurs revenus et perdre de plus en plus d’argent. Imaginez un couple qui s’acharnerait à dépenser toujours plus que ses revenus croissants, afin de rester bien ancré dans le surendettement. Il serait pris en charge par un psy et les services sociaux. Mais nos irresponsables politiques, eux, qui ont pourtant fait des études brillantes, et affichent un QI hors norme, sont toujours lâchés dans la nature et sans contrôle. A l’heure des radars à chaque coin de rue, ils devraient pourtant déjà être immobilisés non ? Un cauchemar !

Acte 3. Les petites phrases. Pour le moment notre fenêtre politique a vue sur un programme politique, qui n’a rien d’une plage de sable fin. Plutôt un mur. La différence entre les 3 candidats possibles des Républicains, tient en 1 chiffre. 20 milliards. C’est ce qui sépare leur programme de réduction de la dette. 80 ou 100 milliards. L’avantage de mutualiser les moyens des Républicains, c’est que les chiffres sont cohérents. Ils expliquent plus difficilement comment ils y parviendront. On imagine que l’élimination physique des fonctionnaires n’est pas encore à l’ordre du jour et que les hôpitaux et les écoles ne seront pas détruits ? Rien non plus sur la stratégie offensive que nécessiterait ce pays au delà de cette vague idée défensive. Tout le monde devant le but, mais personne en attaque ! Mais à quoi va servir le reste du terrain ? Triste match de foot en perspective.

Ah pardon, on interdira aussi le burkini. Là, on est sauvé. Moins de dette pour le tissu économique et de tissus à la plage, nous sommes définitivement sauvés. Je vois la 4ème place de l’économie mondiale qui se profile grâce à ce brillant programme.

Plus de 40 de politique au compteur quand même, pour accoucher d’un programme d’une telle épaisseur. La brillance nécessite clairement de la maturité. C’est pourquoi nous ne serons jamais à la hauteur, nous, entrepreneurs. Avec nos sottes idées de développement basé sur la libération des acteurs économiques, de rebond par le digital, de volonté de conquête internationale, nous n’avons vraiment rien compris à l’économie. Eux si. Devant de tels sauveurs, de tels vainqueurs, Jésus et tous les prophètes doivent se dire qu’ils ont bien fait de décider ou subir une retraite anticipée !

Par contre, côté petites phrases, là, respect, nous avons des champions du monde. Dupont Aignan, traite Jupé d’Hibernatus. Elégant. Jupé exclut la perspective de bosser avec Macron. Incompétent. De la part d’un homme, qui nous a fait 1995, a maintenu l’ISF et accru les déficits, c’est élégant aussi. Sarko est hors champ. Ses regards sont plus durs que des mots quand il évoque ses compétiteurs. Fillon. C’est Fillon. On aimerait commenter ses mots durs, mais en général, on s’est déjà endormi depuis longtemps quand il les prononce ! Une équipe de vainqueurs je vous dis.

Ca commence à « canarder sévère » à gauche aussi. Montebourg n’ira plus jamais en vacances en Hollande. Hamon souhaite réformer le code de la route pour laisser la priorité à la gauche, qui serait plus adroite ! Le-maire veut être président, ce qui est une progression logique et trouve qu’on devrait remiser les vieux débris par devers nous. Comme pour les pères noël, qui seraient selon lui des ordures. A jeter.

Bref cela vol haut et fort.  Loin du poétique vol de perdreau de notre regretté Michel Delpech, on reste nettement au niveau du marécage. On en viendrait presque à souhaiter voir Trump briguer la présidence française. Au lieu de copies, nous aurions droit à l’original !!!

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