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Harcèlement sexuel : et au Front National rien ?
©Reuters

Mains propres

Le silence de Marion Maréchal-Le Pen interpelle et intrigue. Le FN ne serait-il donc pas un parti comme les autres ?

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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En Italie, à l'époque où des juges enquêtaient sur la collusion entre les partis politiques et la mafia, nous avons eu l'opération "mani pulite" (mains propres). En France, à un moment où l'on traque les harcèlements sexistes et machistes, nous avons l'opération "mains baladeuses". Il s'agit de dénoncer les mains sales des sales types qui les promènent salement sur les corps de femmes sans défense. Halte au mal, halte aux mâles !

Dernier épisode en date de cette révolte salutaire, une pétition parue dans le Journal du Dimanche et signée par 17 femmes politiques. "Dorénavant, nous ne nous tairons plus", disent-elles, réveillées enfin par les révélations sur les paluches collantes de Denis Baupin. "Dorénavant" ? Avant, elles n'y avaient pas pensé ? Pas osé ? Si l'on comprend bien, elles ont longtemps subi des choses – des attouchements, des remarques graveleuses ?  en silence.

Et alors on s'étonne. Car la liste des signataires n'est pas a priori composée de demoiselles innocentes et rougissantes prédisposées à être les proies faciles et consentantes de pervers masculins. Christine Lagarde, Rama Yade, Yvette Roudy, Roselyne Bachelot, Elisabeth Guigou, Dominique Voynet, Aurélie Filippetti, Chantal Jouanno...

Pour certaines d'entre elles, les actes dont elles auraient été victimes remontent à longtemps, très longtemps. Mais qu'on n'attende pas de moi que je m'abaisse à donner les âges de ces charmantes personnes. La galanterie (mais peut-être est-ce un sentiment sexiste ?) me l'interdit. Mais il est quand même possible de faire remarquer que les odieuses violences qu'aurait subies Yvette Roudy sont antérieures à celles dont aurait été victime Christine Lagarde, qui elle-même a précédé dans cette vallée des supplices Rama Yade...

Une chose frappe aussi dans la liste des signataires. Elle recouvre la presque totalité de l'arc-en-ciel politique français. La droite, la gauche, les écologistes, le centre y sont bien – et parfois joliment – représentés. Mais un parti manque à l'appel : le Front National. Bizarre, vous avez dit bizarre ? Comme c'est bizarre...

Pourtant, et selon toute apparence, Marion Maréchal-Le Pen (pour ne parler que d'elle) court de plus grands risques que les signataires de l'appel. Ah, ce n'est pas bien de le dire ? Qu'il soit clair ici que le physique de toutes ces personnes – toutes également charmantes – n'est en rien concerné. C'est juste une question d'âge. Donc la benjamine de l'Assemblée nationale n'a pas eu à se plaindre de mains masculines baladeuses et frontistes. Tiens ? Nous ne sommes pas pour autant obligés de suivre les insinuations de son grand-père pour lequel le FN est devenu un parti "gay friendly". Il n'empêche que le silence de Marion Maréchal-Le Pen démontre de façon éclatante ce qu'on nous répète depuis longtemps : le Front National n'est pas un parti comme les autres !

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