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C'est la guerre en France : CGT, SNCF... il y a trop d’ennemis irréconciliables
©DR

Les entrepreneurs parlent aux Français

La France se déchire quand elle devrait se souder, s’affronte au lieu de rassembler, détruit au lieu de reconstruire. Les politiques sont sans programme à droite, sans parole à gauche. Sans cap, des 2 côtés. Un FN qui fait son beurre de la division, un centre qui n’existe plus que par la convoitise de ceux qui aimeraient l’appeler à leur secours en 2017.

Denis Jacquet

Denis Jacquet

Denis Jacquet est fondateur du Day One Movement. Il a publié Covid: le début de la peur, la fin d'une démocratie aux éditions Eyrolles.  

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C’est la guerre en France. Nous sommes un pays qui a nourri trop d’ennemis irréconciliables, sur la forme ou le fonds, mais si loin les uns des autres, qu’on imagine mal comment ils pourraient à nouveau vivre dans ce pays, ensemble. La France se déchire quand elle devrait se souder, s’affronte au lieu de rassembler, détruit au lieu de reconstruire. Elle fait l’inverse de ce que les Français attendent de ses responsables : continuer à être irresponsables.

Les politiques ? Sans programme à droite, sans parole à gauche. Sans cap, des 2 côtés. Un FN qui fait son beurre de la division, un centre qui n’existe plus que par la convoitise de ceux qui aimeraient l’appeler à leur secours en 2017.

Les syndicats ? Une plaisanterie. Le prétexte des acquis sociaux pour camoufler une absence de vision sur les changements vécus par la société. Des mouvements brutaux pour tenter de réanimer la flamme des morts-vivants qui les soutiennent encore, par désespoir. Leurs troupes doivent être écoutées et entendues. Il n’y a pas que les privilégiés qui défendent leurs acquis au détriment du reste de la société (chauffeurs de RER, qui travaillent 18h par semaine, Aiguilleurs du Ciel 20h pour des salaires indécents, conducteurs de trains…). Il y a tous les autres, qui soutiennent la CGT parce qu’ils ne comprennent plus rien à la société, n’y voit plus de trace et de perspectives d’avenir, lisent une presse qui les déprime, et ne trouvent plus chez nos politiques la moindre trace d’un antidépresseur ou d’un début de solution.

Leur action est à la hauteur de leur évolution intellectuelle : bloquée.

Les minorités. Certaines en tous cas.  Elles ont prospéré, grâce à la lâcheté des politiques qui les ont laissées faire, afin d’avoir la sensation d’un paix durable, alors qu’ils laissaient ainsi nos ennemis préparer dans l’ombre la violence qu’ils ont fait éclater en pleine lumière ces 2 dernières années. Ils nous minent de l’intérieur et profitent de l’incapacité de réaction dure que nous imposent nos règles démocratiques, pour retourner notre respect du droit contre nous. Nos règles devraient supporter des exceptions contre ceux qui ne respectent pas les valeurs qui les sous-tendent. Mais nous n’avons pas ce courage. Nous préférons décréter des états d’urgence à géométrie variable. En place contre certaines manifestations et tolérante contre ceux qui ne travaillant pas le jour, veulent dormir debout, la nuit.

Les réglementés, de tous poils, qui ne comprennent pas pourquoi ils ont été les premières victimes d’une reprise en main libérale quand les plus grandes injustices, les plus lourds privilèges, les scandales les plus criants, sont toujours à l’abri de toute révolution.

Les patrons, attaqués de toute part, même si certains le méritent largement. Interrogés sur leurs salaires par des journalistes qui gagnent souvent plus ou autant qu’eux. Devant se justifier en permanence devant des censeurs qui souvent bénéficient de bien plus d’avantages, et souffrent de bien moins de risque.

La gauche contre les frondeurs. Macron contre la gauche. La droite perdue entre libéraux et conservateurs, ceux qui calculent et ceux qui travaillent. S’affrontant sur des virgules de leurs programmes prévisibles et si loin des réalités et des nécessités que réclament le pays.

La faute à qui ? C’est une histoire si longue qu’elle ne pourra pas tenir sur ces lignes. Mais nous pouvons la résumer en quelques mots clés : Démission, absence de vision, déconnexion, paresse, étouffement, lâcheté, nombrilisme. Pour ne citer que ceux là !

La CGT n’est pas plus à blâmer que les autres. Elle n’est que le produit de la non qualité du dialogue social en France. Des partenaires chancelants, qui refusent justement le dialogue pour lui préférer l’affrontement, et ne se rejoignent que pour assurer le maintien de leur statut pourtant illégitime. Illégitimes car non représentatifs. Illégitimes car plus en prise avec la société. Illégitimes car sans vision. Illégitimes parcequ’ils sont devenus les fonctionnaires de la politique, des apparatchiks comme tant d’autres en France, qui parlent de ce qu’ils ne connaissent pas et décident en dehors de leur base. Le patron de FO n’a jamais travaillé ou quasi. Ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres.

La CGT fait ce qu’elle sait faire de mieux. Ne rien faire ! Ne rien faire pour progresser, pour accompagner, pour mériter sa place et son pouvoir. Le passé lui sert de légitimité, l’avenir ne la concerne pas. Son sort est plus important que celui du pays qu’elle paralyse et ridiculise. Sa place lui importe plus que celle des hommes et des femmes qu’elle dit protéger. C’est le cynisme, le même que celui du reste de la classe politique, qui est un pied de nez à cette démocratie, à nouveau prise à défaut, qui a fini par concéder trop de pouvoirs, pour assurer la place de ses représentants, espérant un équilibre qui n’existe plus, au profit de rentiers du système. A bout de souffle.

Nous avions une timide reprise. Elle sera balayée. Nous avions un vague, regain d’optimisme affiché. Au placard. Des milliers d’entreprises vont souffrir, perdre des marchés tant attendus, un chiffre d’affaire si dur à conquérir. Des pans entiers de notre économie déjà décimés par une météo épouvantable (textile, ameublement, tout ce qui est saisonnier) vont sombrer un peu plus. En clair, le combat contre une Loi bien maigrelette, va coûter ses emplois que ce syndicalisme prétend défendre. De façon durable pour une petite victoire à court terme. La météo sociale et le climat sont alignés. Contre les entreprises. La faucille et la merguez règnent en maître sur la France. La France meurt et eux s’engraissent. Un jour il faudra qu’ils paient.

Je propose un syndicalisme obligatoire. Pour toutes les entreprises. Mais par des représentants qui n’appartiennent pas de façon obligatoire à un syndicat établit. Je propose l’ubérisation du syndicalisme par des plateformes populaires, qui reprennent à leur compte la démocratie sociale et redonnent son lustre au syndicalisme intelligent. Je propose un premier tour des élections ouvert à tous. Une cotisation obligatoire et plus aucun financement des entreprises, aucunes subventions déguisées ou non. Un mandat limité à 1 renouvellement, comme pour les politiques. Et un droit de grève qui nécessitera que le poids représenté par ceux qui la réclame soit d’au moins 51% des salariés. Une interdiction totale de toute obstruction empêchant ceux qui veulent travailler de continuer à le faire. Plus le syndicalisme sera large, moins il laissera la société à l’étroit. Plus il sera large, plus il sera démocratique ou plutôt, le redeviendra.

Alors la guerre sera terminée et une paix éveillée et forte réanimera le cadavre France.

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