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Pollution atmosphérique : à partir de quand faire du vélo en ville fait-il plus de mal que de bien ?
©Reuters

Kof kof !

D'après l'organisation mondiale de la santé, faire du vélo 20 minutes à New Delhi avait un impact plus négatif sur notre santé que de ne pas faire de vélo du tout, et ce à cause de la mauvaise qualité de l'air.

Gérard Dine

Gérard Dine

Gérard Dine est professeur de biotechnologies à l’École Centrale de Paris, président de l'Institut Biotechnologique de Troyes et chef du service d'Hématologie et d'Immunologie de l'Hôpital des Hauts-Clos de Troyes.

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Atlantico.fr : Une récente étude de l’Organisation mondiale de la santé (voir ici) a démontré que faire du vélo 20 minutes à New Delhi avait un impact plus négatif sur notre santé que de ne pas faire de vélo du tout, et ce à cause de la mauvaise qualité de l'air. A partir de quand devons-nous avoir peur de faire du vélo en ville ?

Gérard Dine : Il est conseillé d’éviter toutes activités physiques qui créent des échanges respiratoires à risques dans les métropoles souffrant d'un niveau de pollution atmosphérique "mauvais pour les groupes sensibles" ou sujettent à des pics de pollution. 

Pour savoir si vous habitez dans une zone à risque, il est possible de consulter l'Air Quality Index (voir ici). 

Quels peuvent être les impacts négatifs sur la santé de la pratique quotidienne du vélo dans une ville polluée ?

Cette étude confirme le lien de causalité entre pollution atmosphérique et accélération de multiples pathologies. L’aspect toxique des particules fines aggrave différents types de maladies pulmonaires, respiratoires et asthmatiques, surtout lorsque l'on fait du vélo.

En effet, lorsque nous faisons du vélo, nous sommes en endurance, ce qui crée un échange d’air important entre le corps et l'environnement, pour que nos poumons restent bien oxygénés. Ce mécanisme crée de l’hyperventilation, c'est-à-dire une augmentation du passage de l’air dans nos poumons. Si cet air contient des éléments irritants, alors la muqueuse s'abîme. 

Au vue des dangers sanitaires liés à la pollution, pensez-vous que d'instaurer la gratuité des "vélibs" pendant les pics de pollution parisiens soit une bonne idée ?

Oui et non. 

Pendant un pic de pollution, la ville de Paris essaye d’agir sur son origine, et particulièrement sur les transports individuels, car se sont les variables d’ajustement les plus faciles à influencer pour retrouver une bonne qualité de l'air (les voitures ne sont pas la seule origine de ces pics, il y a aussi l’activité industrielle ou le chauffage, par exemple). 

Mais en adoptant cette politique de santé, la ville de Paris demande en même temps à sa population d’utiliser un moyen de transport qui va les faire hyperventiler lors d'un pic de pollution, ce qui est très mauvais pour la santé, comme expliqué plus haut.

Selon vous, les risques liés à la pratique du vélo dans une ville polluée sont-ils les mêmes avec d’autres sports ? 

Tous les sports où vous réalisez un effort régulier dans le temps avec échanges respiratoires sont équivalents à la pratique du vélo. Ainsi, pendant un jogging ou une balade en roller, vous sollicitez votre appareil respiratoire, augmentant l’agression sur l’interface pulmonaire. Il y a eu par exemple un grand débat pendant les JO de Pékin sur les conséquences de la pollution de la ville sur les sportifs de haut niveau.

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