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Une rentrée de M… où la vision des entrepreneurs en amont de cette comédie annuelle de la reprise
©Reuters

Les entrepreneurs parlent aux Français

Chaque année, de façon aussi prévisible que nos anniversaires, revient la "belle" rentrée...

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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On sent que ce moment suspendu dans le temps, ce moment pendant lequel même le Parisien à l’air d’un être humain normal, qui sourit et dit bonjour, pendant lequel les prix flambent autant que les forêts, pendant lequel on retrouve le temps pour soi et pour les autres, pendant lequel les enfants d’entrepreneurs appellent à nouveau leur père "papa" et leur maman, "maman"... bref ce moment béni des Dieux, s’échoue inévitablement sur le caractère de M.. de toute rentrée et de ces marqueurs incontournables. La lettre M en quelques définitions pour cette rentrée 2016 :

M, comme Mensonge. Pour les politiques l’été manifeste, à l’instar du thermomètre, le pic de la bêtise et du mensonge. Du ridicule, souvent. Les bouffées de chaleur propre à la chaleur estivale pour les uns, à la "ménopause politique" pour les autres, les poussent à tous les délires. Certains se voient président. Tout à coup ou à nouveau. 

Ceux qui l’ont été, pensent que "été" se conjugue aussi au futur. Le pays les a pourtant congédié, mais l’admission de l’échec, c’est pour les autres, pas pour eux. Le pays a besoin d’hommes neufs, et ils estiment qu’après 4 ans à ne rien faire, ils sont neufs à nouveau. Tant pis pour nous. Cela alimente la consommation. Les Républicains pourront ainsi creuser des déficits qui s’étaient légèrement tassés ou étalés. C’est bon pour les boîtes de communication, et il faut bien contribuer à la croissance !

Ceux qui le sont, pensent qu’ils méritent bien un tour supplémentaire pour avoir arraché le pompon du manège ridicule dans lequel ils nous promènent depuis 4 ans. Le ridicule "c’est pas maintenant" ! Et surtout ils pensent que si l’ancien revient, il faut comme à la pétanque, prévoir la revanche. Cela fait frissonner. Si l’ancien gagne, on aura donc droit à une belle ? En 2022 ? Depuis leur maison de retraite ? La seule certitude c’est qu’en 2022, nous aurons réglé le cas Juppé. Il y aura péremption du produit, ce ne serait plus raisonnable et le meilleur d’entre nous sera devenu le meilleur de son club de bridge ou le plus brillant des soirées Loto de son club pour personnes d’âge mûr.

Ceux qui ne l’ont jamais été et aimerait le devenir, jouent au foot sur le sable, mais en chemise quand même, on ne peut quand même pas être trop populaire. C’est le "shirtkini" pour le politique, il protège de notre vue de vulgaires, et de la vue des Dieux de la politique, ces corps souvent flasques que l’obsession du pouvoir ne leur laisse pas le temps d’entretenir. Tout le monde ne fait pas de la gym et du footing comme Villepin, chaque matin !

Trait commun. Malgré l’été et un temps accru de réflexion, les cheveux ne sont pas longs mais les idées restent courtes. Ritournelle contre ritournelle. Sécurité, débat national sur la longueur des maillots de bain, promesse d’application d’un programme que personne n’a encore bâtit, bref, sous l’absence d’idées, pas de plage !

M. comme Minable. La palme revient sans conteste à JC. Cambadélis, qui estime que le débat sur le Burkini est destiné à faire l’impasse sur l’excellence des résultats du gouvernement. Vous le croyez vous ? Un responsable éminent du PS, vraisemblablement intelligent et "cortiqué". On appelle cela du "delirium pas mince". Aurait-il anticipé la dépénalisation du cannabis et abusé de champignons interdits à la vente ??? De quels résultats parlerait-on ? Du chômage qui a reculé grâce à des maquillages grossiers ? Et qui malgré cela progresse encore d’ailleurs. De la croissance, qui s’enterre à 1.5% et sans création d’emplois ? Du commerce extérieur, qui sans d’opportunes ventes de rafales, financées indirectement par une dette à laquelle nous participons, serait sous un niveau que la décence empêche de décrire ici ? Du nombre à nouveau en augmentation de liquidation d’entreprises ? Si on parle de l’aggravation de la fiscalité et des déficits, de leur augmentation, donc, alors oui, nous avons des résultats en croissance !!

M comme médiocre. La classe politique est médiocre. Si on enlève Montebourg, à qui nous laisserons provisoirement le bénéfice du doute, et Lemaire, qui joue pour 2022. Si on enlève Macron, qui est en marche, mais sans que nous ayons la moindre idée de sa destination, ni du moment où il décidera si il marche pour lui ou pour les autres. Si on enlève cela, quel spectacle navrant. Penser que 2017 pourrait nous livrer du Hollande-Sarkozy, c’est comme si l’on me disait que le fils d’Ali Bongo, se préparait à succéder à son père en difficulté.

M comme Medef. Il pourrait y avoir quelques annonces intéressantes lors de l’Université du Medef. Notamment au moment de sa clôture. Mais chuutt.. C’est une surprise que nous vous réservons.

M comme Moi. Moi je vais bien merci. J’ai passé un bon été en Asie. Une région bénie par la croissance, que même l’Etat favorise et recherche. Ca fait bizarre. Singapour, Hong Kong, Bangkok, Shanghai, partout le privé et le publique se conjuguent pour affermir la croissance comme le sportif muscle son corps en prévision de l’exploit. Une cuisine de rue magnifique, qui serait interdite si elle était dans l’espace Européen, grâce à ces normes qui nous préservent de tout, et surtout de la réussite. Elle a d’ailleurs été récompensée par le Guide Michelin et CNN, qui l’a déclarée, meilleure "street food" au monde. Assister à ce spectacle rend le retour en France difficile, mais il faut aider ce pays et cela reste mon souhait et celui de tous les entrepreneurs qui pensent plus à la France qu’à eux mêmes. Oui. Il y en a. Si seulement les politiques leur tendaient la main et l’oreille.

M comme Mais pourquoi donc ? Ce matin je suis allé courir sur la piste d’athlétisme de l’hippodrome d’Auteuil. Si vous aimez faire du fractionné, c’est « the » endroit, jamais personne, calme et aéré. Pour un ancien membre de l’équipe de France comme votre serviteur, c’est un moment propice au souvenir, mais très pénible aussi, quand vous réalisez que vous courrez difficilement à 70% de votre vitesse d’il y a 25 ans !! Passons. Et justement, en passant, je me retrouvais face à des constructions ridicules par leur emplacement, au beau milieu d’une verdure que je pensais quasi religieusement préservée par une la Maire Socialiste de Paris, qui doit bien son élection au soutien et à la présence des écologistes. Je pensais que mettre des « baraques » devant un magnifique bois de Boulogne était puni par la Loi. Mais non ! 

Un alignement de baraques. En bois il est vrai, pour la conscience, bien entendu. Et je me suis souvenu le débat animé, pour dire le moins, entre le Maire du 16ème et la Marie de Paris, sur l’accueil des migrants dans cet arrondissement. Je pensais que c’était une caméra cachée, mais non. Elle n’a rien de masquée. De masquée à mosquée, y aura t-il un pas que la Mairie de Paris franchira ensuite ? Pardon pour ce mauvais jeu de mots, mais la fin de l’été est propice à l’esprit fantasque… Quelques pas plus loin, je croisais un SDF. Il y en a un certain nombre dans le 16ème. Et je pensais que ces logements ne lui était pas destiné, lui qui ère ici depuis des années, mais à des migrants venus de si loin et depuis si peu de temps. Outre le caractère clairement punitif de le faire dans ce quartier qui donne des nausées à Mme Hidalgo en votant à droite à 80%, on a du mal à comprendre comment on peut faire cela ici, à ce prix exorbitant, et pour des personnes dont nous prenons la responsabilité alors que nous ne préoccupons même pas des "nôtres". M comme Minable, acte Manqué, Manifestement politique, Mesquin et Mal venu. 

C comme conclusion. Il est temps de conclure. Nous aimerions, nous entrepreneurs, que personne n’oublie que la campagne 2017 qui nous laisse tous indifférents devant le spectacle dérisoire et dépassé des candidats présents et de leur absence de programme, ne soit pas une raison pour laisser se tarir notre économie. Il faut croire en nous. Faire fi d’eux. Nous avons entre les mains les clés de notre croissance. Continuons à investir, l’investissement d’aujourd’hui, vous le savez, sont nos emplois de demain. Continuons à acheter, en privilégiant les PME françaises. Elles sont la clé de notre rebond, ne jetons pas la clé qui pourrait rouvrir les portes de la croissance. Ne bloquez pas, si vous en avez le pouvoir, les décisions en attendant, comme à chaque élection, de voir ce qui se passera en 2017. Il ne se passera rien. Dans tous les cas nous aurons un mauvais président, il faut faire avec. Et vivre sans eux. Nous en avons le pouvoir. Une fois que nous l’aurons réalisé, nous retrouverons le chemin que nous avons quitté depuis bien longtemps. Celui de l’autonomie, de la liberté, de la croyance en un monde qui dépende de ce que nous voulons en faire. Alors pour cette rentrée M à toutes et tous !

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