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Le mythique concours Lépine en bien petite forme
©Reuters

Old school ?

Le 115ème concours Lépine se déroule ce week-end à la foire de Paris, avec 556 inventions en compétition. Alors que son nom semble évoquer une autre époque, il perdure dans le temps. Mais à l'heure du numérique et des grands concours de startups, le concours Lépine est dans le creux de la vague.

Geneviève Bouché

Geneviève Bouché

Geneviève Bouché est consultante.

Elle est spécialiste de l'innovation et des nouveau médias. Elle est l'auteur de Je vais monter ma boîte (Editions d'organisation). Elle est vice-présidente, en charge des études, du think tank Le Club Jade.

 

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Atlantico : Le 115ème concours Lépine se déroule ce week-end à la foire de Paris, avec 556 inventions en compétition. Comment expliquer la longévité de ce concours, dont le nom évoque pourtant une autre époque ?

Geneviève Bouché : Les récompenses sont nombreuses. Elles permettent aux inventeurs d’avoir une reconnaissance de leur pugnacité, car encore aujourd’hui, la plupart de ces inventeurs sont hors des circuits de l’innovation telle que nous commençons à la valoriser dans le monde des startups.

Pour ma part, je suis encore étonnée du sérieux des concurrents au regard de l’innovation parfois frénétique de nos startupeurs. Mais je suis aussi désolée de voir que les candidats au concours Lépine sont peu soutenus sitôt la récompense empochée.

Dans le monde des startups, le lauréat au concours Lépine apparait comme celui qui ne sait pas trouver les bons réseaux. Le cheminement pour décrocher la timbale est, à mon sens, condescendant, comme marqué par l’origine de ce concours qui, au tout début du siècle dernier, avait pour objectif de saluer l’inventivité des fabricants de jouets en contrepartie de quoi la préfecture de police se montrait sévère envers ceux qui se livraient à des ventes à la sauvette. Il ne s’agissait donc pas vraiment de valoriser leur ingéniosité, car l’ingéniosité, la "vraie", était le fait des ingénieurs que la nation traitait avec beaucoup d’égard.

A l’heure du numérique, le concours donne-t-il encore naissance à de véritables innovations ? Que pèsent les inventions présentées à cette occasion face à celles que l’on découvre chaque année dans les concours d’innovation internationaux tels que SxSW ?

Comme nous venons de le dire, ces innovations mettent du temps à entrer dans le circuit porteur. C’est vraiment dommage, elles ne le méritent pas.

J’aimerais que la France, qui regorge de manifestations mettant en valeur les entrepreneurs, se dote d’une très belle manifestation dédiée aux inventeurs. Ceci aurait deux vertus : d’une part cela mettrait sur un pied d’égalité tous nos inventeurs et surtout cela serait l’occasion de mettre en valeur l’esprit d’invention, tant celui qui passe par le circuit académique que celui qui passe par la sérendipité (le fait de découvrir ce que l’on ne cherchait pas particulièrement).

Effectivement, le SxSW pourrait nous servir de modèle, mais j’imagine quelque chose de plus merveilleux, qui valorise la pugnacité de nos héros, de tous nos héros en la matière.

Comment le Lépine pourrait-il redevenir plus populaire auprès des jeunes générations ? Que lui manque-t-il pour retrouver un nouveau souffle ?

Je crois qu’il faut construire du neuf et laisser aux nostalgiques cet imaginaire d’un autre temps. Pierre-Gilles de Gennes avait tenté de lancer quelque chose. Faisons-le à la mémoire de ce grand découvreur, mais avec l’esprit de maintenant en ratissant le plus large possible, en mixant la sérendipité et l’académique.

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