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Une médaille pour les victimes du terrorisme ! Et la médaille pour le roi des cons, c'est pour quand ?
©Reuters

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Le décret qui instaure cette grotesque distinction est passé quasiment inaperçu. Dommage : cette breloque est de toute beauté…

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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Les anciens combattants s'indignent. Les familles des victimes protestent. Tout ça à cause d'un petit objet tout mignon dont voici la description. L'avers est une fleur à cinq pétales marquées de raies blanches pour rappeler la couleur du ruban et chargée de cinq épis de feuilles d'olivier pour symboliser la valeur de la paix au sein de la République. Au centre, une médaille couleur argent bordée de bleu avec l'inscription "RÉPUBLIQUE FRANÇAISE" et, au cœur, la statue de la place de la République, à Paris. Le revers est identique avec la différence qu'il a au cœur deux drapeaux français croisés.

Le décret portant naissance de cette ravissante petite chose a été signé par François Hollande le 16 juillet dernier. Mais l'attentat de Nice a fait qu'il est alors passé quasiment inaperçu. La médaille est gratuite (bravo !) et récompense "les Français, tués, blessés ou séquestrés lors d'actes terroristes commis sur le territoire national ou à l'étranger".

Que faut-il donc faire pour l'obtenir ? C'est assez facile. Il convient que vous vous trouviez sur le passage d'une voiture-bélier comme à Nice. Vous pouvez aussi écouter un concert comme au Bataclan. Ou aller boire une bière à la terrasse d'un café parisien. Ou alors – et ça c'est vraiment à la portée de tout le monde – vous promener dans un quartier réputé pour ses déséquilibrés qui vous égorgeront en criant "Allah Akbar". Curé (comme à Saint-Etienne-du-Rouvray) c'est bien aussi, mais il faut quand même avoir fait le séminaire. Enfin - et comme toujours -, les juifs seront gâtés : il leur suffira d'aller faire leurs courses dans n'importe quel Hyper Cacher…

Mais alors – et c'est parfaitement désolant – vous n'aurez la médaille qu'à titre posthume ? Pas du tout : vous pouvez vous arranger pour être seulement blessé. Et même si vous êtes mort, vous pouvez bien faire ce sacrifice pour votre famille. Votre épouse, votre fiancée, votre compagne pourra avec cette médaille s'en faire un pendentif ! Et vous imaginez un peu la joie de vos enfants qui pourront l'épingler sur leur peluche favorite ?

Les grincheux, les méchants s'indignent en répétant qu'une médaille, c'est quand même fait pour récompenser un mérite. Nous, on n'est pas comme ça. Nous on rit. Et on n'a pas arrêté de rire depuis que François Hollande est au pouvoir. Alors que sous Sarkozy (et avant sous Chirac), on s'ennuyait ferme. Le roi de la blagounette est notre ami, notre bienfaiteur. Les impôts augmentent, le chômage aussi : nous n'avons pas de pain, mais nous avons le cirque.

Grâce à François Hollande, nous autres, amateurs de colifichets, de verroteries et de breloques, nous allons envisager l'avenir avec sérénité. Son successeur (c'est pour bientôt) va pouvoir, s'inspirant de l'auguste exemple du chef de l'État, distribuer des médailles à tout-va. Des médailles pour les millions de victimes du chômage dont Hollande avait promis qu'il y en aurait moins. Des médailles pour les millions d'écoliers victimes des réformes de Najat Vallaud-Belkacem. Des médailles pour des millions de gogos qui ont cru que François Hollande était l'ennemi de la finance. Il y a de cela plusieurs années, Renaud chantait une chanson prémonitoire sur le roi des cons qui est français. Oui, François Hollande est bien français. 

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