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Les Français, ces enfants gâtés à qui il ne reste qu'une liberté à conquérir : leur mort !
©Reuters

Bonnes feuilles

Extrait de "Ils ont écrit ton nom Liberté" de François de Closets, aux éditions Fayard. Extrait 1/2

François de Closets

François de Closets

François de Closets mène, depuis une trentaine d’années, une double carrière de journaliste et d’écrivain. Il connaît son premier succès avec Le Bonheur en plus (1974). Après le succès mémorable deToujours Plus ! (1982), François de Closets s’attaque aux sujets les plus divers, et ses essais, toujours dérangeants, recueillent de grands succès auprès du public. Son dernier livre, Le Divorce français, est publié aux éditions Fayard en 2008.. Il a écrit récemment "L'échéance : Français, vous n'avez encore rien vu" ( Fayard - 2011) avec Irène Inchauspé.

 

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Les attentats contre charlie Hebdo ont incité les médias à multiplier ces absurdes "micro-trottoirs" : "Pour vous, la liberté, c'est quoi ?" Les réponses, comme le "Belle Marquise" de Jourdain, nous ont fourni les cent façons de dire que la liberté consiste à pouvoir penser, parlern et agir comme on l'entend. C'est en quelque sorte la liberté du "n'importe quoi". De fait, le Français du XXIe sicècle n'en fait qu'à sa tête. Il vit comme bon lui semble, choisit entre dix religions et autant de paryis politiques, adopte telle opinion qui le séduit, telle sexualité qui lui convient, formule toute critique vindicative ou revendicatie, se proclame Témoin de Jéovah, athée, végétarien, franc-maçon, anarchiste ou royaliste, sans rendre de comptes à personne. Il peut même afficher sur la place publique, sur une station de radio ou sur un blog les opinions les plus extravagantes.

Cetet liberté fait partie de ce minimum vital, de ce paquetage, que tout homme reçoit à sa naissance. Elle ne saurait être que pleine et entière sans contrepartie, sans condition, sans contenu et se déploie dans la trangression voire la provocation.

Il ne reste aux Français qu'une ultime liberté à conquérir : celle de choisir leur mort.Ils la réclament depuis des décennies, sondage après sondage, et se heurtent à l'opposition des religions et des corps constitués. Obstacle insurmontable car, face à la mort, les Français, peuple latin plus que germain, ne sortent la têtedu bénitier que pour la metter dans le sable et se révèlent incapables de reprendre leurs responsabilités.

Devenue valeur consensuelle, la liberté n'entretient des querelles que de second ordre. Les Français ne sont pas autrement émus par létat d'urgence, la réglementation des écoutes ou le dernier plan de lutte contre la délinquance  - le dernier avant le suivant -, et n'écoutent que d'une oreille distraite les mises en garde contre l'Etat policier. Au reste, l'existence même de tels débats prouve que l'essentiel n'est pas en jeu. LA liberté meurt dans le silence et pas dans la parole.

L'absurde point oméga de l'esprit 1968, "Il est interdit d'interdire", semble même être l'attracteur étrange de notre société. Depuis les années 1980, l'ultralibéralisme prolonge l'individualisme sur le plan économique. Internet et les réseaux soxciaux sont venus orffrir à chacun les délices de la solitude connectée. Les normes religieuses ont cessé de peser sur les consciences, puis les normes morales se sont à leur tour évaporées. Tel est le sacre de l'individu qui n'est pas né libre, mais assurément l'est devenu.

Extrait de "Ils ont écrit ton nom Liberté" de François de Closets, aux éditions Fayard, mai 2016. Pour acheter ce livre, cliquez ici

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