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Ce que signifie vraiment le renoncement de Nicolas Hulot à se présenter en 2017 pour les Verts (et pour François Hollande)
©Reuters

En vert et contre tous

Poussé par plusieurs ténors du camp écologiste à se présenter à l'élection présidentielle de 2017, Nicolas Hulot a finalement renoncé à se lancer dans la course. Un choix qui s'explique en partie par la relation qu'il entretient avec François Hollande.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Atlantico : Pour quelle raison Nicolas Hulot a-t-il renoncé à se présenter à la présidentielle ?

Christelle Bertrand : Il y a plusieurs raisons. On le sait, il a été extrêmement marqué par la primaire de 2011 face à Eva Joly. Les Verts lui avaient savonné la planche et il a échoué alors qu'il avait énormément travaillé et s'était énormément investi psychologiquement. Je pense qu'il craignait de reproduire l'expérience. Il a aussi regardé les sondages et a vu qu'il y avait un fort risque pour qu'il n'accède pas au second tour tout en faisant un score suffisamment important pour barrer la route à François Hollande. Mais surtout, il a compris qu'il y avait aussi une chance, certes faible, mais une chance, pour qu'il accède au second tour face à un François Hollande terriblement affaibli et un candidat de droite qui ne réussit pas à réunir sa famille. Or, d'après ce que m'ont dit ses proches, cette perspective lui a fait peur. Il sait qu'il n'a pas le profil d'un chef d’État. S'il est devenu un véritable expert dans pas mal de domaines, il ne maîtrise pas l'ensemble des sujets que doit gérer un Président. Il l'explique dans la grande interview qu'il a accordée à Libération le 12 juin : "Je dis à ceux qui gravitent autour de moi : ayez conscience de la gravité, de la complexité. Ce n’est pas un jeu. Est-on en capacité ?".

Que vont faire les Verts désormais ?

Ils comptaient beaucoup sur cette candidature pour se refaire une santé. C'est pour cette raison que de Cécile Duflot à Eva Joly, en passant par Noël Mamère, tous l'ont incité à y aller. Certes avec plus ou moins d'arrières-pensées. Cécile Duflot, par exemple, a bien compris que pour ressouder son parti, pour en faire à nouveau un mouvement de poids, elle avait intérêt à s'appuyer sur une candidature comme celle de Nicolas Hulot. Le seul problème, c'est que lui ne voulait être investi par aucun parti. Europe-Ecologie-Les Verts n'aurait pu que soutenir sa candidature. Mais la dynamique impulsée par un candidat comme Nicolas Hulot aurait pu se poursuivre pour les législatives, or c'est bien en fonction du nombre de députés élus que les partis obtiennent des financements publics. Désormais, Cécile Duflot n'a d’autre choix que de se présenter, courant le risque énorme de faire un score extrêmement décevant, en-dessous du seuil de 5% qui permet le remboursement de la campagne. Ce serait la fin d'EELV dans sa forme actuelle.

Est-ce un avantage pour François Hollande que Nicolas Hulot renonce ?

C’est même l'une des raisons qui a poussé Nicolas Hulot à renoncer à sa candidature. "C'est un fidèle, il ne trahira jamais Hollande", m'expliquait encore récemment l'un de ses proches. Les deux hommes ont toujours entretenu de bonnes relations. Nicolas Hulot disait récemment de François Hollande : "Dans ma relation personnelle avec lui, il ne m'a jamais déçu. Dans son lien avec la France, si j’en crois les sondages, il a déçu les Français. On a voté pour un homme, mais nous ne nous sommes pas trop souciés de savoir si les conditions étaient remplies pour que les promesses soient tenues". Il y a quand même une forme d'excuse dans ces propos. Une forme de soutien même. Nous pressentions déjà qu'il n'avait pas très envie de s'opposer à l'actuel Président.

Que va-t-il faire maintenant ?

Il peut soutenir François Hollande, ces propos semblent dessiner cette perspective, mais il entretient aussi de bonnes relations avec Alain Juppé. Plus vraisemblablement, il fera comme en 2007, il ira vers celui qui aura les engagements les plus forts en matière d'écologie. Il dealera avec l'un ou l'autre, non pas un poste mais en fonction d'engagements programmatiques.

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