Jean Dujardin, symbole de cette France qui entreprend<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
La French Touch qui conquiert l’Amérique, et même le Monde...
La French Touch qui conquiert l’Amérique, et même le Monde...
©

EDITORIAL

Mercredi s’ouvrira Porte Maillot à Paris le Salon des entrepreneurs. Une occasion de lancer un appel : devenons la France des entreprenants, des innovants, des créateurs et repreneurs.

Alain Renaudin

Alain Renaudin

Alain Renaudin dirige le cabinet "NewCorp Conseil" qu'il a créé, sur la base d'une double expérience en tant que dirigeant d’institut de sondage, l’Ifop, et d’agence de communication au sein de DDB Groupe.

Voir la bio »

Le contraste est saisissant. Depuis plusieurs semaines maintenant, le seul sourire qui s’invite pour venir éclater à l’écran et rompre la lugubre et lancinante logorrhée de nos journaux télévisés, est celui de Jean Dujardin. Et ce sourire est immédiatement communicatif, il devient irrémédiablement le votre. Des Golden Globe (3 récompenses), aux nominations pour les Oscars (10 nominations), en passant par le très prestigieux prix du meilleur réalisateur décerné ce week-end à Michel Hazanavicius par la Director’s Guild of America (face, entre autres, à Martin Scorsese et Woody Allen), et par les grands plateaux TV américains où Jean Dujardin fait des ravages, cette French Touch conquiert l’Amérique, et même le Monde (également récompensé en Australie, nominé aux Césars britanniques, etc.).

Alors oui, le contraste est saisissant, entre un homme, une équipe, à la conquête du monde après un pari fou (film muet, noir en blanc, et claquettes, muettes aussi), et une France qui, à travers la plupart des médias, doute, s’insulte, s’oppose, et semble vouloir se protéger plutôt que conquérir.

Au milieu de nos plans de rigueur, des guerres de campagne, de la sévérité de mise et de mines, ce sourire fait du bien, ce sourire est thérapeutique. Certes, les temps sont durs, aucune difficulté n’est à minimiser, mais souriez ! Ni le sourire ironique, narquois ou moqueur, ni le sourire béat (oui avec un t), ni le sourire crispé, mais le sourire enthousiaste, libéré, authentique.

Jean (puisque maintenant c’est vraiment notre nouveau « Jean » national) a chanté la Marseillaise ce lundi sur les télés américaines quand on n’ose à peine l’entonner dans nos stades (et n’y voyez pas là une sorte d’élan nationaliste mal placé, sinon on ne peut plus parler de rien). Et personne ne peut penser que notre acteur-champion favori puisse ignorer les difficultés de ses concitoyens, s’en détacher ou ne pas s’estimer concerné.

(A regarder à partir de 40 secondes)

Loin d’ici, à la prou de l’excellence française, il fait rayonner le talent, la joie et l’enthousiasme. Sous une autre forme, il n’est pas seul : mercredi s’ouvrira Porte Maillot à Paris le Salon des entrepreneurs. Depuis 20 ans, ce salon est désormais devenu une institution, et le plus grand rassemblement d’entrepreneurs en Europe. Il accueillera 60000 visiteurs et bon nombre de personnalités politiques, économiques et sociales.

La création nette d’emplois, l’innovation, le dynamisme des territoires, les relocalisations, passent par les jeunes entreprises, les TPE et les PME, il est vital d’entretenir cette vitalité entrepreneuriale. Près de 550 000 créations d’entreprises l’année dernière (dont 290 000 auto-entrepreneurs), c’est 12% de moins qu’en 2010. Cela reste un socle considérable, à activer et réactiver en permanence, c’est aussi une priorité nationale, par les chiffres que cela représente, mais aussi, peut-être même surtout, par l’état d’esprit.

La France a besoin de s’enthousiasmer, de s’enflammer, d’être conquérante plutôt que repliée. On se rationne, repliés sur le camp de base en attendant la fin du mauvais temps, ou on tente d’avancer et de passer ? On a tous un jour été surpris par la pluie, nous retrouvant dehors sans parapluie, on se réfugie alors sous un store de magasin ou sous un abribus. Serrés les uns contre les autres sous cet espace confiné et posé comme un îlot au milieu de l’avenue soudain désertée, nous n’attendons pas le bus, nous ne scrutons pas le bout de l’avenue d’où il pourrait déboucher, nous scrutons le ciel, essayant de déceler l’accalmie, la fenêtre de tir pour repartir. Cette halte s’étant imposée par la conjoncture climatique, elle nous met en retard, nous voudrions reprendre le plus vite possible le cours des choses et dès lors chaque minute qui passe est plus pressante, et nous fait regretter de ne pas avoir tenté d’être reparti la minute précédente, redoutant que les choses empirent à la suivante. Petit à petit certains tentent leur chance et s’élancent, chacun dans son style, zigzagant et bondissant entre les flaques, observés par les autres pour affiner la stratégie de leur prochain départ.

Il faut tenter sa chance. A la France des propriétaires de 2007, nous devons maintenant passer à la France des entrepreneurs, des entreprenants, des innovants, des créateurs et repreneurs. La compétitivité ne suffit pas, l’austérité non plus, les efforts à faire ne sont pas uniquement financiers, l’effort, c’est d’y croire, de sourire, de prendre l’initiative, de conquérir Hollywood, de quitter l’abribus.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !