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Non, tous les déséquilibrés ne crient pas "Allahou akhbar !"
©Reuters

Plus on est de fous…

Des dérangés mentaux, il y en a de toutes sortes en France. Mais certains ont leur spécificité.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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À Rennes, il a sorti son couteau et a poignardé à trois reprises une lycéenne. Il s'est laissé arrêter sans résistance. Et il a expliqué qu'il était musulman et qu'il voulait "faire un sacrifice pour le Ramadan". L'homme était connu des services de police et des urgences psychiatriques. Il souffrait de schizophrénie.

Le tueur d'Orlando était, parait-il, bipolaire. C'est compliqué d'être bipolaire. Mais il a tué au nom d'Allah après avoir fait allégeance à Daesh. Son collègue de l'Isère qui a décapité son patron et orné sa tête coupée d'un drapeau de l'État Islamique était vraisemblablement, lui aussi, déséquilibré. Oui, il y a des fous chez les musulmans. Comme il y en a chez les catholiques, les protestants, les juifs et les bouddhistes.

Sous réserve d'inventaire (les statistiques font défaut), il n'y a pas plus de déséquilibrés chez ceux qui fréquentent les mosquées que chez ceux qui ont leurs habitudes à l'église, au temple ou à la synagogue. Mais il y a néanmoins quelques différences.

Les chrétiens pratiquants et schizophrènes et bipolaires et paranoïaques et hystériques ne cherchent pas à "faire un sacrifice au moment de Pâques". Les juifs pieux atteints des mêmes syndromes, des mêmes troubles mentaux, ne manient pas le couteau, le sabre, ou le fusil pendant les fêtes de Pessa'h.

À partir de ce constat, plusieurs questions se posent. La réponse, tout à fait sérieuse, se trouve dans l'ethnopsychiatrie. Une discipline popularisée en France par Tobie Nathan. Elle postule que, par exemple, un Massai du Kenya n'a pas du tout les mêmes hallucinations qu'un Inuit canadien. Qu'un Papou de Nouvelle-Guinée n'est pas hanté par les mêmes cauchemars qu'un Suédois ou qu'un Norvégien. Qu'un Américain du Kansas, électeur de Trump, nourrit d'autres fantasmes qu'un Bédouin du désert.

En un mot, et c'est l'évidence même, les déséquilibrés mentaux sont en grande partie influencés par leur environnement culturel, idéologique et religieux. Dans les années 1930, il y avait certainement des SA et des SS qui souffraient de troubles psychologiques. Mais ce n'est pas pour ça qu'ils tuaient des Juifs. C'est l'idéologie à laquelle ils se soumettaient qui les poussaient au meurtre.

L'islamisme – combien de fois faudra-t-il le répéter ? – est une idéologie. Et en tant que telle, elle irrigue de ses pulsions mortifères certains déséquilibrés. Des fous chez les musulmans, les chrétiens, les juifs, il y en a certes de façon égale. Mais pas tous fous de la même manière. A la grande époque de l'antiquité grecque, on disait "Zeus rend fous ceux qu'il veut perdre". Zeus est passé de mode. Il a été remplacé de nos jours par un autre dieu.

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