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Républicains : les candidats à la primaire qui s’agacent de la double casquette de Nicolas Sarkozy y gagneront-ils au change une fois que Laurent Wauquiez l’aura remplacé à la tête du parti ?
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Flottement

Si les principaux concurrents de Nicolas Sarkozy pour la primaire de la droite critiquent sa double casquette de président de parti et de candidat officieux et le pressent à se détacher de son poste, son remplacement par Laurent Wauquiez, actuel n°2 du parti, ne devrait pas changer fondamentalement la donne pour eux.

Guillaume Tabard

Guillaume Tabard

Guillaume Tabard est rédacteur en chef et éditorialiste au Figaro. 

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Atlantico : Depuis plusieurs jours, les principaux candidats à la primaire de la droite s'agacent de la double casquette de Nicolas Sarkozy, lui qui est à la fois candidat non déclaré et président de parti. Jusqu'à quel point ce dernier peut-il jouer la montre et mettre ainsi ses rivaux sous pression ? Peut-il passer tout l'été en restant à la tête du parti Les Républicains, alors que sa campagne devrait vraisemblablement s'intensifier dans les semaines à venir ?

Guillaume Tabard : L'agacement des concurrents de Nicolas Sarkozy est compréhensible, dans la mesure où il est vrai qu'il intervient dans tous ses déplacements maintenant en tant que quasi-candidat. D'un autre côté, ce n'est pas une surprise pour eux : lorsqu'il a repris la présidence de l'UMP, on savait d'emblée que son objectif était d'être candidat à la primaire, et qu'il se déclarerait le plus tard possible.

Il y a des statuts et des règles qui ont été validés par tous les candidats et qui prévoient des dates limites de déclaration de candidature (en l'occurrence le 9 septembre). À partir du moment où cette règle existe, personne ne peut juridiquement forcer un candidat à se déclarer avant cette date limite.

D'un côté, Nicolas Sarkozy profite effectivement de sa position de président pour s'exprimer. De l'autre, il reste dans la stricte légalité et le respect des règles acceptées par tous les candidats à la primaire.

Ensuite, je pense que ce débat est un tout petit peu secondaire. Certes, Nicolas Sarkozy profite de ses deux casquettes, mais s'il n'était pas président de Les Républicains, cela ne l'empêcherait pas de tenir des meetings et de prononcer les discours qu'il prononce. L'écho médiatique du discours de Nicolas Sarkozy est lié à ce qu'il dit, pas à sa position de président du parti. Il y a un flottement incontestable entre les deux pour l'instant, et une tension autour du discours de Lille (un cas typique), mais je ne pense pas pour ma part que la campagne va s'intensifier maintenant. On entre dans un mois qui sera dominé par l'Euro de football et peu propice à une campagne active des candidats à la primaire. Ce qu'ils ont d'important à dire, ils ne le diront pas pendant une période où l'attention des Français est tournée vers l'Euro. Ce n'est pas entre le 15 juillet et le 15 aout qu'ils vont tous mener leurs missions les plus importantes. Cette question des deux casquettes me paraît donc moins importante dans la phase où l'on entre.

Nicolas Sarkozy a dit depuis le début qu'il ne quittera pas la présidence de Les Républicains. S'il n'a pas envie et que les autres n'ont pas les moyens de le contraindre à quitter la présidence… Mais ce n'est pas forcément ça qui fausse le débat des primaires. Il y a même un côté un peu ingrat dans la fonction de président de parti, alors que les candidats à la primaire ont parfois un peu de liberté. Je ne suis pas persuadé que la casquette de président de parti de Nicolas Sarkozy soit un atout vraiment colossal pour la campagne. La seule différence – et c'est là-dessus que se focalisent les critiques des autres candidats – réside dans les moyens financiers. Il est vrai que le meeting de Lille par exemple a été financé par des fonds du parti LR…

Si les concurrents de Nicolas Sarkozy l'attaquent sur cette double casquette, le vrai combat à mener pour eux n'était-il pas plutôt celui de l'identité de celui qui lui succèdera, en l'occurrence Laurent Wauquiez ?

En tant que vice-président du parti, Laurent Wauquiez assurera l'intérim de la présidence de Les Républicains. Il ne sera pas élu, il ne sera pas président en titre. Il n'aura ni la légitimité de l'élection de Nicolas Sarkozy, ni même les moyens juridiques d'engager le parti dans la phase qui vient. Lorsqu'il se déclarera fin août, cela marquera le coup d'envoi réel de la primaire. À partir du moment où nous serons dans la campagne officielle de la primaire, le parti va mécaniquement avoir un rôle plus effacé.

L'attention sera portée sur les discours et attitudes des candidats à la primaire eux-mêmes. Ce que dira le parti sera secondaire.

Qu'en est-il de la question des investitures pour les législatives ? Alors que Laurent Wauquiez devra vraisemblablement finaliser ce dossier, dans quelle mesure sa proximité avec Nicolas Sarkozy peut-elle jouer un rôle ?

Laurent Wauquiez n'aura pas à proprement parler en charge le choix des candidats aux législatives. Un accord a été trouvé et voté en bureau politique. Il prévoit d'accorder des investitures à tous les sortants qui seront candidats (ce sera, je pense, validé au conseil national du 2 juillet). Pour ce qui est des circonscriptions à conquérir, de nouvelles investitures seront accordées là où il y a un consensus sur le choix du candidat. Reste le troisième cas des circonscriptions nouvelles, celles où il n'y a ni sortant Les Républicains, ni accord entre toutes les sensibilités du parti. Dans ces circonscriptions-là, il a été décidé en bureau politique que les investitures seraient accordées à l'issue de la primaire.

A l'issue de celle-ci, le parti se met en quelque sorte à la disposition de celui qui aura été désigné par les électeurs. Dans cette phase d'intérim entre fin août et la primaire, il n'y aura pas de rôle spécifique du président par intérim dans les investitures. La commission d'investiture présidée par Christian Estrosi, qui réalise tout le travail d'audition et de préparation des candidats, est composée de gens représentant toutes les sensibilités du parti.

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