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Ça vous choque, vous, quand Black M parle des "kouffars", des "pédés" et des "youpins" ?
©Capture d'écran Youtube

Le fascisme à nos portes...

Un petit peu sans doute. Mais ce n'est pas le cas de tout le monde.

Benoît Rayski

Benoît Rayski

Benoît Rayski est historien, écrivain et journaliste. Il vient de publier Le gauchisme, maladie sénile du communisme avec Atlantico Editions et Eyrolles E-books.

Il est également l'auteur de Là où vont les cigognes (Ramsay), L'affiche rouge (Denoël), ou encore de L'homme que vous aimez haïr (Grasset) qui dénonce l' "anti-sarkozysme primaire" ambiant.

Il a travaillé comme journaliste pour France Soir, L'Événement du jeudi, Le Matin de Paris ou Globe.

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M. Jean-Marc Todeschini, secrétaire d'Etat aux anciens combattants, est un être sensible. Un rien l'ébranle. Un rien le touche. Un rien le bouleverse. Qui n'a pas entendu hier sa poignante lamentation ne saura jamais ce que peut être la souffrance d'un homme brisé. Ah, Il en avait gros sur le cœur, M. Todeschini ! Et sa blessure portait un nom : l'annulation par la mairie de Verdun d'un concert, initialement organisé par elle, du rappeur Black M.

Ah, il était choqué M. Todeschini ! Choqué par "le déferlement de haine, de violence et d'intolérance" qui avait abouti à l'annulation du concert. Ah, il était choqué car il voyait là "un premier pas vers le fascisme" ! Ah, il était désespéré, indigné, car Verdun s'était transformé en Waterloo morne plaine, son ami Samuel Hazard, le maire socialiste de la ville, ayant dû baisser la tête devant les hordes brunes et noires.

Le moment était d'autant plus douloureux car, selon M. Todeschini, l'annulation insultait la mémoire des centaines de milliers de morts "de toutes races, de toutes couleurs, de toutes religions" (il y avait peut-être quand même quelques Français parmi eux ?) tombés à Verdun. Et pourquoi étaient-ils morts ? "Pour la liberté d'expression", sanglotait M. Todeschini. Et donc, pour que Black M puisse chanter ce qu'il veut, quand il veut, où il veut.

Les pauvres morts de Verdun auraient donc donné leur vie pour que Black M puisse dire librement que la France est un pays de "kouffars". Pour qu'il puisse, comme quand il chantait avec Sexion d'Assaut, énoncer quelques vérités sur les "pédés" à qui il faudrait "couper le pénis". Pour qu'il ait la liberté d'évoquer l'existence d'une certaine catégorie de gens qualifiés par lui de "youpins".

Pleure, ô mon pays bien-aimé ! Pleure, ô France qu'on enchaîne ! Pleure, en regardant le vol noir des corbeaux sur nos plaines ! Les fascistes ont fait taire Black M. Et c'est nous tous, si l'on en croit M. Todeschini, qu'on bâillonne. Nombreux sont certainement ceux qui, au vu de ses déclarations, auront tendance à considérer que le secrétaire d'Etat aux anciens combattants est un sale type, voire pour les plus fascistes, un sale con...

Erreur, insupportable erreur. M. Todeschini est juste un pauvre type. Un grotesque. Un personnage ridicule. Un comique de caniveau. On notera que c'est certainement en raison de ces qualités qu'il est membre du gouvernement de Manuel Valls. Et on se permettra de suggérer à ce grand traqueur de bruns de regarder de près les initiales de Sexion d'Assaut.

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