Cela fait bien longtemps que les Etats-Unis n'ont pas connu d'ouragan majeur, et le retour de bâton pourrait s'en trouver d'autant plus violent<!-- --> | Atlantico.fr
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Alors que depuis 1851, un ouragan frappe les Etats-Unis environ tous les deux ans, cette décennie de calme météorologique fait figure de record absolu, la deuxième plus longue "sécheresse" ayant eu lieu de 1860 à 1869.
Alors que depuis 1851, un ouragan frappe les Etats-Unis environ tous les deux ans, cette décennie de calme météorologique fait figure de record absolu, la deuxième plus longue "sécheresse" ayant eu lieu de 1860 à 1869.
©Reuters

Comme un ouragan...

Depuis ces onze ans d'absence d'ouragans sur les côtes américaines, la population côtière a augmenté significativement et la menace est moins présente dans les esprits. De quoi laisser présager le pire en cas de nouveau cyclone.

Les Américains n'ont pas connu d'ouragan depuis longtemps, mais ce n'est pas forcément une bonne nouvelle. Alors que le dernier cyclone majeur, Wilma, a frappé la Floride depuis bientôt onze ans déjà, les scientifiques redoutent que ces prochains phénomènes météorologiques n'affectent d'autant plus durement les habitants de la côte Est et de la côte du golfe du Mexique, rapporte le Washington Post.

Les ouragans qualifiés de "majeurs" sont ceux dont la vitesse des vents dépasse les 178 kilomètres par heure. Cela correspond à un ouragan de catégorie 3 selon l'échelle de Saffir-Simpson : l'ouragan Irene par exemple, qui avait causé de nombreux dégâts aux Bahamas en août 2011. En comparaison, l'ouragan Katrina qui avait frappé la Louisiane deux mois seulement avant Wilma, appartenait à la catégorie 5. La vitesse des vents était alors supérieure à 250 kilomètres par heure.

Calme météorologique

Alors que depuis 1851, un ouragan frappe les Etats-Unis environ tous les deux ans, cette décennie de calme météorologique fait figure de record absolu, la deuxième plus longue "sécheresse" ayant eu lieu de 1860 à 1869.

Mais pourquoi ces cyclones ne déferlent-ils plus sur les Etats-Unis ? Il semblerait qu'il ne s'agisse que de chance, ou presque. Le nombre d'ouragans formés dans l'océan Atlantique est resté proche de la normale. Seulement, ils sont soit restés au large des côtes américaines, soit déplacés vers d'autres pays. Une zone de faible pression à quelques centaines de kilomètres de la côte Est pourrait avoir contribué à repousser les ouragans, mais même le chercheur en ouragan à qui l'on doit cette découverte, Bryan McNoldy, confiait que "la chance y était pour 99% des cas".

Des ouragans plus destructeurs

Toutefois, cette absence d'ouragan ne doit pas laisser penser que le réchauffement climatique n'est plus une menace, écrit le météorologue Adam Sobel sur son blog. En effet, le dérèglement météorologique a tendance à provoquer davantage d'ouragans, plus puissants encore. Il est certain que les ouragans vont se multiplier d'ici quelques années. Il s'agit juste d'une question de temps.

C'est là le point sur lequel les scientifiques s'alertent. Durant cette décennie d'absence d'ouragans majeurs, la population côtière a augmenté fortement. Associated Press estime que la population côtière de Floride a grimpé de 1,5 million d'individus depuis 2005 et que 500 000 habitations y ont été construites depuis. L'Agence américaine d'observation océanique et atmosphérique (NOAA) prévoit quant à elle que la population côtière de l'océan Atlantique et du golfe du Mexique devrait passer 134 millions d'individus, soit 11 millions de plus qu'en 2010. "Les dégâts que font les ouragans sont proportionnels à la quantité d'installations situées sur la zone qu'ils touchent, explique Roger Pielke Jr., professeur en études environnementales à l'Université du Colorado à Boulder. Nous avons installé de nombreux bâtiments le long de cette côte. Les dégâts potentiels peuvent être à certains endroits deux fois plus importants qu'il y a dix ans".

Préparation

En plus de ce risque de dégâts supplémentaires lié à un plus grand nombre d'habitants, les scientifiques s'inquiètent également de la capacité des populations à se préparer à un nouveau cataclysme. Selon Kim Klockow, météorologiste au National Weather Service, "les communautés pourraient ne pas y être assez préparées tout simplement parce qu'elles n'ont pas eu à s'y confronter depuis un moment".

Cependant, certains de ses homologues se veulent plus confiants. C'est le cas de la scientifique Gina Eosco : "Les côtiers sont futés. Ils comprennent qu'en vivant sur la côte, ils prennent un risque. Un individu n'a pas nécessairement besoin d'une expérience directe pour évacuer ou se préparer à un ouragan".

Reste à voir si les Américains n'auront pas la mémoire trop courte et sauront se mettre à l'abri du prochain ouragan.

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