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Quand Donald Trump parle des Chinois : "Ils peuvent commettre un meurtre et ils s’en tirent, ils le savent bien. Moi je m’entends bien avec eux – ce sont mes locataires, dans mes appartements. C’est des gens bien"
©Reuters

Bonnes feuilles

Populiste, sexiste, xénophobe et vulgaire, le milliardaire Donald Trump est parvenu à s'imposer comme candidat inévitable à l'élection présidentielle américaine de 2016. Malgré ses outrances et ses provocations verbales, ou peut-être grâce à elles, le magnat de l'immobilier et des médias a déjoué les pronostics et éliminé tous ses rivaux républicains. Cet ouvrage rassemble les piques et répliques prononcées par "The Donald" au cours de sa déjà longue carrière. Extrait de "Petit Trump illustré", de François Durpaire et Kévin Picciau, aux éditions Nouveau Monde 1/2

François Durpaire

François Durpaire

François Durpaire est historien et écrivain, spécialisé dans les questions relatives à la diversité culturelle aux Etats-Unis et en France. Il est également maître de conférences à l'université de Cergy-Pontoise.

Il est président du mouvement pluricitoyen : "Nous sommes la France" et s'occupe du blog Durpaire.com

Il est également l'auteur de Nous sommes tous la France : essai sur la nouvelle identité française (Editions Philippe Rey, 2012) et de Les Etats-Unis pour les nuls aux côtés de Thomas Snégaroff (First, 2012)

 


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Kévin Picciau

Kévin Picciau

Kévin Picciau est journaliste indépendant. Il suit de près l'actualité des Amériques et s'intéresse aux industries de la culture et des médias.

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« La Chine nous persécute… »

Sur Fox News, 8 novembre 2015

Face à l’animateur Sean Hannity, dans l’émission qui porte son nom, Donald Trump résume le message qu’il distille depuis son début de campagne : la puissance chinoise est un fauteur de troubles dans la cour… d’école (il parle de bullying, « harcèlement ») des grands de ce monde et vole la vedette au géant américain. Pas seulement la vedette : ses marchés aussi, et son argent. Il s’en inquiétait déjà lors de l’annonce officielle de sa candidature à la présidence des États-Unis, le 16 juin 2015 :

« À quand remonte la dernière fois où on nous a vus nous imposer face à la Chine dans un accord commercial ? Ils sont en train de nous tuer. Moi je bats la Chine tout le temps. Tout le temps. »

Il fut pourtant un temps où les relations semblaient plus douces (et plus juteuses)…

« Je connais les Chinois. J’ai fait beaucoup d’argent en traitant avec les Chinois. Je comprends l’esprit chinois. »

Xinhua, avril 2011

Mais l’ami a trahi.

« Ce que la Chine nous a fait, c’est le plus grand vol qui ait jamais été commis, c’est la plus grande arnaque qui ait jamais été organisée au monde… C’est la vérité… La Chine s’est reconstruite avec notre argent. Et j’adore les Chinois. Ils achètent mes appartements. Ce sont des gens bien. Ils peuvent commettre un meurtre et ils s’en tirent, ils le savent bien. Moi je m’entends bien avec eux – ce sont mes locataires, dans mes appartements. C’est des gens bien. » 

Jacksonville, Floride, 24 octobre 2015

Je t’aime, moi non plus. Qui est schizophrène : la communauté chinoise tantôt vénérable, tantôt criminelle ? Ou celui qui en l’espace d’une minute déclare sa haine, et son amour, et son mépris, et son respect, et son amour-haine ?

À l’issue d’un voyage au Mexique, à la mi-février 2016, le pape Fran- çois refuse de s’exprimer directement sur les prochaines élections présidentielles aux États-Unis. Mais pèche en exposant le fond de sa pensée, lors d’une conférence de presse au Saint-Siège :

« Quelqu’un qui ne pense qu’à dresser des murs et non des ponts n’est pas un bon chrétien, on ne trouve pas ça dans l’Évangile. Voter ou ne pas voter pour lui ? Je ne m’en mêle pas, je dis seulement : ce n’est pas une attitude chrétienne. »

Donald Trump n’est pas disposé à boire le calice jusqu’à la lie et ne tarde pas à réagir sur la chaîne Fox Business :

« Je suis fier d’être chrétien et, comme président, je ne laisserai pas la chrétienté être constamment attaquée et affaiblie, contrairement à ce qui se produit en ce moment avec notre actuel président. »

« Le clown libéral Arianna Huffington a dit à ses Minions au Huffington Post, ce journal qui ne fait que perdre de l’argent, de me caser dans les pages “Divertissement”. Je suis numéro un selon les sondages Huff Post. »

Tweet du 18 juillet 2015

Donald Trump a vu Moi, moche et méchant 1, il a aimé Moi, moche et méchant 2 et a adoré Les Minions. Il ne recommande pas Elle, moche et méchante.

Autre plaisir coupable sur pellicule de celui qui ne possède étonnamment pas encore de salles de cinéma, Pulp Fiction :

« Mon moment préféré, c’est quand Sam sort son flingue dans la salle à manger et qu’il dit au mec de dire à sa copine de fermer sa gueule. “Dis à cette connasse de se calmer. Dis-lui : Connasse, tu te calmes.” J’adore ces répliques. »

Timothy L. O’Brien, TrumpNation: The Art of Being The Donald, 2005

Cela laisse augurer de sa conception de la femme.

Extrait de "Petit Trump illustré", de François Durpaire et Kévin Picciau, aux éditions Nouveau Monde. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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