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Bureau politique des Républicains sous tension : pourquoi Nicolas Sarkozy pourrait finalement faire marche arrière sur le vote des Français de l'étranger
©Reuters

Le chaudron

Le 17 mai, Thierry Solère, le président du comité d'organisation de la primaire, présentera au Bureau politique des LR un nouveau processus de vote pour les Français de l'étranger. Papier dans certaines grandes villes, il devrait rester électronique ailleurs. Le BP procédera à un nouveau vote.

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand

Christelle Bertrand, journaliste politique à Atlantico, suit la vie politique française depuis 1999 pour le quotidien France-Soir, puis pour le magazine VSD, participant à de nombreux déplacements avec Nicolas Sarkozy, Alain Juppé, François Hollande, François Bayrou ou encore Ségolène Royal.

Son dernier livre, Chronique d'une revanche annoncéeraconte de quelle manière Nicolas Sarkozy prépare son retour depuis 2012 (Editions Du Moment, 2014).

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"Vote des Français de l'étranger" saison II, ainsi pourrait se nommer le bureau politique qui débutera le 17 mai en fin d'après-midi, au siège des Républicains, rue de Vaugirard. Le 3 mai dernier, Nicolas Sarkozy a suscité une levée de boucliers sans précédent en faisant voter, par un BP à moitié vide, un changement des conditions de vote pour la primaire de la droite et du centre. Profitant d'une divergence entre ce qui avait été prévu par la Charte de la primaire, c'est à dire un vote papier, et les dispositions présentées, dans son guide électoral, par la Haute Autorité qui parlait d'un vote électronique qui devait être validé par le Bureau Politique, le président des LR a défendu l'idée d'une nécessaire égalité de traitement entre les français de France et ceux installés hors de nos frontières. "Pourquoi les uns devraient-ils de déplacer et pas les autres", soulignait alors son entourage.

Alors que la Haute Autorité, pour des raisons pratiques, avant donc commencé à réfléchir aux modalités d'organisation d'un vote électrique, ce changement de cap voulu par Nicolas Sarkozy a fait réagir fortement les autres candidats qui ont dénoncé un coup de force. Certains, comme Frédéric Lefebvre, menaçant même d'organiser leur propre scrutin, si le vote électronique était annulé. Devant la bronca suscitée par son initiative, depuis le Chili où il était en déplacement, l'ancien chef de l'Etat faisait alors savoir qu'il était ouvert à "une réflexion collective". Charge à Thierry Solère de revenir, dans 15 jours, avec un nouveau projet. Depuis celui-ci proposera, le 17 mai, une solution mixte.

Le vote électronique devrait être la règle dans les zones rurales et les petites villes et le vote papier dans les grandes villes où il est possible de l'organiser. Thierry Solère a établi trois conditions: il faut, bien entendu, que le pays concerné autorise un vote papier, le Canada par exemple interdit l'organisation de scrutin étranger sur son territoire. La sécurité des votants doit être assurée, le président du comité d'organisation de la primaire refuse d'organiser, par exemple, un vote papier à Abidjan. Enfin, il souhaite que les villes, où le vote papier sera la règle, disposent du personnel et des lieux nécessaires pour que le scrutin soit organisé convenablement afin d'éviter toute contestation possible.

Une liste de villes sera donc établie par le comité d'organisation de la primaire avant l'été et sera présentée à la Haute autorité. Plus question de retourner devant le BP qui, rappelle Thierry Solère, n'est pas l'instance d'organisation de la primaire.

Demain, un nouveau vote devrait donc être organisé en Bureau politique afin de revenir sur celui du 3 mai dernier. Si le oui l'emporte, le scrutin à l'étranger sera donc mixte sinon la Charte prévaudra et le vote sera entièrement papier avec toutes les difficultés que cela comporte.  Nicolas Sarkozy n'a pas encore fait connaitre sa position.

Mais quel que soit la décision prise au finale, le mystère reste entier : pourquoi une telle bronca autour d'un vote dont le poids semble anecdotique. Si on observe le taux de participation lors des dernières législatives, on constate qu'il est extrêmement réduit. Frédéric Lefebvre,  par exemple, a été élu avec 5 863 voix dans une circonscription qui compte 151 770 inscrits. La mieux élue des députés de l'étranger est Claudine Schmid dans la 6ème circonscription qui couvre la Suisse et le Liechtenstein avec 13 525 voix pour un nombre d'inscrits de 106 689. Ce qui est certain, c'est que tout le monde semble bien avoir compris qu'en novembre, chaque voix allait peser de tout son poids.

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