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Et voilà comment Houria Bouteldja des Indigènes de la République fut sacrée intellectuelle !
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Adoubée

Elle le mérite certainement. En tout cas aux yeux de ceux qui ont signé avec elle.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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La pétition porte un titre éloquent : " "Casseurs" : renverser l'accusation". Son contenu est parfaitement convenu. On comprend en lisant le texte que les casseurs dénoncés par Valls et Cazeneuve ne sont pas des casseurs. Juste des manifestants en colère excédés par l'attitude des forces de police et par le 49.3 du gouvernement. On découvre qu'il leur arrive peut-être d'être un peu excessifs mais que le pouvoir les charge et les réprime de façon tout à fait scandaleuse. Et on conclut qu'il convient d'être solidaire de ces militants dont la révolte est salutaire.

La liste des signataires est tout aussi banale. Un "militant anti-impérialiste". L'inévitable Daniel Mermet. Une féministe, Christine Delphy, qui ne rate pas une occasion de dire que le voile constitue un signe charmant de la féminité des femmes musulmanes. Des historiens dont on chercherait vainement les ouvrages. Un éditeur, Eric Hazan, qui a publié Julien Coupat, un intellectuel diplômé es caténaires. Des philosophes qui n'ont jamais lu Socrate ou Platon et surtout pas Finkielkraut qu'ils vomissent.

Mais au milieu de cette pitoyable cohorte un diamant étincelle : Houria Bouteldja. Elle anime avec une fougue et une verve jamais démenties le PIR (Parti des Indigènes de la République). Une intellectuelle ? Evidemment puisque les signataires cités plus haut l'ont accueillie dans leur précieux cénacle. Mais une intellectuelle aussi parce qu'un intellectuel ça forge des concepts et ça véhicule une pensée.

Et dans ce domaine le diamant Bouteldja brille de tous ses feux. C'est à elle (elle est linguiste à ses heures) qu'on doit l'expression "souchiens" pour designer ceux qui ne sont pas de son origine. Le mot ne figure pas encore dans le dictionnaire de l'Académie française, un repère de vieux réacs. C'est elle aussi qui a théorisé la notion de "racisme d'Etat".

En clair ça veut dire que tout Noir ou Arabe vivant sur notre territoire est une victime par définition qu'il ait ou non eu à souffrir de discriminations. Son imagination créatrice ne s'est pas arrêtée là. Houria Bouteldja, lucide et perspicace, a également pointé le "philosémitisme d'Etat". Ce qui veut dire que tout Juif est favorisé, choyé, par ceux qui nous gouvernent. 

Avec un tel palmarès il était logique que les intellectuels de la pétition se soient sentis honorés de la compter parmi les leurs. Un adoubement amplement justifié. Houria Bouteldja  est donc en excellente compagnie. Elle était page, puis écuyer. La voici chevalier. A regarder de près les qualités des signataires, des intellectuels donc, elle est parfaitement à sa place.

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