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Pourquoi c’est sur le terrain et non au niveau des états-majors que peut se gagner la bataille de l’emploi
©wikipédia

Edito

Malgré les errances de l'Etat et les manifestations incessantes, l'économie française continue de tourner. Une série d’accords au niveau local offre même une petite éclaircie au niveau de l'emploi.

Michel Garibal

Michel Garibal

Michel Garibal , journaliste, a fait une grande partie de sa carrière à la radio, sur France Inter, et dans la presse écrite, aux Échos et au Figaro Magazine.

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La France offre aujourd’hui un visage ahurissant alors que les projecteurs du monde entier sont braqués sur elle avec la compétition de l’euro. C’est avant tout l’impression d’une grande pagaille avec une présence policière inconnue, à ce jour pour lutter contre le terrorisme, sur fond de manifestations incessantes pour s’opposer à un projet de loi qui a été pourtant vidé de l’essentiel de sa substance, tandis que des casseurs cagoulés s’en  donnent à cœur joie pour mettre à sac des commerces et des banques, voire des permanences syndicales.

Au sommet de l’Etat, la cacophonie règne  en  maître : les volte-face se succèdent, les reculades s’enchaînent, chaque fois que le pouvoir est tenté de prendre des mesures qui feraient sortir le pays de l’immobilisme dans  lequel l’enchaînent des décennies d’avantages acquis, de prébendes concédées, qui rendent toute réforme impossible. Et pourtant, vaille que vaille, l’économie continue de tourner. Une éclaircie se manifeste au niveau de la croissance, encore bien timide, mais dont les perspectives sont revues en hausse. Globalement, le pouvoir d’achat se maintient, même si les inégalités prospèrent. Malgré les grèves, la SNCF a pu acheminer sans encombre par dizaines de milliers les supporters sur les lieux des matches de football.

Une certaine décentralisation commence à faire sentir ses effets. Certes, l’Ile de France continue d’exercer une influence prépondérante, mais la réforme des régions  et en train de prouver qu’il ne faut pas tout attendre des décisions d’en haut. Il est vrai que la désindustrialisation accélérée des dernières années,  le désengagement de l’Etat dans les subventions conduisent les citoyens de la base à comprendre qu’il leur faut prendre en mains leur destin, s’ils veulent arrêter la désertification et l’exode.  Au demeurant le développement  des nouvelles technologies, le rôle croissant d’internet, imposent une réactivité et un effort de compétitivité auxquels personne ne peut durablement échapper.

Ainsi, contrastant avec le dialogue de sourds qui se poursuit au niveau national, on enregistre avec une certaine discrétion une série d’accords au niveau local pour assurer la survie, voire le rebond de certaines entreprises sur place. Les personnels renoncent à la rigidité prêchée au niveau national pour accepter des compromis sur le temps de travail ou les salaires afin de maintenir une activité sur un site, ou de permettre d’ouvrir une nouvelle ligne de production. Les négociations site par site se révèlent payantes, même si elles ne sont pas ratifiées par certains syndicats qui y voient  une perte de leur influence. L’évolution est surtout marquante chez les équipementiers automobiles, dans la construction navale. Des  accords sont intervenus récemment ainsi chez Valéo, Bosch, à Saint-Nazaire, au laboratoire Servier d’Orléans et ont tendance à se multiplier un peu partout. On est loin des postures officielles affichées par les syndicats, mais cette évolution pourrait faire tâche d’huile au vu des premiers résultats enregistrés  sur l’emploi. Il reste à obtenir pourtant une tâche essentielle : que l’Etat desserre le corset étouffant des  lois et règlements  qui paralysent toute ouverture vers plus de flexibilité et de compétitivité. Sans compter que le vote britannique par les bouleversements qu’il  va entraîner sur le  vieux continent, introduit une nouvelle  donne qui va obliger l’Europe à sortir elle aussi de l’immobilisme pour  prendre rapidement  les initiatives indispensables.

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