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Pourquoi Nicolas Sarkozy déjeune ce mercredi avec toutes les députées LR… ou presque
©Blandine Le Cain / Flickr

Casse-tête paritaire

Ces élues veulent rappeler à l'ancien chef de l'Etat qu'en 2017 la parité doit être respectée. C'est, pour elles, une question financière mais aussi morale. Pas si facile à expliquer aux hommes. NKM, à couteaux tirés avec le patron des LR, sera absente.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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Il n'allait quand même pas s'en priver. D'autant que l'invitation n'a rien d'un piège. Nicolas Sarkozy déjeunera donc aujourd'hui avec ses 26 femmes-députées. "On a souhaité l'inviter car on veut lui rappeler qu'il est impératif qu'en 2017, si on ne veut pas payer 8 millions d'amende, les LR parviennent à investir 50% des femmes", explique Virginie Duby-Muller, députée de Haute-Savoie. Un rappel de principe car la direction a intégré ce paramètre. Daniel Fasquelle, le trésorier, s'en est même servi d'argument auprès des banques. Pas question, cette fois, de payer pour éviter la parité. Le parti, exsangue, ne peut se le permettre.

Les 2/3 des 388 circonscriptions qui ne sont aujourd'hui pas détenues par la droite devraient donc être investies par des femmes. De quoi faire grincer des dents certains hommes qui s'y voyaient déjà. Des hommes, par exemple, qui ont perdu les dernières élections de peu. Des hommes qui sillonnent le terrain depuis des années en attendant leur heure. Ça risque donc de tanguer fort. Nicolas Sarkozy pourrait même se faire quelques ennemis dans la bataille. Et afin de parer les mauvais coups, les femmes députées aimeraient que, pour chaque circonscription aujourd'hui détenue par les adversaires des LR, soient présentés à la commission nationale d'investiture, qui est le seul organe des LR à ne pas être paritaire, deux noms, celui d'un homme et celui d'une femme "afin que l'on ne puisse pas nous dire qu'on n'a pas trouvé de femme dans cet endroit-là", explique Virginie Duby-Muller, investie depuis des années sur les questions de parité. Elle ajoute : "on a un vivier car on a gagné les municipales, les départementales et les régionales", et de citer comme exemple : "on a 1200 conseillères départementales qui pourraient avoir envie de s'investir un peu plus".

Très vite, la commission d'investiture devrait se mettre au travail. Analyser département par département : "là où c'est mûr, on validera, là où ça n'est pas mûr, on réservera. On étudiera toutes les circonscriptions, même s'il y a une présomption favorable pour tous les sortants", explique un proche de l'ancien chef de l'Etat. Un peu plus de 500 candidats devraient avoir leur feuille de route avant le 14 juillet, resteront 60 à 75 circonscriptions ouvertes qui pourront être réservées à des femmes, à l'UDI ou au Modem, selon le candidat qui emportera les primaires. Les discussions avec les partenaires centristes n'ont pas encore commencé.

La seule grande absente à ce déjeuner sera Nathalie Kosciusko-Morizet qui, alors que très active depuis la création du groupe de femmes à l'Assemblée, n'a étrangement pas souhaité participer. Certains pensent que, considérant ses relations avec Nicolas Sarkozy, elle ne voulait pas compliquer la discussion. Pour d'autres, elle est furieuse car elle espérerait être investie à Paris dans la circonscription de Claude Goasguen qui n'a pas l'intention de la lui donner et aucune autre circonscription facile ne lui est réservée. Reste le XIVème, une circonscription de gauche où elle a été battue lors des municipales. Les investitures promettent donc d'être un beau casse-tête pour Nicolas Sarkozy. Son dernier grand chantier avant de quitter la tête des Républicains.

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