Pourquoi il est si douloureux de se couper avec une feuille en papier <!-- --> | Atlantico.fr
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Cette douleur est due à la grande sensibilité nerveuse que nous possédons au bout des doigts.
Cette douleur est due à la grande sensibilité nerveuse que nous possédons au bout des doigts.
©Flickr/ Teleyinex

Arme blanche

Se couper avec une feuille de papier est plus douloureux que ça en a l'air. Une douleur que l'on explique par notre anatomie mais également par la structure de l'objet tranchant.

Cela vous est sûrement arrivé, En remplissant la photocopieuse, en tournant les pages d'un livre, ou en remplissant votre déclaration d'impôts (la double peine). Une blessure bénigne et risible compte tenu de la nature de l'arme contondante : une feuille de papier. Et fichtre ! Votre doigt saigne à peine, mais vous souffrez le martyr et vous vous passez de votre membre meurtri pour taper sur votre clavier d'ordinateur. Comment cette simple coupure peut-elle faire aussi mal ? Le média britannique BBC s'est penché sur la question.

Terminaisons nerveuses

Tout d'abord, cette douleur est due à la grande sensibilité nerveuse que nous possédons au bout des doigts. "C'est une question d'anatomie", confirme la docteur Hayley Goldbach de l'Université californienne de Stanford (Etats-Unis), interrogée par la BBC. En tant qu'instruments de notre évolution, nos mains possèdent de nombreuses terminaisons nerveuses qui rendent toute atteinte aussi douloureuse que si elle visait notre visage ou nos parties génitales. C'est dire. "Nous explorons le monde du bout des doigts, nous nous en servons pour réaliser des tâches délicates et minutieuses. […] C'est une sorte de mécanisme de sûreté", précise Hayley Goldbach. Une sorte de première barrière sensorielle visant à vous prémunir du danger d'un bain trop chaud ou des épines d'un cactus, par exemple.

Pour se rendre compte de cette précision nerveuse, faites le test du trombone, très apprécié des psychologues et neurologues. Dépliez-le et orientez les deux extrémités du fil de fer dans la même direction. Fermez les yeux, et posez-le sur votre bras, les deux points vers votre peau. Refaites le test en rapprochant progressivement les deux extrémités. Vous vous rendrez compte que vous discernez les deux points de contact avec une plus grande précision que si l'expérience avait lieu sur la peau de vos jambes, par exemple.

Dents de scie

Mais tout n'est pas question de notre sensibilité. Ces feuilles en papier sont plus vicieuses qu'elles ne paraissent. Contrairement au tranchant chirurgical d'un rasoir ou d'un couteau, leurs bordures ne sont pas si lisses que cela et ressemblent davantage à une scie à bois quand on les observe au microscope. Résultat : une coupure à la feuille de papier est moins incisive, moins fine et moins profonde. Juste assez pour que vos terminaisons nerveuses soient atteintes, sans que le sang jaillisse. Et c'est bien là le problème : l'effusion de sang permet de permettre la coagulation autour de la plaie et à terme, une cicatrisation accélérée.

(Suite en page 2)

Une coupure à la feuille en papier met donc vos nerfs à vif, sans permettre au sang de jouer son rôle protecteur. Vous voici ainsi à vous plaindre de cette douleur auprès de vos collègues, sans la moindre goutte de sang pour témoigner de votre mal. Vous êtes désormais surnommé "le malade imaginaire". En plus de cela, ces feuilles sont de véritables nids à bactéries. Et évidemment, difficile pour les globules blancs qui circulent dans le sang de s'en occuper. Cette vidéo résume bien le danger que représentent les coupures dues au feuilles en papier :

Vous seriez d'ailleurs étonné de voir le potentiel tranchant d'une simple feuille en papier. Figurez-vous qu'elle n'aurait aucun mal à couper du carton, une saucisse, du plastique ou même du bois, comme en atteste cet article ainsi que ces deux autres vidéos : 

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