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Votre soutien-gorge peut vous tuer... et tous ces autres mythes sur les risques d'attraper un cancer du sein qu'il ne faut pas croire
©gizmodo.fr

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Beaucoup d'idées circulent sur les origines du cancer du sein, éclipsant les facteurs de risques majeurs. Voici quelques vérités scientifiques bonnes à savoir pour éviter de tomber dans la paranoïa.

Francois Eisinger

Francois Eisinger

François Eisinger est médecin et chercheur à l’unité Inserm UMR912 à l’Institut Paoli-Calmette de Marseille. Sujet de recherche : prévention et dépistage des cancers, notamment du cancer du sein.

 

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  • Le cancer du sein est une maladie héréditaire.

François Eisinger : Le cancer du sein n'est pas une maladie héréditaire, c'est un abus de langage.

Pour qu'une maladie soit vraiment héréditaire, comme la myopathie de Duchenne ou la mucoviscidose, il faut que l’hérédité crée à elle seule la maladie, ce qui n'est jamais le cas pour le cancer, qui nécessite l’intervention d’autres facteurs pour se développer. 

En revanche, l'hérédité peut être un facteur important dans le développement d'un cancer du sein. On estime que c'est le facteur causal principal dans 4% des cancers du sein.

  • Une mastectomie bilatérale est la solution la plus efficace pour prévenir le cancer du sein.

Sur ce point, ma réponse est très nuancée.

Une mastectomie bilatérale, soit l'ablation des deux seins, est efficace dans 97% des cas. Néanmoins, on peut quand même développer un cancer du sein via les tissus restants, qui sont nécessaires à la chirurgie réparatrice.

De plus, les femmes très encadrées médicalement, se soumettant à des protocoles de dépistage réguliers ou des diagnostics précoces sont protégées entre 93 et 95% des cas.

En raison de la très faible différence du pourcentage de chances de mourir d’un cancer du sein entre un suivi très poussé et une mastectomie bilatérale, les patientes ont ainsi le choix entre des options proches en termes d’efficacité. Ce n'est pas parce que c'est (légérement) plus efficace que c'est forcément mieux.

  • Les femmes aux fortes poitrines ont plus de chances de développer un cancer du sein.

C'est une idée reçue totalement fausse, qui part du principe qu'avoir une poitrine généreuse implique d'avoir plus de cellules, donc plus de chances de développer un cancer du sein.

Or le cancer du sein ne se développe pas à partir des cellules graisseuses - qui donnent plus ou moins de volume à la poitrine - mais à partir des cellules qui fabriquent et véhiculent le lait.

  • Avoir des enfants protège du cancer du sein.

C'est vrai, mais la différence entre les femmes avec ou sans enfant est très faible : on estime à 10% les risques d'avoir un cancer du sein lorsqu'on a eu des enfants, et à 12% les risques d'avoir un cancer du sein lorsque l'on a pas eu d'enfants.

Le fait d'avoir des enfants ou pas ne doit donc pas être un choix à faire pour se protéger du cancer du sein.

  • Les soutiens-gorge peuvent augmenter le risque de développer un cancer du sein.

Ce préjugé, très répandu dans l'imaginaire collectif, explique que porter son soutien-gorge trop serré ou conçu avec des matières de mauvaise qualité peut augmenter les chances de développer un cancer du sein.

Jusqu'ici, aucune étude sérieuse n'a établi ces liens de causes à effets.

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