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Le XXe siècle n’a rien inventé, des archéologues viennent de le prouver : 6 000 ans avant les deux dernières Guerres mondiales, nos ancêtres s’entretuaient déjà en Alsace
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Malédiction

Des fouilles archéologiques menées à Achenheim en Alsace ont révélé des ossements témoignant d'un massacre humain d'une violence inouïe il y a six millénaires.

Des mains broyées, des pieds brisés, des crânes fracassés : les ossements sur lesquels ont mis la main les équipes archéologiques de l'Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) sont en piteux état. Pour cause, les chercheurs pensent qu'il s'agit des vestiges de combattants ayant péri au combat, rapporte le Washington Post.

Le site fouillé est celui d'Achenheim, en Alsace. Il s'agit d'une enceinte fortifiée, contenant quelques 400 silos, où les paysans du Néolithique stockaient leurs récoltes. Cet entrepôt est marqué par un puissant fossé en V, un dispositif défensif "évocateur de temps troublés, d'une période d'insécurité, qui, au Néolithique moyen entre 4 400 et 4 200 avant notre ère, forcent les populations à se protéger", a souligné l'Inrap sur son site.

Fureur guerrière

Dans un silo, six squelettes masculins (cinq adultes, un adolescent) ont été retrouvés, dans des positions totalement désarticulées, attestant d'une absence de rites funéraires. Un nombre assez peu élevé pour parler de massacre, mais assez conséquent pour l'époque, où la population mondiale n'excédait pas une dizaine de millions. Des bras esseulés, ont également été exhumés : la manière dont ils ont été coupés atteste d'ablations méthodiques et non dues à un combat au corps à corps. Selon les chercheurs, il s'agissait de trophées de guerre. Ces mutilations étaient infligées aux survivants comme aux morts afin de leur prélever des membres, considérés comme trophées de guerre. Une véritable fureur guerrière ritualisée.

"Le trophée accroît le prestige du vainqueur, son statut social", souligne le directeur des fouilles, Philippe Lefranc, qui rappelle les rites de certains Indiens d'Amérique dans les temps anciens. La Préhistoire n'a jamais été un âge tendre : il y a 10 000 ans, les tribus africaines kenyanes et soudanaises participaient déjà à des massacres de masse. Vers 5 000 avant notre ère, toute une communauté a été exterminée à Talheim, dans le Bade-Wurtemberg, en Allemagne. Enfin, en France, l'autre site alsacien de Bergheim, au nord de Strasbourg, témoignait de mutilations similaires à celles commises à Achenheim.

Le massacre d'Achenheim opposait un groupe local (Bruebach-Oberbergen) à un nouveau groupe (Bischheim occidental) venu du bassin de la Seine, explique Le Parisien. Les Alsaciens de l'époque auraient ainsi massacré leurs assaillants. Toutefois, ce sont les envahisseurs "parisiens" qui auraient fini par triompher, comme le montrent les changements des rites funéraires, l'emplacement différent des habitats et les poteries d'un nouveau genre. 

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