Le Bourget’s contre le Fouquet’s ? Il y a beaucoup mieux comme film !<!-- --> | Atlantico.fr
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Un scenario fragile, très peu vraisemblable mais pas tout à fait inenvisageable. Une distribution assez moyenne - François et Marine - mais quand même plus sexy qu’un one-man-show.
Un scenario fragile, très peu vraisemblable mais pas tout à fait inenvisageable. Une distribution assez moyenne - François et Marine - mais quand même plus sexy qu’un one-man-show.
©Reuters

Demandez le programme !

Il y avait foule dimanche pour François Hollande. Du grand spectacle sur grand écran. Benoit Rayski est allé voir un autre film.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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On m’a dit qu’il y aurait Yannick Noah. C’est pourquoi j’ai boudé la séance. J’adore le tennis. Mais je ne vois pas pourquoi j’irai contempler un tennisman retraité qui, de surcroit, chante comme une raquette. Certes il y avait François Hollande, possible futur président de la République. Mais Le Figaro titrait « Hollande a rendez-vous avec lui-même » et je n’ai pas voulu troubler un tête-à-tête aussi intime...

On m’a rapporté que son discours a été offensif, qu’il a beaucoup plu et qu’il a été acclamé. Je n’ai rien contre. Mais du François Hollande j’en bouffe tous les jours. Chaque fois qu’il dit quelque chose. Chaque fois qu’il est contredit par un de ses lieutenants ou un de ses conseillers. Chaque fois qu’il se trouve obligé de contredire les sus nommés. Ça fait un film honnête. Mais ce n’est pas du Hitchcock. J’ajoute - il me faut être juste - que Nicolas Sarkozy ne m’amuse guère plus. Cinq ans à l’écran, cinq sur les écrans… Pas de quoi alimenter le suspense.

C’est pourquoi plutôt que de me rendre au Bourget (si ça peut calmer les anti-sarkozystes je n’irai pas non plus au prochain meeting de Sarkozy !) j’ai trouvé un studio d’art et d’essai au Quartier Latin où se jouait un petit film au charme insolite. Son titre : « Et si c’était eux ? ». Sur l’affiche figurait les visages de François Bayrou et de Marine Le Pen (j’emprunte cette image à la dernière couverture de L’Express). Pas de quoi en effet remplir le hall des expositions du Bourget. Un scenario fragile, très peu vraisemblable mais pas tout à fait inenvisageable. Une distribution assez moyenne - François et Marine - mais quand même plus sexy qu’un one-man-show. L’idée du film, formulée au gré des sondages qui vont et viennent, reposait sur le postulat que François Hollande se ferait grignoter sur sa gauche par Jean-Luc Mélenchon et que Marine Le Pen ferait les mêmes misères à Nicolas Sarkozy. Et que, donc, elle se retrouverait au final face à François Bayrou. Le temps d’un court métrage (le film n’était pas long). C’était bon à prendre.

François Bayrou  a en effet de grandes qualités. Non pas son programme qui vaut tout autant, ou aussi peu, que ceux de Sarkozy et Hollande. Mais sa personnalité galvanisante, énergique et virile. Pendant la campagne de 2002 il avait montré son savoir-faire en giflant (la vidéo avait fait le tour du net) un gamin d’une cité qui lui faisait les poches. Peut-être que, s’il est élu président, ses baffes feront mieux dans les quartiers dits sensibles que le karcher de Sarkozy ? Dans un autre domaine Bayrou n’y va pas non plus de main morte. Un jour, interviewé à la même époque par une jeune et jolie journaliste qui lui demandait ce que sa femme appréciait le plus chez lui, il avait fièrement répondu : « Ma virilité ! ». Quel homme! Quel male ! Un de ces merveilleux amants que les femmes du monde entier nous envient. Il est vrai que François Bayrou est Béarnais comme Henri IV, son modèle dans cette spécialité. Et parmi les quelques phrases du bon roi Henri il y en a une qu’a retenu la postérité : « Jusqu’à 40 ans j’ai cru que c’était un os » ! Je signale toutefois aux demoiselles intéressées que le président du Modem a dépassé la soixantaine. Mais cela ne les empêchera pas, j’en suis sûr, de voter en rangs serrés pour lui.

Sans transition (hélas je n’en trouve pas) il faut passer maintenant à Marine Le Pen. Son père avait un nom. Elle s’est fait un prénom. Contrairement à François Bayrou sa principale qualité tient à son programme. Il est réjouissant, festif et à crouler de rire. Une sorte de mélange entre « Bienvenue chez les Ch’tis » et les grands classiques du burlesque américain. Abandonner l’euro, quitter l’Europe, revenir au franc, la préférence nationale … C’est tout sauf ennuyeux. Ainsi avec François et Marine on est sûr de passer des moments autrement plus hilarants qu’avec le Bourget’s contre le Fouquet’s. Je sais bien que tout ça c’est loin, très loin du Bourget. Mais le Bourget c’est où ?

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