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Tournoi des 6 nations : oubliez la 3ème mi-temps, place au sérieux !
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Ovalie

Début du Tournoi des 6 nations. Après sa cruelle défaite en finale de Coupe du Monde, le XV de France tente de se reconstruire avec un maître mot : rigueur.

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux

Philippe Verneaux est journaliste sportif et auteur de L'argent dans le sport (2005, Flammarion). Il anime le blog sportmood.fr.

 

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Traditionnellement commencé avec l’année, le Tournoi n’a évidemment jamais échappé à la bonne vieille politique des résolutions. On ne mangera plus gras, on ne fera plus les cons, on respectera notre prochain et… c’est promis, on va même bien jouer au rugby, crient en chœur depuis cent ans les six (anciennement cinq) faux-culs à la veille de s’écharper pendant deux mois sur le pré.

Ce coup-ci, les protagonistes n’ont pas mégoté. Unanimement. Juré, craché, affiché, ce sera du sérieux. A commencer par le sélectionneur Philippe Saint-André, aussi plaisantin qu’un janséniste, qui a martelé pour son XV de France : « Je veux du professionnalisme, du travail... parce qu'on représente un sport, une équipe, un pays. Ça donne des droits, mais surtout beaucoup de devoirs. » En clair, et sans traducteur, fini les bullshits (PSA ancien coach en Premiership, pratique couramment la langue de Shakespeare, avec l’accent auvergnat certes, mais avec ses subtilités) de… son prédécesseur Marc Lièvremont.

En 2011, le cirque ovale, notamment lors de la Coupe du monde, avait en effet poussé la rigolade à l’extrême limite du supportable. Les joueurs anglais, surtout au bar ou à l’hôtel, s’étaient laissé aller à des pelotages… humm… des plaquages, illicites. Les Français de leur côté avaient longtemps oublié au vestiaire les consignes de leur entraîneur, lui-même fort distrait en termes de convenances (« Tu m’emmerdes avec tes questions… »).

Du coup, et de toutes parts du Channel et des Alpes, c’est jugulaire-jugulaire ! Chez les vice-champions du monde (quand même), l’ex-goret devenu surveillant général du collège Bleu, a sorti la règle en fer : « Face à l'Italie (ce samedi à 15h30 au Stade de France), je peux accepter que les joueurs se trompent sur l'organisation du jeu mais ils n'ont pas le droit de faillir sur les valeurs de ce sport: le combat, l'envie d'avancer. »  

D’ailleurs, les séances d’entraînement pendant les stages ne ressembleront plus désormais à une cour de récréation. Ce sera plutôt ambiance garnison - ça tombe bien, à Marcatraz (le surnom de Marcoussis !) - où les Français devront avec le colonel PSA et ses adjudants-chefs, Bru et Lagisquet, se lever avec les coqs (normal !) et bosser par tous les temps pendant cinq heures d’affilée, sans pause-café ou croissants… Pour les récalcitrants, avertissement (amendes) avant mise à la porte « Celui qui ne les respectera pas (les nouvelles règles) s'exclura de lui-même », dixit PSA.

Chez les rosbeefs, humiliés au Mondial par eux-mêmes et par les froggies en quarts de finale le néo-coach, Stuart Lancaster, a carrément viré un tiers des fumistes « néo-zélandais ». Exit les mauvaises manières, Tindall (tripotages), Easter (grossièretés) ou Care (ébriété), et vive les jeunes et méritants, comme le tout frétillant capitaine Robshaw. En Italie, c’est une notion carrément inconnue de la culture rugbystique transalpine (sauf l’an passé contre la France !) qui s’est invitée avec Jacques Brunel, l’entraîneur – français - nommé pour placer la Squadra en position dans les deux ou trois ans… de « pouvoir gagner le Tournoi » !

Et puis autre rupture avec le passé pour les Bleus, peut-être la plus brutale, celle du rugby-cassoulet. Apparitions dans le staff d’un nouveau trio infernal (médecin-diététicien-cuisinier) censé rayer du vocabulaire et surtout de la salle à manger boudin blanc, chocolat à tartiner et autres aliments propres à enflammer les taux de cholestérol… Place au culinairement correct : light, Dukan, bio…

Si avec tout ça, on ne s’éclate pas à Saint-Denis…

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