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Claude Guéant face au relativisme 
de la gauche française
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Civilisation

Les propos de Claude Guéant sur les civilisations continuent d'entraîner des échanges vifs entre les politiciens de tous bords.

Bertrand Janicaud

Bertrand Janicaud

"Bertrand Janicaud" est chef d'entreprise.

Il écrit sous pseudonyme.

 

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Le relativisme est un poison au goût de miel. Sous les apprêts de valeurs « humanistes » (tolérance, respect, égalité,…), il sape les valeurs du vivre-ensemble qui constituent le ciment de toute société. L’onde de choc provoquée par les propos anodins (et de bon sens) de Claude Guéant révèle les délires d’une gauche française autiste, qui préfère se murer dans le mensonge et la pose plutôt que d’accepter des vérités qui dérangent.

« Toutes les civilisations ne se valent pas ! » Voilà une phrase que 99% des habitants de cette planète pourraient avoir prononcé (la majorité d’entre eux ajoutant fort logiquement : « et la mienne est supérieure aux autres »). Une phrase de bon sens qui ne pouvait choquer que dans une poignée d’arrondissements du centre de Paris.

Hélas pour Claude Guéant, ce sont dans ces arrondissements que se concentrent la fine fleur des grandes âmes de gauche, les bataillons de journalistes (également de gauche) et la Grande Armée des intellectuels (de gauche, naturellement). De quoi lancer une fatwa médiatique contre le « ministre qui drague le FN »… puisque ce dernier qualificatif tient lieu d’anathème indépassable depuis belle lurette.

Une œuvre de diabolisation du réel qui a même franchi une étape supplémentaire en plein milieu de la séance hebdomadaire des questions au gouvernement à l’Assemblée Nationale, lorsque Serge Letchimy, député de Martinique, s’est aventuré à comparer le ministre de l’Intérieur à un nazi en assurant que son "idéologie avait donné naissance aux camps de concentration".

Au-delà des invectives, Claude Guéant est-il le rabatteur du vote d’extrême-droite ? On ne peut certes pas écarter quelques calculs et arrière-pensées politiques lorsqu’il prononce cette phrase à trois mois de la présidentielle, d’autant plus que nul n’ignore le rôle tenu par le ministre de l’Intérieur dans le dispositif sarkozyen. Mais une fois cela dit, ses propos n’en demeurent pas moins totalement anodins.

Non, toutes les civilisations ne se valent pas ! En tant que citoyens français, héritiers de vingt siècles de christianisme et dont l’identité a été façonnée par les idéaux de la Révolution française, comment peut-on concevoir notre vivre-ensemble sans avoir, chevillée au corps, la conviction que le modèle de civilisation que l’on bâtit est le meilleur ?

Notre identité française, et même européenne, nous permet (et nous oblige) à regarder avec fierté l’héritage laissé par nos aïeux : un héritage du christianisme et des Lumières qui a révolutionné le monde et l’a fait entrer dans la « modernité » en limitant la place de l’arbitraire et en générant un développement économique (et social) sans précédent dans l’histoire de l’humanité.

Certes il y a eu la traite négrière, la colonisation et la shoah… sempiternels arguments des sectateurs du relativisme pour mieux faire germer une fausse « tolérance » de l’Autre, qui n’est en réalité qu’une haine de soi à peine dissimulée. Le « tout vaut tout » et le « rien n’est supérieur à rien » est un nihilisme à peine fardé de bons sentiments.

Au-delà d’une « vérité historique » sur les avantages comparés de telles ou telles civilisations, convenons que les cultures ne peuvent se valoir, ne serait-ce que parce que l’une d’entre elle fonde notre rapport au monde. Arrêtons la condescendance et laissons aux Ghanéens le soin de défendre les mérites de l’empire ashanti, aux Vietnamiens ceux l’empire tonkinois et aux Péruviens la civilisation inca ! Notre civilisation (française, européenne et occidentale) n’a rien à leur envier !

Ou alors, taxons également de racisme Claude Lévi-Strauss, le père de l’anthropologie moderne, lorsqu’il assurait : « il n’est nullement coupable de placer une manière de vivre ou de penser au-dessus des autres. (…) Cela peut même représenter le prix à payer pour que les systèmes de valeurs de chaque famille spirituelle ou communauté se conservent ».

De toute façon, que pouvait attendre Claude Guéant d’une gauche française dont le héraut n’est autre que Yannick Noah, chantre de l’identité concassée au pilon du « métissage »… et accessoirement évadé fiscal dans ce qui constitue (qu’il le veuille ou non) SON pays ? Un résumé de l’indépassable hypocrisie dans laquelle se vautrent les redresseurs de tort du parti socialiste.

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