Sommet social : pour Nicolas Sarkozy "la gravité de la crise nous impose de prendre des décisions" avant la présidentielle<!-- --> | Atlantico.fr
Atlantico, c'est qui, c'est quoi ?
Newsletter
Décryptages
Pépites
Dossiers
Rendez-vous
Atlantico-Light
Vidéos
Podcasts
France
Sommet social : pour Nicolas Sarkozy "la gravité de la crise nous impose de prendre des décisions" avant la présidentielle
©

Lutte contre le chômage

A moins de 100 jours de l'élection présidentielle, les syndicats et le patronat se retrouvent à l'Elysée pour un sommet "de crise". Nicolas Sarkozy dit vouloir agir sans attendre les échéances électorales.

[Mis à jour le 18 janvier à 11h55]

Nicolas Sarkozy se veut dans l’action. "La gravité de la crise nous impose de prendre des décisions se réfugier dans l'attentisme, ce serait donner raison à tous ceux qui jouent sur l'impuissance du politique et du syndicalisme pour prospérer" a déclaré le chef de l'Etat. Il a dit ne pas vouloir attendre les élections pour prendre des décisions : "On ne peut pas attendre les échéances politiques pour décider, est-ce que la vie économique, est-ce que les licenciements s'arrêtent parce qu'il y a des élections, est-ce qu'on devrait s'interdire de réfléchir, de penser et d'agir au motif qu'il y a des élections ?".

Il a défendu son projet de TVA sociale estimant qu’elle permettrait de "faire obstacle aux délocalisations".

Par ailleurs, le chef de l’état a rappelé "sa détermination totale à agir sur la taxe sur les transactions financières."

Ce dernier "sommet social" est le dernier grand rendez-vous du quinquennat de Nicolas Sarkozy. Ce mercredi, il a convié à l'Elysée les représentants des syndicats et patronat. Les leaders de cinq syndicats représentatifs, Bernard Thibault (CGT), François Chérèque (CFDT), Jean-Claude Mailly (FO), Philippe Louis (CFTC), Bernard Van Craeynest (CFE-CGC), et de trois organisations patronales, Laurence Parisot (Medef), Jean-François Roubaud (CGPME) et Jean Lardin (UPA), seront présents.

Parmi les thèmes qui seront abordés, certains font consensus, d'autres, comme la TVA sociale promettent des débats houleux. Les syndicats avaient déjà prévenu. "Nous participons à ce sommet pour trouver des mesures d'urgence pour lutter contre le chômage, a déclaré Laurent Berger, secrétaire national à l'emploi de la CFDT. Mais nous ne sommes pas là pour discuter de mesures structurelles, que le gouvernement aimerait prendre à la hussarde, trois mois avant l'élection présidentielle."

Ce matin sur I-télé, Jean-Claude Mailly, le secrétaire général de Force ouvrière, a été formel : "On ne traite de la question du financement de la protection sociale en deux coups de cuiller à pot, comme ça, en trois semaines". Et sur la question des 35 heures, "c'est la négociation impossible" a-t-il lancé.

Le chômage partiel et la formation des chômeurs sont les seuls dossiers sur lesquels les syndicats acceptent de discuter. Le chômage partiel devrait être simplifié et facilité pour les entreprises qui y ont recours. Il s'agit de permettre aux entreprises en difficulté de réduire ponctuellement le temps de travail des salariés dont le salaire sera alors compensé par une indemnité de l'Etat.

La formation des chômeurs devrait aussi mettre tout le monde d'accord. L'Etat et les partenaires sociaux sont disposés à mettre plus de moyens pour renforcer la formation des chômeurs.

TVA sociale : les syndicats la rejettent en bloc


En revanche, les mesures visant à améliorer la compétitivité des entreprises françaises devraient donner matière à débat.
Les syndicats rejettent la TVA sociale. Le leader de la CGT, Bernard Thibault a d'ores et déjà émis des critiques sur le calendrier : "Il est scandaleux qu'on puisse penser légiférer sur une modification des règles du financement de la Sécurité sociale en si peu de temps".

Les accords "compétitivité emploi" devrait aussi poser problème. Le principe : permettre aux entreprises d'imposer à ses salariés des modulations du salaire ou du temps de travail en fonction de la conjoncture sous réserve d'un accord avec les syndicats majoritaires.

L'équipe de campagne de François Hollande a déclaré ce mardi, que le candidat approuveraient les mesures qui "feront consensus avec les syndicats". Autrement dit, la TVA sociale ne passera pas au PS.

Pierre Moscovici, le directeur de campagne de François Hollande a insisté :  "La TVA sociale ne passera pas socialement, car c'est avant tout plus de TVA, une hausse des prix, du pouvoir d'achat en moins pour les plus modestes et les couches moyennes, quelque chose qui va toucher le moteur de la consommation et entraîner une récession. C'est une absurdité économique et sociale, et si c'est ça que Nicolas Sarkozy veut mettre sur la table, ce sera combattu, ici à l'Assemblée nationale, et rejeté par les Français."

Le centriste Jean-Louis Borloo a lui indiqué sur BFM estime que la chômage partiel serait une "révolution en France". "La crédibilité de ce qui va se passer ce matin va dépendre des financements qui seront décidés"a-t-il affirmé.

Laurent Wauquiez, ministre de l'Enseignement supérieur a déclaré sur RTL, que le sommet social n'avait jamais été "aussi légitime et valide le choix du président.

François Bayrou estime qu'"il est trop tard". "On ne règle pas des questions comme ça en quelques heures à quelques semaines des élections présidentielles" a-t-il déclaré.

Invité ce matin sur Europe 1, Dominique de Villepin s'est déclaré pour le passage aux 37 heures. "Je regrette pour ma part que la priorité entre 2005 et 2007, la bataille pour l'emploi, n'ait pas été suivie", a-t-il aussi analysé l'ancien Premier ministre. Le candidat à l'élection présidentielle s'est déclaré pour l'élargissement du chômage partiel et pour la formation des jeunes.

Dans la presse, les éditorialistes ne croient pas à ce "sommet de la crise". Dans les colonnes de Libération, Paul Quinio qualifie Nicolas Sarkozy de "candidat flingueur". "il va mettre le feu partout, en espérant aveugler ses adversaires et convaincre les Français qu’il n’y a qu’un seul capitaine des pompiers capable de les sauver" écrit-il. Jean-Francis Pécresse des Echos estime que "ce sommet social condamné d'avance devrait déboucher sur un accord formel, partiel."

En raison de débordements, nous avons fait le choix de suspendre les commentaires des articles d'Atlantico.fr.

Mais n'hésitez pas à partager cet article avec vos proches par mail, messagerie, SMS ou sur les réseaux sociaux afin de continuer le débat !