En direct de la Convention nationale démocrate : Bill Clinton cesse enfin d’embarrasser Hillary<!-- --> | Atlantico.fr
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ill Clinton, le 42ème président des Etats-Unis, est apparu mardi soir sur la scène en costume bleu et cravate assortie, pour soutenir sa femme, qui venait d’être nommée candidate du parti démocrate. Son discours a été tout sauf vivifiant.
ill Clinton, le 42ème président des Etats-Unis, est apparu mardi soir sur la scène en costume bleu et cravate assortie, pour soutenir sa femme, qui venait d’être nommée candidate du parti démocrate. Son discours a été tout sauf vivifiant.
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THE DAILY BEAST MAISON BLANCHE 2016

Il a peu apporté à la campagne de sa femme. Mais hier, à Philadelphie, il a "fait le boulot".

Olivia Nuzzi

Olivia Nuzzi

Olivia Nuzzi est journaliste pour The Daily Beast.

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Olivia Nuzzi. Copyright The Daily Beast.

Philadelphie – Bill Clinton n’est pas Michelle Obama, mais il peut toujours aider. Bill Clinton, le 42ème président des Etats-Unis, est apparu mardi soir sur la scène en costume bleu et cravate assortie, pour soutenir sa femme, qui venait d’être nommée candidate du parti démocrate quelques instants plus tôt. Son discours a été tout sauf vivifiant : un flot de clichés monotones et soporifiques, surtout si on les compare aux envolées lyriques de la première dame la veille au soir. Mais ce n’est pas pour ça que c’était inutile. Aujourd’hui, l’ancien président n’a pas besoin d’être plus. Durant toute la course à la primaire, on n’a jamais vraiment vu quel bénéfice Bill Clinton apportait à sa femme. Dans le New Hampshire, en février, il était apparu en chemise de bucheron, rien que ça, et avait éclipsé son épouse. En avril, il l’avait complétement éclipsée en s’alliant aux manifestants de la campagne « Black Lives Matter ». Les supporters de Bernie Sanders ne cessent de dénoncer le couronnement de l’héritière de la dynastie Clinton et la présence de Bill ne cesse de rappeler qu’Hillary appartient à cet establishment politique. Sans parler du fait que lorsqu’Hillary adopte la rhétorique de la féministe moderne, en appelant par exemple à croire toutes les femmes qui dénoncent un harcèlement sexuel, elle voit apparaitre Bill, seul président en exercice à justement avoir été accusé de violence sexuelle et de viol.

Mais le risque que Bill détourne l'attention d'Hillary est compensé par l'intérêt qu’il suscite auprès de la population blanche ouvrière, qui avait voté pour lui et qui s’est depuis éloigné du camp démocrate. De plus, il a le charisme dont manque Hilary, selon ses détracteurs. « Au printemps 1971, j’ai rencontré une jeune femme » a-t-il commencé, mardi soir. Puis il a commencé à raconter en détails – parfois un peu trop longuement – comment ils se sont rencontrés et leurs premières années ensemble. La version d’Hilary semble diverger parfois mais cela arrive dans tous les couples de toutes les classes sociales et de toutes les appartenances politiques. Il a insisté sur le fait qu’Hilary allait « faire changer les choses, pour de vrai », tout l’inverse de son rival républicain Donal Trump. Bien sûr, il est passé très vite sur les controverses sur le caractère d’Hilary. « Quelle est la différence entre ce qu’ils vous ont dit et ce que je vous dis ? » a-t-il demandé à propos de la convention nationale républicaine qui a eu lieu la semaine dernière à Cleveland. « Une version est vraie, l’autre est un mensonge ». Il s'est élevé contre les rumeurs qui font d’Hillary une personne sans charisme et désagréable, en donnant l’exemple d'amis de longue date de l’Arkansas qui font le tour du pays « à leurs propres frais pour témoigner de la vraie Hillary qu’ils connaissent ».

Plus tôt dans la journée, avant le vote nominatif, la paranoïa et le ressentiment contre les dynasties politiques atteignaient des sommets en-dehors du périmètre de la convention. Bizarrement, cela rappelait les théories du complot qui circulaient dans les couloirs de la convention républicaine. Jenny, une dame de 55 ans, portant une pancarte avec « Bernie ou rien » a déclaré au Daily Beast qu’elle n’irait pas voter cette fois-ci, alors qu’elle a toujours voté depuis qu’elle avait 18 ans. « Bill, passe encore » dit-elle, « mais ce qui s’est passé à Benghazi m’a fait changer d’avis sur les Clinton ». Jenny évoque aussi le scandale des e-mails d’Hillary. Elle dit que c’est « la goutte qui fait déborder le vase ». Selon Hunter du Tennessee, un autre supporter de Sanders, Bill « n’est qu’une marionnette d’Hillary ». Il en veut à l’ex président d’avoir "vendu le pays à la Chine" dans les années 1990 et fustige l'accord NAFTA, un traité international qui « nous a royalement baisé en Amérique ». Jennifer, 26 ans, du New Jersey, traite Bill Clinton de « violeur » et de « président raté » et, peut-être pire encore, de « nouveau Reagan ». Doris Cowan, 44 ans, du New Jersey, pense voter pour Sanders malgré tout : « [Bill Clinton] n’a aucune éthique, aucun sens moral et il traîne beaucoup de casseroles » dit-elle.

Pour la frange la plus ardente des supporters de Bernie Sanders, surtout les plus jeunes, la présidence de Bill Clinton n’est plus qu’un mirage. « Il a couché avec tellement de femmes. C’est dégueulasse. C’est toujours le secret et le mensonge avec eux » dit Nick Marsh, de Michigan City. Les supporters de Bernie Sanders disent que les emplois créés durant la présidence Clinton étaient surtout une affaire de chance et non de politique. Il n'accorde aucun crédit à Bill Clinton pour la prospérité relative du pays durant les années 1990. « Il est arrivé dans une période de croissance économique et de boom de l’internet en Amérique » dit Marsh. « Il a pris quelques bonnes décision politiques, mais plus je regarde en arrière, plus je me dis qu’il a eu vraiment de la chance » dit John Zinevich, un supporter de Sanders du New Jersey. Durant son discours de mardi soir, Bill Clinton a vivement critiqué les détracteurs d’Hillary. « Quelqu’un qui apporte un vrai changement fait peur » a-t-il dit, « donc leur seule option est de créer une caricature. Il s’opposent à une caricature, c’est plus facile, c’est moins complexe. La vraie vie est plus complexe. Aujourd’hui, vous avez nommé une vraie personne ».

« Cette fois, Hillary est la plus qualifiée pour saisir les opportunités et réduire les risques auxquels nous faisons face » dit-il « et c’est la meilleure personne que je connaisse capable d’apporter du changement ».

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