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Non, les trous noirs n'absorbent pas tout : ils relâchent de la lumière invisible à l'œil nu
©Reuters

Noir c'est noir

Des scientifiques ont pu observer l'absorption d'une étoile par un trou noir d'un peu plus près, à savoir au travers d'un télescope infrarouge. Et apparemment, les trous noirs n'avalent pas vraiment tout. Ils recrachent un peu de lumière infrarouge.

On connait les trous noirs comme ces monstres cosmiques, ces astres d'une telle densité, d'une telle force gravitationnelle qu'ils absorbent tout ce qui se trouve à leur proximité, y compris leur propre lumière. Alors que ces objets célestes continuent de fasciner la communauté scientifique, les astronomes poursuivent leurs observations afin de percer leur mystère. La dernière en date nous donne quelques indices supplémentaires sur ces phénomènes spatiaux dont  on n'explique pas encore totalement l'origine, rapporteThe Washington Post.

Observation infrarouge

Déjà, en janvier 2016, une équipe d'astronomes avaient observé un rejet de gaz dans l'espace de la part d'un trou noir de la galaxie M51, qui venait de se repaître d'une étoile. Cette fois-ci, c'est au travers d'un télescope infrarouge que l'une de ces absorptions cosmiques a pu être contemplée. Une première, réalisée à l'aide du télescope spatial américain WISE (Wide-Field Infrared Survey Explorer). Deux études ont été publiées à la suite de ces observations : l'une par la Nasa, l'autre par une équipe de scientifiques de l'Université de science et de technologie de Chine.

Voici à quoi ressemble l'absorption d'une étoile par un trou noir :

Absorption inévitable

Les deux études menées témoignent d'un phénomène jamais observé jusqu'alors : des "tidal disruption events", terme que l'on pourrait traduire simplement par "éruptions tidales", c’est-à-dire répétitives, comparables aux marées que l'on connait sur Terre. Les scientifiques ont ainsi pu constater que lorsqu'une étoile se fait absorber par un trou noir, ce dernier ne peut pas l'avaler totalement, et relâche par à-coups une partie de l'énergie ingurgitée sous la forme de rayonnements infrarouges. "C'est la première fois que nous pouvons observer les échos de cette lumière infrarouge, causés par de multiples éruptions tidales", a déclaré dans un communiqué l'astronome Sjoert van Velzen, auteur en chef de l'étude menée par la Nasa et professeur à l'Université Johns Hopkins

Lorsqu'une étoile approche un trou noir de trop près et qu'elle atteint l'horizon du trou noir, elle se fait aspirer, désarticuler d'une force, que ce phénomène est appelé "spaghettification" par les scientifiques. Une fois passé ce point de non-retour, le trou noir dévore l'étoile et produit une immense quantité d'énergie, propulsée dans l'espace sous forme de rayonnements (infrarouges, ultraviolets et rayons X) invisibles à l'œil nu – les rayons infrarouges ont une longueur d'onde trop grande pour être visible, les ultraviolets et rayons X, trop petite) – qui détruisent tout sur plusieurs centaines de milliards de kilomètres à la ronde. "C'est comme si le trou noir nettoyait sa chambre au lance-flammes", illustre Sjoert van Velzen.

Radiations

En revanche, les poussières qui gravitent autour des trous noirs (à environ une demi-année-lumière de son horizon) sont quant à elles irradiées par la lumière infrarouge sans être détruites. À leur tour, elles émettent alors ces rayonnements dans l'espace. Ainsi, ces émissions d'énergie infrarouge de la part des poussières que l'on trouve dans l'espace seraient dues, selon les scientifiques, à une précédente "éruption tidale" ayant irradié les particules "proches". Une signature cosmique du trou noir, que les astronomes pourraient alors utiliser pour les connaître davantage. En mesurant le délai entre l'éruption initiale et ses échos successifs, les scientifiques pourraient calculer la quantité d'énergie émise suite à l'absorption stellaire, ou encore connaître la taille du trou noir, indiqueThe Daily Mail.

Des informations importantes pour comprendre ces astres mystiques, dont nous avons encore beaucoup à apprendre. À quoi servent-ils ? Nous ne savons pas. En tout cas, ils sont présents au sein-même de pratiquement toutes les galaxies. Au centre de la nôtre, la Voie Lactée, trône en l'occurrence un trou noir supermassif dont le regain d'activité laisse d'ailleurs les scientifiques perplexes.

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