En direct de Ia Convention Nationale Démocrate 2016 : les fans de Bernie Sanders vont-ils ruiner le bal d’Hillary ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
International
En direct de Ia Convention Nationale Démocrate 2016 : les fans de Bernie Sanders vont-ils ruiner le bal d’Hillary ?
©

THE DAILY BEAST

Bernie Sanders, élu du Vermont et ancien adversaire d’Hillary Clinton, a promis de la soutenir mais ses supporters ne seront peut-être pas de cet avis cette semaine à Philadelphie.

Gideon Resnick

Gideon Resnick

Gideon Resnick est journaliste pour The Daily Beast.

Voir la bio »
Jackie Kucinich

Jackie Kucinich

Jackie Kucinich est journaliste pour le Daily Beast.

Voir la bio »

Par Jackie Kucinich et Gideon Resnick. Copyright The Daily Beast.

A l'ouverture de la Convention Nationale Démocrate (DNC), il n’y en a que pour Bernie. Bien sûr, Hillary a choisi Tim Kaine, un centriste, pour être son co-listier, s’attirant les foudres des fans de Sanders. Mais avec les révélations de Wikileaks sur les emails de la DNC, qui dénigrent et calomnient systématiquement Bernie Sanders, puis la démission de la présidente du DNC et rivale de Bernie Sanders, Debbie Wasserman Schultz, c'est "Le Bern" qui tient le haut de l’affiche dans ce qui devait être le couronnement d’Hillary Clinton. Tout cela, durant la journée de la convention durant laquelle auront lieu les interventions les plus favorables à Bernie Sanders.

En effet, le programme de ce lundi est truffé de supporters de Bernie Sanders, comme Keith Ellison et Raul Grijalva, qui ont déclaré voter pour Hillary mais ont gardé une sympathie et une fidélité envers Sanders et son mouvement. Sans parler de la présence de Sanders lui-même. Durant cette convention, à part le fait qu’il n’est pas l’élu, Sanders a tout ce qu’il voulait. La plateforme comprend des propositions de la campagne de Sanders, comme la gratuité des études universitaires pour certaines familles à bas revenus et l’augmentation du salaire minimum horaire à 15 dollars. Quand Sanders s’était rendu à la Maison Blanche début juin, il avait plusieurs exigences, la principale étant la démission de Debbie Wasserman Schultz qui, selon lui, avait biaisé la campagne démocrate en sa défaveur (ATTENTION SPOILER : elle l’a fait).

Les e-mails qui ont fuité la semaine dernière montrent que des employés de la DNC ont essayé de propager que Sanders, qui est juif, était athée. Dans une interview durant l'émission de télévision 60 minutes, Clinton a affirmé n’avoir aucune connaissance de ce que la DNC avait fait et a critiqué ceux qui essaient de dénigrer Sanders, ou quiconque, en raison de leurs croyances religieuses. "Je suis fermement opposée à quiconque essaie de faire rentrer la religion dans notre processus politique", a-t-elle dit après avoir affirmé ne rien savoir des agissements de la DNC en sa faveur. Le sénateur Tim Kaine, fraichement nommé comme vice-Président potentiel, est un ancien président de la DNC lui-même. Il a lui aussi critiqué la DNC, disant que les croyances de certains cadres de la DNC ne devaient avoir aucun caractère officiel ni public durant la course de la primaire.

Sanders et son équipe se retrouvent dans une situation particulière : celle de vouloir appeler à l’unité à un jour de la nomination de Clinton durant la convention, mais aussi de vouloir célébrer l’éviction de Schultz. "Debbie Wasserman Schultz a pris la bonne décision pour le futur du parti démocrate", a commenté Sanders suite à sa démission. "Nous la remercions pour les années durant lesquelles elle a servi le parti. Nous espérons que la prochaine direction sera plus ouverte et saura intégrer des jeunes et plus de militants des classes laborieuses. La direction du parti doit également demeurer impartiale durant la course à la nomination, ce qui n’a pas été le cas pour la présidentielle de 2016".

Tout cela ne veut pas dire que les supporters de Sanders ne viendront pas à Philadelphie avec une liste de requêtes et quelques griefs. Le réseau des délégués pro-Sanders, un groupe qui a un nom très suggestif, "Berniacs", a fait une conférence de presse dimanche à Philadelphie, quelques heures avant la manifestation anti-Clinton. Un de leurs principaux problèmes : la nomination de Tim Kaine comme co-listier de Clinton. Norman Solomon, le coordinateur national du groupe, a dit qu’il ferait un sondage pour savoir si les délégués sont d’accord avec ce choix ou s’ils souhaitent le contester lors de la convention. Il a regretté que certaines décisions prises par Clinton allaient peut-être l’empêcher de voter pour une femme. "Ça me fait vraiment de la peine de me dire que je n’arrive pas à soutenir la première femme qui sera en mesure d’être présidente de la République", dit Solomon. "J'aimerais pouvoir le faire. Mais ils ne me facilitent pas la tâche". Ce n’est clairement pas de cette façon que la DNC espérait voir se dérouler la convention à Philadelphie – supprimer des orateurs de premier plan à la dernière minute, ce n’est jamais idéal – et même si l’atmosphère était bien différente de celle de la convention républicaine à Cleveland, elle n'a pas l’unité que les démocrates auraient voulu exhiber.

Le contingent pro-Bernie est très bavard et fier. En se promenant dans les rues de Philadelphie ce dimanche après-midi, on s’apercevait qu’il y avait autant de pro-Bernie dans les rues que de pro-Hillary. Pendant ce temps-là, dans une conférence de presse donnée dans un entrepôt isolé, pas loin d’un club de striptease en ruines, là où des scènes du film "The Wrestler" ont été filmées, le président de la commission nationale républicaine Reince Priebus essayait tant bien que mal de profiter des fissures apparentes chez les démocrates. "On verra bien à quel point ça sera difficile pour les démocrates d’unir leurs rangs, en commençant cette semaine par la perte de la présidente de la DNC pour cause de rivalités personnelles. Ils ne pourront jamais faire tenir tout ça", a-t-il dit, sans doute un peu soulagé que sa propre convention, une sorte de foire d’empoigne, soit déjà derrière lui. "Le problème des démocrates est idéologique et l’extrême-gauche ne va pas se satisfaire de la démission d’une personne".

Mais quelques minutes plus tard, lorsque Paul Manafort, le conseiller de Trump, a dit que la convention républicaine - qui fut effrayante et sombre - était en fait "optimiste", une question de la presse sur le candidat républicain a ramené tout le monde à la réalité. Quand un journaliste a posé une question sur les attaques renouvelées de Trump à l’encontre de Cruz et sur le rôle supposé de son père dans l’assassinat de Kennedy, Priebus a regardé Manafort à la recherche d’une réponse et Manafort a hoché la tête en retour, lui demandant de monter sur le podium et de répondre à la question. Ce qu’il a fait, bon gré, mal gré. "Il a le droit de parler de n’importe quel sujet", a dit Priebus, "mais je ne pense pas qu’il ait dit cela comme si c’était une information vérifiée, c’est un sujet qu’il a abordé, mentionné et en ce qui me concerne, un sujet qu’il peut aussi abandonner". Le journaliste l'a relancé : "si ce n’était pas factuel, pourquoi en-a-t-il parlé en premier lieu ?". Priebus (qui voulait juste que ça s’arrête) : "Il l’a mentionné comme ça en passant, mais tout le monde s’est attardé sur ça et c’est devenu une polémique. L’image de Donald Trump est un sujet de débats et de polémiques sans fin, mais cela ne définit ni ne représente la campagne de Donald Trump". En effet.

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !