Comment Ségolène Royal pourrait devenir un élément clé de la campagne de 2017<!-- --> | Atlantico.fr
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Ségolène Royal reste aujourd’hui l'un des derniers poids lourds à soutenir le Chef de l’État. Un poids lourd populaire qui plus est. Ce qui ne gâche rien.
Ségolène Royal reste aujourd’hui l'un des derniers poids lourds à soutenir le Chef de l’État. Un poids lourd populaire qui plus est. Ce qui ne gâche rien.
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S’il n’en reste qu’une

La plupart des poids lourds de la campagne de 2012 comme Christiane Taubira ou Aurélie Filipetti ayant tourné le dos au président de la République, d'autres comme Pierre Moscovici ou Vincent Peillon s'étant éloignés, Manuel Valls ne lui étant plus aussi dévoué, Ségolène Royal reste l'un des derniers ténors à soutenir le chef de l’État. Un poids lourd populaire qui plus est. Ce qui ne gâche rien.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Tout a commencé sur Twitter, le 11 juillet dernier, par un tacle de Cécile Duflot "Chère @RoyalSegolene pourquoi le sec d'état à la francophonie (sic) vous remplace-t-il au débat enfouissement déchets nucléaires ?" Pas de réponse de la Ministre, mais peu de temps après, un tweet la montrait tout sourire poser, pour la postérité, aux côtés des joueurs de l'équipe de France qui étaient au même moment reçus à l’Élysée. Réaction de la députée de Paris : "mascarade que ce débat" sur l'enfouissement des déchets.

La ministre de l'Environnement et celle qui a refusé de l'être n'en sont pas à leur première passe d'armes. "Soyons sérieux. Vous pouvez me dire comment, au-delà des discours, la politique du gouvernement s’est verdie ?", lançait Cécile Duflot un an après sa sortie du gouvernement. Les deux femmes ont aussi échangé quelques piques lors de la mise en place de la circulation alternée à Paris. Mais cette fois, la polémique pourrait aller au-delà car, si les deux femmes n’ont pas la même vision de l'écologie, l'approche de la campagne électorale pourrait encore accroître leurs divergences. Alors que Cécile Duflot s’apprête à être candidate, Ségolène Royal, elle, est amenée à occuper une place à part auprès de François Hollande. 

En effet, la plupart des poids lourds de la campagne de 2012 comme Christiane Taubira ou Aurélie Filipetti ayant tourné le dos au président de la République, d'autres comme Pierre Moscovici ou Vincent Peillon s'étant éloignés, Manuel Valls ne lui étant plus aussi dévoué, Ségolène Royal reste aujourd’hui l'un des derniers poids lourds à soutenir le Chef de l’État. Un poids lourd populaire qui plus est. Ce qui ne gâche rien.

"En ce moment, elle fait le tour de la planète pour mettre en œuvre la COP 21, c'est pour ça qu'on ne la voit pas beaucoup", explique un ancien Ministre proche d'elle. Elle se démène parce qu'elle sait que François Hollande va avoir besoin d'un bon bilan en matière d'écologie pour tuer la candidature Duflot dans l’œuf et ramener à lui les électeurs écologistes. D’où la guerre, de plus en plus tendue, entre les deux femmes. L'ex numéro 1 d'EELV a bien compris que Ségolène Royal, "qui sera toujours fidèle à Hollande, c'est dans son ADN", explique un proche, est programmée pour la tuer. 

Certes, certains sont venus sonder l'ex-candidate à la présidentielle pour savoir si elle n'était pas prête à rempiler, d'autres l'ont même incité à y aller dans l'hypothèse d'une non-candidature de François Hollande. "Il y a un mouvement autour d'elle, confirme un ami. Mais elle ne s'inscrit pas du tout dans cette perspective-là parce que ce serait affaiblir le Président. La logique des institutions, c'est que le Président sortant se représente". Comme en 2011, une fois battue à la primaire, Ségolène Royal sera donc le meilleur soutien de François Hollande. Le plus fiable. 

Elle sera avant toute chose le VRP du bilan environnemental du septennat. Ce bilan environnemental qui a attiré quelques écologiques au gouvernement. "Depuis l'arrivée de Ségolène, les choses ont changé, c’est quand-même elle qui a réussi à faire interdire les néonicotinoïdes et les perturbateurs endocriniens", explique l'un d'eux. "Le rééquilibrage vis-à-vis du nucléaire, c'est elle aussi", ajoute un ancien membre du gouvernement selon qui l'écologie sera un des piliers importants de la campagne de 2017 car "ça permet de parler de l’avenir positivement et concrètement, ça donne du sens". Et le même de noter que l'écologie attire des électeurs qui ne prennent plus part au débat public.

Parce qu'elle porte un bilan, parce qu'elle ne l'a jamais trahi, parce qu'elle est populaire, François Hollande devrait donc s'appuyer sur son ex-compagne. D'autant qu’il sait qu'elle lui apporte de précieux conseils, dispensés directement mais pas toujours entendus, sur des questions qu'il a bien du mal à appréhender. Elle sent le pouls du pays contrairement à lui, elle a cet instinct qu'il n'a pas. Elle a notamment défendu l'idée de porter une plus grande attention aux catégories populaires et aux classes moyennes... Des catégories qu'elle avait su séduire en 2007 et fait revenir dans le giron socialiste mais qui ont abandonné depuis longtemps le chef de l’État. 

La reconquête ne sera pas aisée, mais Ségolène Royal n'est pas la moins courageuse des ministres de François Hollande et le Président le sait. C'est aussi pour ça qu'il lui réserve une place de choix dans le dispositif d'autant que les temps ont changé et qu'aucune Valérie Trierweiler ne réclamera sa mise à l'écart. 

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