Pourquoi le prénom de votre enfant influence-t-il son avenir ?<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
Europe
Pourquoi le prénom de votre 
enfant influence-t-il son avenir ?
©

Thanks Mum

La Nouvelle-Zélande a publié récemment son registre des prénoms proscrits ces dix dernières années. Et la liste ne cesse de s'allonger.

La Nouvelle-Zélande fait la chasse aux prénoms farfelus :

Fini Lucifer, Christ, ou encore Anal : la Nouvelle-Zélande a décidé de hausser le ton face aux parents qui font preuve de trop d'originalité, rapporte The Economist.

Parmi les prénoms rejetés figurent ceux créés à partir de titres, tels que Justice, King, Prince, Baron, ou encore Duke. Les nombres sont également proscrits, tout comme les lettres. Impossible donc d’appeler votre enfant M, même si vous être fans du chanteur.

En 2008 déjà, ce registre avait déjà fait parler de lui en intégrant des noms tels que Benson et Hedges pour des jumeaux, Violence, ou encore Abri de bus numéro 16, rapporte le Toronto Globe and Mail. Et aujourd’hui, la liste s’est encore élargie et intègre plus de 90 autres prénoms.

Mais selon Ross McPherson, membre du département des affaires internes en Nouvelle-Zélande, il ne s’agit pas, pour les parents, d’une interdiction formelle. "Les gens peuvent déclarer n’importe quel nom pour leur enfant. Cependant, certaines règles s’appliquent", a-t-il déclaré dans un article pour The Guardian.  "Un nom peut être rejeté s’il peut faire offense à une personne, ou s’il inclue ou ressemble à un titre officiel, ou s’il est irraisonnablement long (plus de 100 caractères)", affirme-t-il.

Mais la Nouvelle-Zélande n’est pas la seule à proscrire certains prénoms.

Une pratique courante :

Au Danemark, les parents sont invités à choisir dans une liste de prénoms acceptables, rapporte The Economist. Le Portugal a lui répertorié les prénoms interdits, d’une part, et acceptés, de l’autre. En Islande, un comité formé de spécialistes du langage est chargé de se prononcer en cas de "prénom trop original".

En matière de régulation des prénoms, les Etats-Unis font partie des pays les plus tolérants. Ce qui explique notamment les prénoms, disons, farfelus, que donnent parfois les stars à leurs progénitures. Gwyneth Paltrow a ainsi appelé sa fille Apple, l'acteur Jason Lee a nommé son fils Pilot Inspektor, Julia Roberts a appelé l’un de ses jumeaux Phinnaeus.

Et face à cette vague de prénoms ultra originaux, la simplicité perd du terrain, comme le montre ce graphique, qui représente la proportion des 200 prénoms les plus communs au cours du 20e siècle.

Mais faut-il vraiment instaurer des lois pour interdire des prénoms trop originaux ? En tout cas selon plusieurs études, le prénom que vous donnez à votre enfant influence son avenir.

Comment le prénom influence l'avenir d'un enfant ?

"Une étude publiée en 2002 suggérait que les individus pourraient être influencés inconsciemment par leur prénom", rapporte The Economist.

Beaucoup de filles s’appelant "Georgia" habitent dans l’Etat du même nom, des professeurs d’université qui ont un prénom commençant par une lettre du début de l’alphabet ont plus de chances d’obtenir un bon travail, est-il dit dans cette étude. Des conclusions qui peuvent paraître étrange.

En tout cas en France, ce sujet a été longtemps ignoré par les psychologues, qui ne le jugeaient pas sérieux, rapporte Nicolas Guéguen, docteur en psychologie sociale et professeur à l'université de Bretagne-Sud, dans un article sur Mondeo. Et pourtant selon lui, les prénoms ont bien une incidence sur l’avenir de nos enfants.

D'après une étude du professeur Charles Joubert de l’université d’Alabama du Nord, publiée en 1991, il existerait bien une corrélation entre l’appréciation de son prénom et l’estime de soi. Et le professeur va plus loin :  un enfant qui aime son prénom aurait tendance à être de meilleure humeur, et à connaître plus longtemps le bonheur. A contrario, un enfant qui n’aime pas son prénom aurait tendance à souffrir davantage de la solitude.

Selon Nicolas Guéguen, c’est également l’appréciation d’autrui qui joue.

"L’évocation d’un prénom qui plaît à la majorité sera accompagnée d’une remarque valorisante ou d’un geste de tendresse, une main passée dans les cheveux de l’enfant par exemple. Un prénom rare, difficile à prononcer, provoquera des questions, des moqueries, ou encore des froncements de sourcils", explique-t-il.

C’est pourquoi un prénom qui plaît viendra "renforcer l’auto-appréciation de l’enfant".

D'après ce professeur, un prénom courant aura également plus tendance à être apprécié qu’un autre."Sollicités par courrier électronique pour répondre à un questionnaire, 72% des étudiants acceptent la requête si le prénom du demandeur est le même que le leur, contre 44% si le prénom est totalement différent", rapporte-t-il.

Mais le prénom pourrait aussi être un facteur stigmatisant, selon Jean-François Amadieu, directeur de l’Observatoire des discriminations à Paris. Dans son livre "Les Clés du Destin", ce dernier soutien que le prénom peut provoquer une certaines inégalité des chances. Ainsi, un garçon s’appelant Charles-Edouard et un autre Bryan ne partirait pas avec les mêmes avantages.

Avis aux parents : si l'originalité est parfois récompensée, elle est peut aussi devenir un véritable handicap pour l'enfant...

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !