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Quand Sheryl Sandberg, numéro 2 de Facebook, revient sur la mort soudaine de son mari et les clés de la résilience
©Robert Galbraith / Reuters

Sortir grandi de l'épreuve

Comment les "3P" peuvent permettre de sortir grandi de l'épreuve : la personnalisation, la généralisation (pervasiveness), et la permanence.

Sheryl Sandberg est connue comme le numéro 2 de Facebook, et une militante des droits de la femme en entreprise. Mais sa vie privée a récemment été marquée par la tragédie. En 2015, son mari, David Goldberg, s'effondre soudainement, victime d'une crise cardiaque, due à une arythmie cardiaque non détectée.

Elle s'est récemment exprimée pour la première fois sur cette tragédie, lors d'un discours aux jeunes diplômés de la prestigieuse Université de Californie-Berkeley, pour en tirer les leçons de la résilience face à la tragédie :

La mort de Dave m'a changé d'une manière très profonde. J'ai appris la profondeur de la tristesse et la brutalité de la perte. Mais j'ai aussi appris que lorsque la vie nous happe et nous tire au fond de l'eau, on peut donner un coup de pied au fond, briser la surface, et respirer de nouveau. J'ai appris que face au vide—face à tout défi—on peut choisir la joie et le sens.

Son discours fait allusion aux travaux du psychologue Martin Seligman, qui a étudié la résilience, et notamment ce qu'il appelle les trois "P" que les gens utilisent pour expliquer ce qui leur arrive : la personnalisation, la généralisation (pervasiveness), et la permanence.

Sheryl Sandberg et son mari, Dave Goldberg

La question de la résilience obsède de nombreux psychologues, chercheurs et intellectuels, notamment depuis Auschwitz. Pourquoi est-ce que certains sortent d'épreuves dramatiques absolument brisés - mais d'autres en sortent forts, voire renforcés ? L'impact d'une épreuve est dû non seulement à l'épreuve en elle-même mais à comment nous la vivons - et surtout au contexte dans lequel nous le plaçons intellectuellement, un contexte que nous contrôlons au moins en partie.

Pour Seligman, et Sandberg, donc, ce sont les 3 P qui déterminent cela.

La personnalisation, c'est "la croyance que c'est de notre faute", a expliqué Sandberg. "C'est différent du fait d'assumer ses responsabilités, qu'il faut toujours faire. Mais il y a la leçon que ce qui nous arrive n'arrive pas forcément à cause de nous." Sa première réaction à la mort de son mari a été de s'auto-flageller - mais comment aurait-elle pu découvrir une maladie cardiaque que les médecins n'avaient pas décelée ?

La généralisation est la croyance qu'un événement va avoir un impact sur tous les aspects de notre vie. Lors de sa première réunion, de retour au travail, "Tout ce que j'arrivais à me dire, c'était : mais de quoi les gens parlent-ils et au fond, quelle importance est-ce que ça peut avoir ? Et puis je me suis retrouvée entraînée dans la discussion, et pendant une seconde - une brève mini-seconde - j'ai oublié la mort. Cette brève seconde m'a permis de comprendre qu'il y avait des choses dans ma vie qui n'étaient pas atroces. Mes enfants et moi étions en bonne santé. Mes amis et notre famille nous aimaient tellement qu'ils nous ont portés - parfois littéralement."

La permanence, le troisième P, est l'idée qu'une circonstance de vie ou un sentiment va durer éternellement. "Pendant des mois, quoi que je puisse faire, j'avais l'impression que cette douleur écrasante serait toujours là. […] Nous devons accepter nos sentiments - mais reconnaître qu'ils ne dureront pas toujours."

Sa conclusion ? Trouver la gratitude, et apprécier l'aspect positif de la vie, sont absolument cruciaux pour trouver la résilience. "La plus grande ironie de ma vie fut la découverte que la perte de mon mari m'a permis de trouver une gratitude plus profonde." Sa résolution du Nouvel An de l'année 2016 fut d'écrire "trois moments de joie" chaque soir avant de dormir. "Cette pratique toute simple a changé ma vie. Parce que quoi qu'il arrive chaque jour, je m'endors en pensant à quelque chose d'heureux."

Sa conclusion, son message aux jeunes étudiants ? "Vous n'êtes pas nés avec une quantité fixe de résilience. Comme un muscle, vous pouvez l'entraîner, et l'utiliser quand vous en avez besoin. Et, ce faisant, vous allez découvrir qui vous êtes vraiment - et vous pourriez même devenir la meilleure version possible de vous-mêmes."

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